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JUPITER — JUREMENT


les ruines ont été découvertes de nos jours. En son honneur se célébraient dans cette ville les jeux appelés olympiques. De cette ville, le culte de Jupiter Olympien s’était répandu dans un grand nombre de villes où des sanctuaires lui avaient été élevés sous ce nom, notamment à Corinthe et à Athènes. Le temple qu’il avait dans cette ville fut l’un des plus vastes de l’antiquité. Commencé par Pisistrate, continué, comme nous l’avons dit plus haut, par Antiochus, il ne fut achevé que par Hadrien. Antiochus joignit le culte de Jupiter Olympien à celui qu’on célébrait en l’honneur d’Apollon, à Daphné, faubourg d’Antioche ; il y érigea une statue imitée de celle de Phidias à Olympie, Ammien Marcellin, xxii, 13, et y fit célébrer des jeux dont Polybe, xxxi, 3, et Athénée, v, 5, donnent une longue description. À Jérusalem, le culte de Jupiter fut l’occasion de profanations dans le temple, de testins et de débauches. L’autel des holocaustes fut également profané à cette occasion. II Mach., vi, 3-5 ; cl.lMach., i, 50-62.

2° En Samarie, Antiochus voulut que le temple de Ga de la terre. Act., xiv, 13-17. Dans ce verset Jupiter est appelé Tcpb tïj ; m5).etoç, celui qui est hors de la ville. Le temple de Jupiter à Lystre était donc situé en dehors de la porte. C’était du reste une coutume fréquente de placer ainsi les temples de Jupiter. Strabon, xiv, 4 ; Hérodote, i, 26. À Claudiopolis, en Isaurie, on a trouvé une inscription dédicatoire à « Jupiter devant la ville » : Ati npoa<rcîw. Ci. W. M. Ramsay, The Church and the Roman Empire, in-8° Londres, 1894, p. 51. Certains interprètes pensent que c’est devant la porte de la maison où étaient les Apôtres que le prêtre vint avec la foule, mais le mot nuXwva ; s’applique plutôt aux portes de la ville. — Il est d’ailleurs possible qu’il ne s’agisse pas ici du dieu grec, mais d’un dieu particulier des Lycaoniens assimilé par les Grecs à Jupiter. Les taureaux étaient les victimes préférées de Jupiter. Homère, Iliad., ii, 402 ; Xénophon, Cyrop., VII, iii, 11, etc.

E. Beurlier.

1. JUREMENT (PUITS DU) (hébreu : Be’êr Sâba’; Septante : « fpéocp ôpxiau.ov> ; Vulgate ; Puleus juramenti).

lUUUUL

315..— Taureaux préparés pour le sacrifice. — Vase de Polygnote (l’inscription porte : nOAïTNOTOS EAPATEN [pour s^çonli/y Musée Britannique. Un taureau vient de droite et un autre de gauche et deux prêtresses leur mettent des guirlandes au cou.

rizim fût converti en temple de Jupiter Hospitalier (grec : lévtoç ; Vulgate : hospitahs). I Mach., vi, 2. Jupiter était en effet honoré par les Grecs comme protecteur des étrangers. Homère, Iliad., xiii, 625 ; Odyss., i, 270 ; Pindare, Od., viii, 38, etc. En lui donnant ici ce qualificatif, Antiochus, a-t-on supposé avec plus ou moins de vraisemblance, avait rendu hommage au caractère hospitalier des Samaritains, caractère qui expliquerait le choix d’un homme de cette nation par Notre-Seigneur comme type de la charité à l’égard du prochain. Luc, x, 33. Cf. C. F. H. Bruchmann, Epillieta deorum quæ apud poetas grsecos leguntur, in-8°, Leipzig, 1893, p. 135. Josèphe, Ant. jud., XII, v, 3, donne une explication différente de ce tait. D’après lui les Samaritains, pour montrer qu’ils n’étaient pas Juifs, écrivirent à Antiochus et lui demandèrent la permission de dédier à Jupiter Hellénius le temple du mont Garizim qui était consacré au Dieu qui n’a pas de nom.

3° Lorsque Paul et Barnabe vinrent en Lycaonie, les habitants de Lystre crurent que les deux apôtres étaient des dieux venant à eux sous figure humaine. Ils appelèrent Barnabe Jupiter, probablement à cause de sa taille plus majestueuse. Saint Chrysostome, Homil. in Act., xxx, 3 ; t. lx, col. 224, et Paul Mercure par ce qu’il portait la parole. Act., xiv, 11-13. Le prêtre de Jupiter vint au-devant d’eux avec des taureaux et des couronnes (fig. 315) et suivi d’une foule nombreuse pour leur offrir un sacrifice, mais les Apôtres refusèrent cet hommage idolâtrique et préchèrent.le Dieu vivant, créateur du ciel et

La Vulgate traduit Bersabée par Puteus juramenti dans Gen., xxi, 32 ; xlvi, 1, 5. Voir Bersabée, 1. 1, col. 1629.

2. JUREMENT (hébreu : sebû’dh, ’âldh ; Septante : Spxoç ; Vulgate : luramentum, jusjurandum. « Jurer » se dit : niSba’, ô(i.vŒiv, jurare), acte par lequel on en appelle à Dieu, ou à un objet qui tient de près à Dieu, pour certifier la vérité de ce que l’on affirme ou de ce que l’on promet. Celui qui jure fait ainsi de Dieu le garant de sa parole et a conscience du châtiment qu’il encourrait s’il tentait d’associer Dieu à un mensonge. — Quelques auteurs rattachent niSba’, « jurer, » à sdbûa’, « sept, » à cause du rôle que le nombre « sept » semble avoir joué dans les serments. Gen., xxi, 28-31 ; Hérodote, m, 8. Cl. t. i, col. 1629, et Gesenius, Thésaurus, p. 1355.

I. Formes du jurement.

1° « Les hommes jurent par celui qui est plus grand qu’eux, et le serment est une garantie qui termine toutes leurs discussions. » Heb., vi, 16. Il suit de là que Dieu ne peut jurer que par lui-même. Hebr., vi, 13. C’est ce qu’il fait plusieurs fois dans la Sainte Écriture. Gen., xxii, 16 ; Is., xlv, 23 ; Jer., xxii, 5 ; xlix, 13 ; Am., vi, 8, etc. Il jure équivalemment par sa droite, Is., lxii, 8, par la gloire de Jacob. Amos, viii, 7, etc. — 2° Les hommes jurent par Dieu, Gen., xxi, 23 ; xxxi, 53 ; Jos., ii, 12 ; I Reg., xxviii, 10 ; Dan., xii, 7 ; par le nom de Jéhovah, Lev., xix, 12 ; Jer., xii, 16 ; cf. Apoc, x, 6 ; ou par les idoles qui représentent pour eux la divinité. Jer., xii, 16. Il iaut remarquer toutefois que l’expression a. jurer par