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P, dix-septième lettre de l’alphabet hébreu. Voir PÉ, Phé.

    1. PACRADOUNI Arsène##

PACRADOUNI Arsène, religieux mékithariste de Venise, né à Constantinople en 1790, mort au couvent de Saint-Lazare le 24 décembre 1866. Un des plus illustres polyglottes de son Ordre et le premier arméniste du xix c siècle, il a publié un grand nombre de traductions fort estimées du grec, du latin, du français et de l’italien en arménien littéraire. — Parmi ses travaux relatifs à la Bible, nous citerons 1° la version classique découverte par lui dans un manuscrit arménien, de l’Ecclésiastique ou la Sagesse de Jésus fils de Sirach avec la Lettre de Jérémie aux Juifs captifs en Babylonie, petit vol. in-16 de 173 pages, Venise, 1833 et 1878. Il y manque les chapitres viii, xxxvi, xxxvii, ainsi que les ch. xliii-li de la fin, 2° Une édition complète de la Bible, Venise, 1860, in-folio de 1224 pages à deux colonnes, illustrée de belles gravures ; cette édition, soigneusement confrontée avec les Septante, corrige bien des inexactitudes qui s’étaient glissées dans la version de la Bible arménienne. J. Miskgian.

    1. PADDAN ARÂM##

PADDAN ARÂM, mu ]ts, littéralement « plaine d’Aram ou de Syrie », Mésopotamie. Voir Mésopotamie, col. 1022.

    1. PAGANISME##

PAGANISME, PAÏENS. Les païens sont désignés dans l’Écriture sous le nom tle gentils. Voir Gentils, t. iii, col. 189.

    1. PAGNINO SANTES##

PAGNINO SANTES, en latin Sanctes ou Xantes Pagninus, célèbre hébraïsant, de l’ordre de Saint Dominique, né à Lucques, vers 1470, mort à Lyon le 24 août 1541, ou, selon d’autres, le 21 août 1536. Il entra dès l’âge de 16 ans chez les Dominicains de Fiésole, où il eut pour maître Savonarole. Léon X ayant fondé à Rome une école de langues orientales y appela Pagnino comme professeur. Après la mort de ce pape (1521), il accompagna le cardinal légat à Avignon et résida ensuite jusqu’à sa mort à Lyon, où il fonda un hôpital et combattit avec ardeur le protestantisme. Il est surtout connu par sa traduction latine littérale du texte hébreu et du texte grec original de l’Ancien et du Nouveau Testament, à laquelle il travailla pendant trente ans. Son but fut de rendre le texte original mot à mot et aussi exactement que possible. Son œuvre parut sous le titre de Veleris et Novi Testamenti nova translatiez, in-4°, Lyon, 1528. Elle eut un très grand succès. C’est la première Bible dans laquelle ont été numérotés tous les versets chapitre par chapitre, et sa numérotation est celle que nous avons encore aujourd’hui pour les livres protocanoniques de l’Ancien Testament. Quant à sa traduction elle-même, on l’a Jouée et dépréciée à l’excès. Elle a des défauts, mais ils ne doivent pas faire méconnaître ses mérites, et elle a rendu de grands services pour la diffusion de l’étude de l’hébreu. On l’a souvent réimprimée avec

plus ou moins de modifications : On peut distinguer trois classes d’édition. — 1° Michel Servet fit paraître à Lyon en 1542 une nouvelle édition avec des corrections attribuées à Pagnino lui-même. — 2° Robert Estienne donna à Paris, 1557 et 1577 une autre édition, qui a été souvent reproduite ; la traduction de l’Ancien Testament y a été corrigée, surtout d’après les notes de François Vatable, et la traduction du Nouveau Testament a été remplacée par celle de Bèze. — 3° La troisième est formée par les éditions de Plantin, à Anvers, qui ont été éditées et rendues plus littérales encore par Arias Montano : Biblia latina Pagnini ab Aria Montano recognita, Anvers, 1572. Voir Arias Montano, 1. i, col. 953.

— On a aussi de Pagnino Thésaurus linguse sanctse seu Lexicon hebraicum, in-f>, Lyon, 1529 ; in-4°, Paris, 1548 ; in-f°, Genève, 1614 (édition défectueuse donnée par J. Mercier et A. Cavalleri). Ce Thésaurus est un ouvrage estimé. Voir W. Gesenius, Hebràïsches Handwôrterbuch, in-8°, Leipzig, 1823, Vorrede, p. xix. Pagnino s*est surtout servi pour cet ouvrage, comme pour ses autres travaux de Kimchi et des rabbins. On a publié un Thesauri Pagnini Epitome, in-8°, Anvers, 1616. Il a été souvent réimprimé. — Isagoges seu Introductions ad Sacras Litteras liber unus, in-4°, Lyon, 1628 ; in-f°, Lyon, 1536. — Catena argentea in Pentateuchu-m, 61n-f », Lyon, 1536, etc. — Voir Péricaud, Notice sur Sardes Pagnino, Lyon, 1850. F, VigourOUX.

    1. PAILLE##

PAILLE (hébreu : galgal, « ce qui roule, » mâs, mapâl, « ce qui tombe, » qa$, tébén ; chaldéen : ’ûr ; Septante : âyvpov, v.a’Xi]).^, ^op-râafia, x v °ûÇj xàpcpoi ;  ; Vulgate : palea, festuca), tige végétale qui supporte l’épi des céréales.

I. Usages. — 1° La paille sert de litière aux animaux. Gen., xxiv, 25 ; Jud., xix, 19 ; III Reg., iv, 28. — 2° Elle constitue aussi leur nourriture. Aux temps messianiques, le lion mangera la paille comme le bœuf, Is., xi, 7 ; lxv, 25, ce qui signifie que les hommes les plus opposés par le caractère et les mœurs s’uniront ensemble sous la loi du Sauveur. La paille ne peut servir de nourriture à l’homme, car il n’y a rien de commun entre elle et le froment. Jer., xxiii, 28. Aussi Amos, vm, 6, reproche-t-il à bon droit aux riches avares de vendre aux pauvres mapâl, « ce qui tombe » du froment quand on le passe au crible, la balle, qui peut tout au plus nourrir les animaux. D’après la Vulgate, Isaïe, xxv, 10, dit que Moab sera écrasé comme la paille sous un chariot. Le texte hébreu doit plutôt se traduire : & Moab sera foulé sur place comme la paille dans la mare à fumier. » Voir Fumier, t. ii, col. 2415. Il s’agirait donc ici de paille triturée et hachée moins pour la nourriture des animaux que pour servir d’engrais, ou plus probablement pour être rejetée comme inutile. — 3° En Egypte, on mêlait la paille à l’argile dont on fabriquait les briques, afin de leur donner plus de consistance avant de les faire sécher au soleil. Exod., v, 7-18. Voir Brique, 1. 1, col. 1931.