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JUJUBIER — JULES AFRICAIN


fruits reviennent fréquemment dans les listes d’offrandes ? Quelques égyptologues le pensent, et rapprochent le nom nabas du nom arabe Nabaq qui le rappelle et désigne le fruit du Sidr, c’est-à-dire du Zizyphus Spina-Christi. V. Loret, La flore pharaonique, 2e édit., in-8 Paris, 1892, p. 98.

2° C’est avec les branches du jujubier qu’on identifie souvent les épines qui ont servi à former la couronne du Sauveur dans sa passion (axiçocvoç k% àxavôfiv, Matth., xxvii, 29 ; Joa., xix, 2 ; àxâv6tvo ; errÉepavo ;, Marc, XV, 7 ; Joa., xix, 5). Le mot « xavôa ne désigne sans doute aucune espèce particulière d’épines : mais les branches du jujubier se prêtaient admirablement à former une couronne de longues et dures épines en les entrelaçant dans un cercle de joncs, comme on pense que fut

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313. — Zizyphus lotus.

tressée la couronne du Christ (t. ii, col. 107). D’autre part, des épines ou fragments de la couronne conservés à Trêves, à Bruges, à Pise, étudiés avec soin, ont été reconnus comme appartenante l’espèce Zizyphus Spina-Christi. Voir, sur les épines de la sainte Couronne, F. de Mély, Les Reliques de Conslantinople.il. LaSainte Couronne, in-4°, Lille, 1901. Il est possible du reste qu’il y ait eu des épines de différentes espèces de Rhamnées, comme par exemple du Paliurus aculeatus (voir Paliure) : les soldats durent prendre les épines qu’ils avaient sous la main dans les fagots servant à alimenter le feu. La seule objection qu’on pourrait faire contre le Zizyphus Spina-Christi est qu’il n’est pas très commun aux environs de Jérusalem, tandis qu’il est très abondant dans la vallée du Jourdain et sur les bords du lac de Tibériade. Cependant il pouvait être autrefois plus répandu aux abords de la Ville Sainte. En 1886, dit le P. M. Jullien, L’Egypte, in-8°, Lille, 1889, p. 50, un vigoureux buisson de Zizyphus Spina-Christi se voyait dans un champ au sommet du mont Sion, non loin du mur méridional de l’enceinte du temple. Cl. H. B. Tristram, The natural History of the Bible, in-12, Londres. 1£89, p, 428 ; L. Fonck, Streifzûge durch die bibhsche Flora, in-8°, Fribourg, 1900, p. 99.

3°- À s’en tenir aux anciennes versions, le mot sé’ëlîm,

qui se rencontre seulement deux fois dans la Bible, Job, xl, 21, 22 (Vulgate : 16, 17), ne serait qu’un terme général pour désigner soit des arbres divers (Septante : uavToScmà SévSpa, 8lv8pa jiEyâXa), soit l’ombre ou des arbres donnant de l’ombre (ainsi le syriaque et la Vulgate : umbrse). Ces deux dernières versions ont assimilé sans doute O’bNB, sé’ëlîm, à D’^x, sillîm, umbrse-, en y

voyant un aramaisme, le daguesk compensé par l’insertion d’un aleph. Mais selon les règles on devrait avoir dans ce cas dinSx, jti’im, c’est-à-dire la lettre atep/i après

et non avant le lamed.De plus, il en résulte un sens assez singulier : « les ombres le couvrent de leur ombre. » Job, xl, 12. Enfin le parallélisme demande que sé’ëlîm, qui est en parallèle avec les « saules du torrent », soit une espèce particulière d’arbre. Aussi M. Le Hir rend-il ainsi ce passage :

Il (l’hippopotame) se couche 1 l’ombie des lotus, Dans l’épaisseur des roseaux, dans les marécages ; Les lotus le couvrent de leur ombre, Les saules du torrent l’environnent.

Ce sens est maintenant généralement suivi par les lexicographes et les exégètes, comme Gesenius, Buhl, Bro wn, Delitszch, etc. Et ils entendent par ce lotus, non pas le lotus d’eau, la plante sacrée des Égyptiens, mais un jujubier, le Zizyphus lotus (fig. 313), très commun en Afrique et que l’on trouve au bord des cours d’eau. Mais est-ce le fameux lotus des anciens, au fruit savoureux dont se nourrissaient les Lotophages ? Il y a partage d’opinion. Ibn-el-Beithar, dans son Traité des simples, t. ii, n. 1165 (Notices et extraits de la Bibliothèque nationale, t. xxv, p. 238), ne croit pas que ce lotus célèbre dans l’antiquité soit un séder, ou dhâl, c’est-à-dire le Zizyphus lotus. Pline, H. N., xiii, 32, dit que le lotus des Lotophages est un celtis, c’est-à-dire le micocoulier. Quoi qu’il en soit, le Zizyphus lotus convient parfaitement pour l’habitat et l’usage, au sé’ëlîm de Job., xl, 21, 22. J. D. Michælis, Supplementa ad lexica hebraica, in-4°, Gottingue, 1792, p. 2058 ; Celsius, Hierobotanicon, in-8°, Amsterdam, 1748, t. i, p. 20-24, E. Levesque.

1. JULES (grec : ’IoiîXtoç ; Vulgate : Julius), centurion de la cohorte Augusta qui fut chargé par Festus de conduire saint Paul en Italie, après l’appel de l’apôtre au tribunal de César. Act., xxvii, 1. Julius traita saint Paul avec beaucoup de bienveillance ; à Sidon, il lui permit d’aller chez ses amis et de recevoir leurs soins, Act., xxvii, 3. Ce fut lui <jui, à Myre (Vulgate, Lystre), trouva un navire d’Alexandrie pour transporter les prisonniers en Italie. Act., xxvii, 6. Quand saint Paul l’avertit à Bons-Ports (voir t. i, col. 1847) que la navigation allait devenir dangereuse, il préféra l’avis du capitaine et du pilote qui voulaient quitter le port parce’qu’ils le considéraient comme mauvais pour un hivernage. Act., xxxii, 11-12. La tempête annoncée par l’apôtre éclata bientôt près de l’Ile de Crête. Les matelots cherchèrent à se sauver du navire. Saint Paul dit alors à Julius que, si les matelots partaient, le navire périrait. Julius l’écouta et les soldats placés sous ses ordres coupèrent les cordes de la chaloupe pour empêcher la fuite de l’équipage. Act., xxvii, 30-32. Lorsque le navire échoua, les soldats résolurent de tuer les prisonniers, de peur qu’ils ne s’échappassent à la nage. Julius, qui voulait sauver Paul, s’opposa à leur dessein. Act., xxvii, 42-43. Julius, comme l’indique son nom, appartenait à une famille d’affranchis de la gens Juha. Sur son grade, voir Centurion, II, t. ii, col. 427 ; sur la cohorte où ilexerçait un commandement, voir Augusta (Cohorte), 1. 1, col. 1235 ; Cohorte, II, t. ii, col. 827.

E. Beurlier.

2. JULES AFRICAIN (’IsûXio ; ’Açptxavôç), écrivain ecclésiastique du iiie siècle. Suidas, Lexicon, édit.