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GÉNÉRATION — GÉNÉSARETH (TERRE DE)


une durée de trente ou quarante ans. Job, XLII, 16 ; Hérodote, xii, 142. Cf. Gesenius, Thésaurus, p. 331.

— 3° On l’emploie aussi pour un temps indéfini, passé, Deut., xxxii, 7 ; Is., lviii, 12 ; lxi, 4 ; Act., xiv, 16, etc., ou futur, Ps. xxii (Vulgate, xxi), 30 ; lxxi (lxx), 18, etc.

— 4° Dans un sens concret, dôr = fevea = generatio veut dire ceux qui vont de la même génération, c’est-à-dire les contemporains, Gen., vi, 9 ; Num., xxxii, 13 ; Deut., i, 35 ; ii, 1$ ; Is., lui, 8 ; Matth., xxiv, 34 ; Luc, ix, 41 ; xi, 31, etc. — 5° Dans un sens légal, la « génération » est « la postérité » de quelqu’un. Lev., iii, 17, etc.

— 6° Par extension, dôr = generatio en est venue, en mettant de côté toute idée de temps, à signifier une « race » ou « classe » d’hommes, « la race des justes, » Ps. xiv (xm), 6 ; « la race des méchants, » Deut., xxxii, 5 ; Matth., xvii, 17 ; Marc, ix, 19 ; Luc^vi, 8, etc.

    1. GÉNÉSAR désigne dans la Vulgate actuelle##


GÉNÉSAR désigne dans la Vulgate actuelle, I Mach., xi, 67, et Matth., xiv, 34, 1e lac et la région appelés encore Génésareth. Ce nom est écrit Genessar dans plusieurs manuscrits et dans plusieurs éditions anciennes de la Vulgate et Tivpaâp dans la Bible grecque. C’est la transcription du nomGenêsâr, Ginêsâr, Ginôsâr, Ginnôsâr, Ginnêsâr, que l’on trouve fréquemment dans les Targumim, dans le Talmud et quelquefois dans les versions syriaques et arabes. Josèphe l'écrit : revvYiCTap comme la Bible grecque. Dans le Targum d’Onkélos et dans celui de Jonathan, Génésar remplace généralement les noms Kinneref et Kinnérof. Voir Cénéreth, t. ii, col. 417-421 ; Cennéroth, ibid., col. 422, et Génésareth.

    1. GÉNÉSAR (EAUX DE)##


1. GÉNÉSAR (EAUX DE), tô OSwp Tew^dàp, aqua Genesar, I Mach., xi, 67, désigne le lac appelé par saint Luc, v, 1, lac de Génésareth. En ce dernier passage de saint Luc, la version syriaque de Schaaf et la Jérosolymitaine portent aussi Génésar, ainsi qu’un manuscrit de la version italique. Voir Génésareth 1.

    1. GÉNÉSAR (TERRE DE)##


2. GÉNÉSAR (TERRE DE), terra Genesar, Matth., xiv, 34, dans l'édition de la Vulgate de Clément VIII, de 1598, et dans plusieurs manuscrits de la version italique ; terra Gennesar, dans un manuscrit de l’Italique, dans plusieurs manuscrits et anciennes éditions de la Vulgate ; 'ar’a' de-Génésar, dans les versions syriaques Cureton et Schaaf,-jf, … Tew^uâp, dans le codex gréco-latin de Bèze, désigne la région appelée terre de Génésareth, terra Génésareth, par la même Vulgate, au passage parallèle de saint Marc, vi, 53, et y*) TewriuapéT, aux deux passages, et par le texte grec, dans tous ses autres manuscrits et recensions. Genesar se lit en cet endroit de saint Marc, dans le Codex Bezm, dans plusieurs manuscrits de la version italique et dans la version syriaque de Schaaf. Voir Génésareth. L. Heidet.

    1. GÉNÉSARETH##


GÉNÉSARETH, Marc, vi, 53, et Luc, v, 1, dans la Vulgate actuelle, d’après l'édition clémentine de 1598. Un codex de la version italique a Genesaret, plusieurs manuscrits de la même version ont Genessaret. Luc, v, 1. Dans les manuscrits grecs, outre la forme plus ordinaire rEWY)<7apéT, on trouve encore les diverses formes TïweaapîT, TewriCTapÔT, rèvrjCTapeT, TeveCTapéT, Tewrisapéft, revvT)<7 « p£8. Aux endroits où, dans la Vulgate et quelques versions, on lit Génésar ou Genessar, dans les Évangiles grecs — excepté le Codex Bezm Cantabrigiensis où se rencontre, Matth., xiv, 31, et Marc, vi, 53, la leçon revvrjdâp — on trouve constamment Tew^CTapéT ou l’une de ses variantes. La plupart des versions, aux mêmes endroits, ont Génésareth. L’universalité de cette leçon dans le texte grec permet de le conjecturer, elle est la leçon authentique, la seule donnée par les synoptiques ; la leçon Genessar a pu être empruntée des écrivains juifs ; il est possible cependant que saint Matthieu l’ait écrit

dans son Évangile hébreu, selon l’usage de ses compatriotes. La leçon du codex gréco-latin de Bèze paraît être un emprunt fait de la version latine pour la conformité de textes. — Génésareth est le nom donné dans le Nouveau Testament au principal lac de la Galilée et à une région de son voisinage.

1. GÉNÉSARETH (LAC DE) (Xcjjn/Y) IY/v^apéT, Stagnum Génésareth). Luc, v, 1. Ce nom est celui de toutes les recensions et éditions, tant latines que grecques, et de tous les manuscrits ; de la version syriaque Peschita, et des versions éthiopiennes, coptes et arméniennes. La version syriaque de Schaaf et la Jérosolymitaine ont seules Gennesar ; les versions arabes et les versions syriaques modernes les suivent quelquefois. C’est le lac appelé aqua Genesar, t ! > ûêup Tewiiaip, les eaux de Génésar, I Mach., xi, 67 ; saintJean, vi, 1, le nomme « mer de Galilée ou de Tibériade ». Voir Tibériade- (mer de).

2. GÉNÉSARETH (TERRE DE) (rewpapét, terra Génésareth). Marc, vi, 53. C’est la même région, près du lac de Tibériade, qui est appelée à l’endroit parallèle, Matth., xiv, 34, terre de Génésar.

Nom.

L'étymologie et l’origine du nom Génésareth

ou Génésar ont été de tout temps discutées. La région de Gennesar aurait, prétend Josèphe, donné son nom au lac. Bell, jud., III, x, 7. Origène avoue n’en pas connaître la signification et ne pouvoir pas fonder d’allégorie sur lui. In Matth., xi, 6, t. xiii, col. 917, 920. Saint Jérôme reproduit les paroles d’Origène et les' fait siennes. In Matth., xiv, 34, t. xxiv, col. 104. Dans la liste De nominibus hebraicis, t. xxiii, col. 841, empruntée en partie à Origène, on lit cependant Genesar, ortus (hortus)principum, « Génésar, jardin des princes, » comme si le nom était Gan-Sârim, onw-jî. Un midrasch, Bereschith-rabba, ch. xcviii, donne la même étymo-' logie, « jardin des princes, » Gan et èdr, "w-fi. Elle a été adoptée par une multitude d’interprètes des temps ; postérieurs. Pour d’autres interprétations, voir Ad. Neubauer, Géographie du Talmud, in-8°, Paris, 1868, p. 215 ; Huet, dans Origène, Patr.gr., t. xiii, col. 918, note 83 ; Vallarsi et Maffei, Patr. lat., t. xxiii, col. 841, note 6 ; t. XXIV, col. 103-104, note 6 ; Buhl, Géographie des Allen Palàstina, in-8 « , Fribourg-en-Brisgau, 1896, p. 113-114. Le nom de Génésareth, d’après ces interprètes, aurait appartenu d’abord au pays et aurait ensuite passé au lac. Ces| étymologies, pensent plusieurs autres, sont forcées et invraisemblables. Génésareth vient plutôt de l’hébreu Kinneref, par la transformation du k en g, l’insertion de s et la suppression du f pour Ginnesar. Huet, loc. cit. ; Edm. Castell, Lexicon heptaglolton, in-f°, Londres, 1669, t. i, p. 581. « [Genessar] n’est pas un mot hébreu, dit Matth. Polus, mais une mauvaise prononciation du nom hébreu Kinnérép. Ce nom est venu au lac, croient quelques-uns, de sa forme approchant de celle d’une harpe ; mais il est beaucoup plus probable qu’il est passé au lac de la région de ce nom, qui l’a reçue elle-même de l’antique ville appelée par Josué du nom pluriel de Kinnérof, xi, 2, et Kinneref, xix, 35. Dans la suite, le nom donné au lac se sera adouci dans la prononciation et l’on aura mieux aimé dire Genessar, qui est souvent employé dans l’Ancien Testament en chaldéen, au lieu de Kinnérép. » Synopsis criticorum, in-f », Francfort-sur-le-Main, 1712, t. iv, col. 363. Cf. Gesenius, Thésaurus, p. 698. La forme Génésareth pourrait être plus ancienne que Génésar et avoir formé la transition entre ce nom et Kinnéréth ou Cénéreth. Voir Cénéreth, t. ii, col. 417.

II. Situation et étendue.

La terre de Génésareth était située du côté occidental du lac de Galilée et du Jourdain. Cette situation est clairement indiquée par les récits comparés de Matth., xiv, 13-36 ; Marc, vi, 3156 ; Luc, ix, 10-17. Jésus s'était retiré avec ses disciples