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1885
1880
KALISCH — KENANENSIS (CODEX)

< ! -- 1863 déplacé à la page précédente -->il avait fait paraître en deux parties A Hebrew Grammar, dont la première partie, revue, a eu une seconde édition en 1875. Par ces diverses publications, il acquit en Angleterre la réputation de savant hébraïsant. Son commentaire du Pentateuque est rationaliste. — Voir S. Lee, Dictionary of national Biography, t. xxx, 1892, p. 237.

F. Vigouroux.

KARAÏTE, juif adhérant à la secte du karaïsme. Voir Caraïte, t. ii, col. 242.

KAREM, aujourd’hui Aïn Karem. Voir Carem, t. ii, col. 260.

KARKOR (hébreu : haq-Qarqôr, avec l’article ; Septante : Καρκάρ), nom du lieu où étaient campés les restes de l’armée de Zébée et de Salmana, battus, par Gédéon, lorsqu’ils furent surpris, après leur fuite, par ce juge d’Israël. La Vulgate a pris ce mot pour un verbe et l’a traduit par requiescebant, « ils se reposaient ; » mais il n’est pas douteux qu’il désigne une localité : « Zébée et Salmana étaient à Karkor. » Jud., viii, 10. D’après le récit de l’historien sacré, Karkor était situé à l’est du Jourdain, au delà du territoire habité par les tribus transjordaniques, dans les déserts où les nomades dressaient leurs tentes, à l’est de Noba et de Jegbaa (col. 1218). Malheureusement le site de Noba est incertain (voir Noba) mais comme Jegbaa est l’el-Djubeihat actuel au nord-ouest d’Amman (voir la carte de Gad, col. 28), c’est à l’est qu’était certainement Karkor, quoiqu’on n’ait trouvé encore aucune trace de son nom dans cette région. Les deux rois de Madian qui s’étaient arrêtés dans ces parages, étaient là assez loin du pays d’Israël pour se croire en sécurité et à l’abri de toute poursuite : il fallut l’énergie et l’activité de Gédéon pour les y atteindre. — Eusèbe et saint Jérôme, Onomast., édition Larsow et Parthey, 1862, p. 252-253, placent Karkor à une journée de marche au nord de Pétra, parce qu’il y avait là, de leur temps, une place forte appelée Carcaria, mais il est difficile d’admettre que Gédéon eût pu poursuivre ses ennemis si loin vers le sud. — Quant à l’identification proposée par quelques-uns de Karkor avec le Characa du II Mach., xii, 17 (voir Characa, t. ii, col. 577), on ne saurait l’établir, et moins encore celle de Karkor avec Kir-Moab, le Kérak actuel, quoiqu’elle ait été également admise par certains interprètes : le récit suppose que les fugitifs étaient plus loin que le pays de Moab.

F. Vigouroux.

KEIL Friedrich Johann Karl, exégète protestant allemand, né le 26 février 1807 à Œlnitz, en Saxe, mort à Rodlitz, prés de Lichtenstein en Saxe, le 5 mai 1888. Il étudia la théologie à Dorpat et à Berlin (1827-1833). Il passa ensuite 5 ans à l’université de Dorpat comme Pnvaidocent. En 1838 il obtint une chaire de théologie à la même université. En 1858, il se retira à Leipzig. Élève de E. W. Hengstenberg, Keil a été l’écrivain le plus fécond de l’école « orthodoxe », fondée par son maître. Il s’était attaché aux doctrines de l’ancien luthéranisme, dont il se préoccupait continuellement dans ses commentaires. Cf. Tûbinger Theolog. Quartalschrift, 1878, p. 366. Il était exégète croyant et conservateur. Keil a été, parmi les protestants contemporains, un de ceux qui se sont laissé le moins influencer par les principes du rationalisme. Voici la liste de ses ouvrages : Apologetischer Versuch ûber die Bûcher der Chronik und ûber die Integritât des Bûches Esra, in-8°, Berlin, 1833 ; Biblisch-Archâologische Untersuchung ûber die Hiram Salomonische Schifffahrt nach Ophir und Tarsis, dans les Dorpater Beitrâge zur theologischen Wissenschaft, in-8°, Dorpat, 1834 ; Der Tempel Salomo’s : Eine archâologische Untersuchung, in-8°, Dorpat. 1839 ; Apologia Mosaicse trad.tionis de mundi hominumque originibus exponentis ; Commentatio : in-4°, Dorpat, 1839 ; Kommentar ûber die Bûcher der Kônige, in-8°, Moskau, 1846 ; Kommentar ûber das Buch Josua, in-8°, Erlangen, 1847 ; Lehrbuch der historisch-kritischen Einleitung in die kanonischen Schri/tendes AUen Testamentes, in-8°, Francfort-s.-M., 1853 ; Lehrbuch der hist.-krilischen Einleitung in die kanonischen und apokryphischen Schnften der Alt. Test., 2e édit., in-8°, Francfort, 1858 ; 3e édit., in-8 « , Francfort, 1873 ; Handbuch der biblischen Afchâologie, in-8°, Francfort-s.-M., et Erlangen, 1858-1859 ; 2e édit., Francfort-s. -M., 1875 ; traduit en anglais, 2 in-8°, 1887-1888 ; Biblischer Kommentar ûber Genesisund Expdus, in-8°, Leipzig, 1861 ; 2e édit., Leipzig, 1866 ; 3e édit., Leipzig, 1878 ; Bibl. Kommentar ûber Levitikus, Numeri und Deuteronomium, in-8°, Leipzig, 1862 ; 2e édit., Leipzig, 1870 ; Bibl. Kom. ûber Josua, Richter und Buth, Leipzig, 1863 ; 2e édit., Leipzig, 1874 ; B. Kom. ûber die Bûcher Samuelis, Leipzig, 1864 ; 2e édit., Leipzig, 1875 ; B. Kom. ûber die Bûcher der KCmge, Leipzig, 1865 ; 2e édit., Leipzig, 1876 ; B. Kom. ûb. die 12. kleinen Propheten, Leipzig, 1866 ; 2e édit., 1873 ; 3e édit., 1888 ; Bibl. Kom. ûb. den Propheten Ezechiel, Leipzig, 1868 ; 2e édit., 1882 ; B. K. ûb. den Proph. Daniel, Leipzig, 1869 ; B. K. ûb. die Chronik, Esra, Nehemia und Esther, Leipzig, 1870 ; B. K. ub. den Proph. Jeremias, Leipzig, 1872 ; Bl. K. Ub. die Bûcher der Makkabàer, Leipzig, 1875. Ces commentaires font partie du Biblischer Kommentar ûber das Alte Test., 16 in-8°, édité par Frz. Delitzsch et Keil. Ils ont été tous traduits en anglais. Keil rédigea aussi la IIIe partie du Handbuch der historisch-kritischen Einleitung in das Alte Test., édité par Hævernick, Erlangen, 1849. Sur le Nouveau Testament Keil a publié Kommentar ûber das Evangelium des Matthâus, Leipzig, 1877 ; Kommentar uber die Evangelien des Markus und Lukas, Leipzig, 1879 ; Kommentar uber das Evangelium des Johannes, Leipzig, 1881 ; Kommentar ûber die Briefe des Petrus und Judas, Leipzig, 1883 ; Kommentar uber den Brief an die Hebràer, Leipzig, 1885. — Voir H. Holtzmann et R. Zopflel, Lexicon fur Théologie und Kirchenwesen, 2Halbbande, Brunswick, 1888-1891, 2e édit. (t.n), p. 572 ; Rud. Cornely, S. J., Historica et crihca introductio in utr. Test, libros, Paris, 1885, t. i, p. 728 ; Herzog, Real-Encyklopâdie fur protest. Théologie, t. x, Leipzig, 1901, p. 197.

E. Michels.

KEMPF Nicolas, né à Strasbourg, prieur de la Chartreuse de Gemnitz, en Autriche, mort en grande réputation de vertu le 20 novembre 1497. On a de lui In Cantica canlicorum commentariorum libri VIII, ouvrage publié par dom Bernard Pez, bénédictin, dans les tomes XI et XII de sa Bibliotheca ascetica. Nicolas Kempf écrivit aussi des sermons restés manuscrits sur les Épîtres et les Évangiles de l’année.

M. Autore.

KENANENSIS (CODEX), BOOK OF KELLS, manuscrit des quatre Évangiles, selon la Vulgate, datant de la fin du VIIe siècle ou du commencement du VIIIe, ayant appartenu au monastère de Kells (en latin, Ceannanus, de là son nom) dans le comté de {{lang|en|Meath, puis à l’archevêque Ussher qui le légua à Trinity College, Dublin, où il est maintenant côté A. 1. 6. Il comprend 339 feuillets de vélin, mesurant 0m33 de long sur 0m25 de large, avec 16 à 19 lignes à la page, laquelle est rarement partagée en deux colonnes. L’écriture demi-onciale, très élégante, est un beau spécimen de l’art irlandais à cette époque. Des entuminures nombreuses coupent le texte et remplissent quelquefois la page entière. On remarque les portraits de trois évangélistes (Matthieu, Luc, Jean), leurs symboles, des mystères, des frontispices, des lettres ornementées, des vignettes multicolores. Ce chef-d’œuvre de calligraphie soutient bien la