Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome III.djvu/94

Cette page n’a pas encore été corrigée
171
172
GÉNÉALOGIE DE JÉSUS-CHRIST — GÉNÉRATION


l’on pouvait démontrer que Marie n’avait aucun lien de parenté avec David, cette raison (le mariage de Joseph avec Marie) suffisante pour faire appeler Joseph père de Jésus, suffirait aussi pour que le Christ fût regardé comme fils de David. » De Coris. Evang., ii, 1, 2, t. xxxiv, col. 1071. Les autres Pères de l’Église, qui s’occupent de l’objection, font une réponse analogue. Par droit de légitime mariage, Jésus appartenait à Joseph, comme la moisson appartient au maître du champ ; il pouvait l’appeler son père et Joseph pouvait à son tour l’appeler son fils. Si, dans les idées des Juifs, la paternité légale suffisait pour établir la généalogie d’un homme, la paternité spéciale de Joseph à l’égard de Jésus est plus que suffisante. Joseph étant non seulement père légal mais, en un sens, vrai père de Jésus, ses ancêtres sont les ancêtres du Fils de Dieu et Jésus-Christ descend de David, même par Joseph.

D’ailleurs la tradition nous enseigne et tous lès Pères supposent l’étroite parenté de Joseph et de Marie. Comme fille unique, elle dut se marier à Joseph pour obéir aux dispositions de la Loi, Num., xxxvi, 6-12, qui obligeait les héritières à prendre un époux dans leur famille. La sainte Vierge ayant fait vœu de virginité, Luc, i, 34, on n’imagine aucune raison de son mariage, en dehors de l’obéissance à la Loi. Quoi qu’il en soit, les Pères, depuis’saint Justin, Adv. Tryph., c, t. vi, col. 709, et saint Ignace, Eph., xviii, t. v, col. 660, disent explicitement que Marie était, elle aussi, du sang de David, soit qu’ils l’aient su par tradition, soit qu’ils l’aient conclu de divers passages de l’Écriture. Rom., i, 3 ; IITim., ii, 8. Saint Jean Damascène, De Fideorthod., iv, 14, t. xciv, col. 1157, d’après des sources que malheureusement il n’indique pas, explique de la manière suivante la parenté de Marie et de Joseph :

Lignée de Salomon.

Mathan.

Jacob.

I

Joseph.

Lignée de Nathan.

Lévi.

hat.

Mat

Héli.

Panther.

I

Barpanther.

Joachim.

Marie.

Comme dans le système de Jules Africain, connu de saint Jean Damascèné, Héli et Jacob sont frères utérins, Joseph est neveu d’Héli et petit-neveu de Mathat, qui est lui-même l’arrière-grand-oncle de Marie. Nous avons, ici encore, substitué Mathat à Melchi, car saint Jean Damascèné comme Jules Africain, saint Irénée, Havres., iii, 21, t. vii, col. 952, saint Ambroise et saint Grégoire de Nazianze, ignorent l’existence des deux générations qui, dans le texte actuel de saint Luc, séparent Héli de Melchi. — Voir Danko, Historia Revelationis divinæ Novi Test., Vienne, 1867, p. 180-192, donne le titre des principaux traités sur la question jusqu’en 1865 inclusivement. Parmi les auteurs les plus récents, nous mentionnerons : Patrizi, De Evangeliis, part, iii, diss. ix : De Génère J.-C, t. ii, p. 33-105. Voir aussi Didon, Jésus-Christ, t. ii, p. 410-18 ; Fouard, Vie de N.-S. J.-C, t. i, p. 479-91 ; Cornely, Introductio spec. in Nov. Testant., p. 195-201. Grimm, Einheit der Evangelien, p. 725, et Leben Jesu, t. i, p. 186, t. ii, p. 137, traite la question à fond. F. Prat.

    1. GÉNEBRARD Gilbert##


GÉNEBRARD Gilbert, bénédictin français, archevêque d’Aix, né à" Riom en 1537, mort a Sémur le 24 mars 1597. Il avait embrassé la vie religieuse à l’abbaye de Marzac, en Auvergne. En 1563, il fut reçu docteur en théologie à Paris et devint un ligueur des plus ardents. Le duc de Mayenne obtint pour lui, en

1591, du pape Grégoire XIV, l’archevêché d’Aix. U fut sacré l’année suivante et, pendant quelques années, put gouverner en paix son diocèse. Mais Henri IV, après son abjuration, étant devenu seul maître du royaume, Génebrard dut s’éloigner et se retirer à Avignon. Il obtint, par la suite, de pouvoir se retirer à son prieuré de Sémur, en Bourgogne, où il put se livrer à ses études et où il termina sa vie. Génebrard a beaucoup écrit. Parmi se9 ouvrages qui, en grande partie, ne sont que des traductions assez libres, nous citerons : Isagoge rabbinica ad legenda et intelligenda Hebrseorum et Orientalium sine punctis scripta, m-¥, Paris, 1563 ; De metris Hebrxorum ex libro R. David Jechiss, cui titulus Leshon Lemudin, in-16, Paris, 1563 ; Eldad Danius Hebrseus historiens de Juidœis clausis y eorumque in JEthiopia beatissimo imperio, in-8°, Paris, 1563 ; Joël propheta cum Chaldsea paraphrasi et Commentariis Salomonis Jarhii, Abrahami Aben Eira, et Davidis Kimchi, latine : interprète G. Genebrardo cum ejus enarratione, in-i », Paris, 1563 ; Alphabetum hebraicum et indicqta Psalmorum prinii et secundi Lyrica, ad formam Pindari, strophe, antistrophe et epodo, in-4°, Paris, 1564 ; Scholia et Tractatus IV ad granit maticam hebrxam Clenardi, ad absolutiorem lingux sanctx institutionem, in-4°, Paris, 1564 ; Symbolum fidei ludxorume rabbi Mose JEgyptio Precationes eorumdem pro defunctis. Commemoratio Divorum et ritus nuptiarum, e libro Mahzor. Interprète G. Genebrardo, in-8°, Paris, 1569 ; Chronologies sacrée liber, in-12, Louvain, 1570 ; Trium rabbinorum Salomonis Jarchii, Abrahami Ben-Ezræ, et anonymi commentaria in canticum canticorum in latinam linguam conversa a G. Genebrardo cum ejus commentariis, in-i », Paris, 1570 ; Psalmi Davidis vulgata editione, calendario hebrxo, syro, grssco, latino, hymnis, argumentis et commentariis genuinum et primsevum sensum hebraismosque breviter aperientibus instructi, in-8°, Paris, 1577 ; Histoire de Flave Josèphe, sacrificateur hébreu, mise en français, revue sur le grec, et illustrée de chronologies, figures, annotations et tables, in-fol., Paris, 1578 ; Chronographiee libri IV. Priores duo sunt de rébus veteris populi et preecipiuis quatuor milliwn) annorum gestis…, in-fol., Paris, 1580 ; Canticum canticorum versïbus iambicis et commentariis explicatum adversus trochaicam Theodori Bezee interpretationem, in-8°, Paris, 1585. — Voir Richard Simon, Hist. critique duVieux Testament, p. 425 ; [D. François, ] Bibliothèque générale die tous les écrivains de l’ordre de S. Benoit t. i, p. 367 ; Gallia christiana, t. i, p. 334 ; Nicéron, Mémoires pour servir à l’histoire des hommes illustres, t. xxii, p. 1 ; Ziegelbauer, Historia rei litterarix Ord. S. Benedicti, t. i, p. 613 ; t. ii, p. 55, 150 ; t. iii, p. 361 ;

t. iv, p. 13, 21, 30, etc.

B. Heurtebize.
    1. GÉNÉRAL##


GÉNÉRAL, commandant d’armée. Voir Armée chez les Hébreux, in-8°, 1. 1, col. 979.

    1. GÉNÉRATION##

GÉNÉRATION (Vulgate : generatio). Parmi les sens multiples de ce mot dans la Vulgate, il faut remarquer les sens particuliers suivants.— 1° La Vulgate traduit par generationes l’hébreu (oldôf, qui signifie « généalogie », dans le sens propre et dans le sens figuré. Voir Généalogie, i, col. 160. — 2° Le mot « génération » est le plus communément, dans la Bible latine, la traduction de l’hébreu-m, dôr (Septante, ordinairement : yevedt). La signification primitive de ce terme est « révolution, cercle, orbis i.-d’où « période du temps », appliquée souvent à la durée moyenne d’une génération : d’hommes. — 1° Pendant l’époque patriarcale, dôr = generatio semble désigner une période de cent ans ou d’un siècle. Gen., xv, 16, comparée avecꝟ. 13, etExod., in, 40. Cf. Censorinus, De die natali, l. — 2° Pins tard, il signifia aussi chez la plupart des peuples modernes