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1865
1866
JULES AFRICAIN — JUPITER


Bernhardy, au mot’Açptxcivtf ;, t. i, col. 904, l’appelle Sextus au lieu de Julius, mais probablement à tort. La date de sa naissance et celle de sa mort sont inconnues. M. G. Salmon, dans le Dictionary of Christian Biography, 1. 1, 1877, p. 54, le fait naître vers 170 et mourir vers 240. D’après Suidas, il était Libyen d’origine. Il avait fait, en qualité d’officier, la campagne d’Osrhoène, sous Septime Sévère. Il passa une grande partie de sa vie en Palestine, à Emmàus Nicopolis, aux pieds des montagnes de Juda où Vespasien avait établi autrefois une colonie de vétérans. Voir Emmaùs, t. ii, col. 1736. Nous savons qu’il visita la mer Morte et qu’il avait fait des voyages en Egypte, ainsi qu’en Arménie et en Phrygie, pour voir de ses yeux les deux montagnes où se serait arrêtée l’arche de Noé, d’après la double tradition de son époque, c’est-à-dire I’Ararat et Célènes à Apamée. Ce lut un des écrivains chrétiens les plus instruits, antérieurs au concile de Nicée, quoiqu’il demeurât jusqu’à sa mort simple laïque. La seule œuvre de lui qui nous ait été conservée entière est sa lettre à Origène sur l’histoire de Susanne (vers 238). Elle est courte, Pair. Gr., t. xi, col. 41-48, mais remarquable par son esprit critique. Jules avait assisté à une discussion entre Origène et un certain Bassus ; le savant Alexandrin y avait cité en faveur de l’opinion qu’il soutenait un passage de l’histoire de Susanne. L’Africain ne fit sur l’heure aucune observation, mais il écrivit ensuite à Origène une lettre dans laquelle il attaque l’authenticité de l’histoire de Susanne au moyen d’arguments tirés de la critique interne du récit. Origène lui répondit. Epist. ad Afric, t. xi, col. 48-85. Voir F. Vigouroux, Susanne, dans les Mélanges bibliques ^’édit., p. 476-488. — Il nous reste quelques fragments d’une autre lettre, également célèbre, de Jules Africain. Patr. Gr., t. x, col. 52-64. Elle était adressée à Aristide et avait pour sujet la double généalogie de Notre-Seigneur en saint Matthieu et en saint Luc. D’après lui, le premier Évangile donne la généalogie naturelle de Jésus, et le troisième la généalogie légale conformément à la loi du lévirat. Son explication, dit-il, s’appuie sur la tradition des Desposyni ou descendants de la famille du Sauveur, qui demeuraient près de Nazareth et de Cochaba. — L’œuvre principale de l’Africain fut un traité sur la chronologie, en cinq livrés, Xpovoypaçia : , qui le fait regarder comme le père de la chronographie chrétienne. Il est aujourd’hui perdu, à l’exception de quelques passages recueillis dans Migne, P. G, t. X, col. 64-93, mais Eusèbe nous en a conservé le fond dans sa Chronique. Son travail embrassait toute l’histoire sainte et l’histoire profane depuis la création du monde (d’après lui en 5499), jusqu’à la venue du Christ, et il était suivi d’un abrégé sommaire des événements depuis Jésus-Christ jusqu’à la quatrième année d’Élagabale (221).

— Les Keircoî ou « Ceintures », qu’on lui attribue, sontune œuvre purement profane sur la physique, la médecine, la magie, la guerre, etc. J. A. Fabricius, Bibliotheca grseca, édit. Harles, t. iv, p. 242. — Les critiques lui refusent la composition des Actes du martyre de sainte Symphorose et de ses fils qui ont été publiés sous son nom. — D’après les auteurs syriens, Jules avait aussi commenté le Nouveau Testament et l’on trouve en effet des explications qui portent son nom dans les Chaînes de Macaire sur saint Matthieu, Fabricius, Bibl. gr., t. viii, p. 676, et de Nicétas sur saint Luc. Mai, Script. vet., t.ix, col. 724 ; Assémani, Bibliotheca orientalis, Rome, 1735, t. ii, p. 129, 158 ; t. iii, p. 1, 14. Plusieurs pensent cependant que ces citations ne sont pas de Jules Africain, mais de Julien d’IIalicarnasse. — Voir Fr. Spitta, Ber Brief des Julius Africanus an Arislides, in-8°, Halle, 1877 ; H. Gelzer, Sextus Julius Africanus und die byzantinische Chronographie, ’Am-8r>, Leipzig, 1880-1898 ; Fessler-Jungmann, Imtitutiones Patrologise, t. i, 1890, p. 356.

F. Vigouroux.

    1. JULIE##

JULIE (grec : ’IouXs’a ; Vulgate : Julia), chrétienne de

Rome, que saint Paul salue dans l’Épitre aux Romains, xvi, 15. Elle est nommée avec Philologue, ce qui a fait supposer qu’elle était sa sœur ou sa femme. On lit cette hypothèse dans Origène, qui dit, Comm. ad Bom., x, 32, t. xiv, col. 1282 : « Il est possible que Philologue et Julie fussent mariés ensemble et que les autres [personnes nommées avec eux, Nérée, sa sœur, etc.] fissent partie de leur maison. » Le nom de Julia indique une certaine relation avec la famille des Césars. C’était un des noms les plus communs parmi les noms de femmes esclaves de la maison impériale. Voir Corpus inscript, lat., t. vi, n. 20342-20473, p. 2149-2182.

JUNIAS(grec : ’Iouvîaç ; Vulgate : Junias), parent de saint Paul qui avait embrassé la foi avant lui et qui « fut célèbre parmi les Apôtres ». Rom., xvi, 7. L’Apôtre le salue dans ce passage avec Andronique et les appelle <juvatxiiot).<oTot, concaptivi, qualification qui fait allusion à une captivité que nous ne connaissons pas. Origène l’entend, avec peu de vraisemblance, de la soumission à une même foi. Ce Père croit que Junias a pu être un des soixante-dix disciples. Comm. inEp. ad Bom., . x, 21, t. xiv, col. 280. Son nom est sans doute une contraction de Junianus ou Junilius. — Beaucoup de commentateurs prennent Junias pour un nom de femme, comme l’a fait saint Jean Chrjsostome, Hom. xxxr, 2, ad Rom., t. lx, col. 670, et l’Église grecque l’honore le 17 mai comme une sainte, avec saint Andronique qu’elle aurait accompagné dans ses voyages. Acta Sanctorum, maii t. i (1680), p. 727. Le titre d’apôtre qui est donné à Junias semble le désigner plutôt comme un homme. C’est, dit Tillemont, Mémoires, 1701, t. l, p. 314, l’opinion de & la plupart des interprètes ».

    1. JUNIUS Beaudoin##


JUNIUS Beaudoin, ou de Joughe, religieux franciscain, né à Dordrecht ou à la Haye, mort le 12 avril 1634, a composé un ouvrage intitulé : Cantiea Canticorum illustrata, in-8°, Anvers, 1632. On lui attribue en outre : Lamentationes Jeremiee triplici sensu expositse, in-8°, Anvers, 1632. —Voir Wadding, Scnptores Ord. Minorum

(1650), p. 45.

B. Heurtebize.
    1. JUPITER##

JUPITER (grec : Zsuç ; Vulgate : Jupiter), la principale divinité des Grecs (fig. 314).

1° Antiochus IV £, piphane, qui voulait obliger les Juifs à abandonner le culte du vrai Dieu et à embrasser la

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314. — Jupiter Olympien.

Tête laurée de Jupiter, à gauche. ilOs OArMIIOr. — ^. Aigle sur un foudre. EinaNEûN (monnaie d’Hippoiiium, dans le Bruttium).

religion hellénique, envoja à Jérusalem un vieillard d’Athènes, selon le texte grec, d’Antioche, selon la Vulgate, pour les engager à profaner le temple de Jérusalem en le transformant en temple de Jupiter Olympien. Il Mach., vi, 1-2. Le texte grec parait plus vraisemblable, car à ce moment même Antiochus était occupé à Athènes à la continuation des travaux du temple de Jupiter Olympien. Polybe, xxvi, i, 10 ; Tite Live, xli, 20. — Jupiter tirait son surnom d’Olympien d’abord de ce qu’il était roi de l’Olympe ou du ciel et surtout de ce qu’un de ses sanctuaires les plus vénérés était situé à Olympie dans l’Élide. Là s’élevait le temple fameux orné de la statue sculptée par Phidias et dont