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1805
1800
JUDAS ISGARIOTE — JUDE


sortirent du cénacle où ils étaient réunis et se rendirent vers la montagne des Oliviers, Matth., xxvi, 26-30, au jardin de Gethsémani. Après avoir prié à trois reprises différentes, Jésus s’approcha de ses Apôtres et leur dit : « Levez-vous, allons, car celui qui doit me livrer s’approche. » Matth., xxvi, 39-46 ; Marc, xiv, 35-42. Saint Jean observe, xviii, 2, que Judas connaissait l’endroit, parce que Jésus s’y rendait fréquemment avec ses disciples. — Le Sauveur parlait encore avec ses disciples, lorsque Judas arriva suivi d’une troupe envoyée par les princes des prêtres et les anciens, et armée de glaives et de bâtons. | Matth., xxvi, 47 ; Marc., xiv, 43 ; Luc., xxii, 47 ; Joa., xviii, 3. Judas avait dit à ses sicaires : « Celui que je baiserai, c’est lui-même [Jésus], saisissez-le. » Et aussitôt il s’approcha de Jésus et lui dit : « Salut, maître. » Et il le baisa. Jésus lui dit : « Ami, qu’es-tu venu faire ? » Alors les sicaires s’avancèrent et saisirent Jésus, Matth., XXVI, 48-50 ; Marc, xiv, 44-46 ; Luc, xiii, 48 ; Joa., xviii, 4-8. Judas avait consommé son crime,

Repentir et mort de Judas.

Lorsque Jésus eut

été condamné, Judas, saisi de remords, mais désespéré, rapporta les trente pièces d’argent aux princes des prêtres et aux anciens, en disant : « J’ai péché en livrant le sang innocent. » Mais eux répondirent : « Que nous importe ? C’est à toi de voir. » À ces paroles il jeta les pièces d’argent dans le Temple, s’éloigna et alla se pendre. Matth., xxvii, 3-5 ; Act., i, 18. Les princes des prêtres, ayant pris les pièces d’argent, dirent : « Il n’est pas permis de les mettre dans le trésor, car c’est le prix du sang. » Ayant tenu conseil, ils en achetèrent le champ d"un potier pour la sépulture des étrangers ; ce champ fut appelé Haceldama (voir Haceldama, col. 386), c’est-à-dire le champ du sang. Matth., xxvii, 6-8 ; Act., i, 19. Ainsi finit « le fils de la perdition ». Joa., xvii, 12.

Bibliographie.

Saint Irénée, Adv. hxr., i, 31,

t. vii, col. 704 ; Pseudo-Tertullien, De prxscript., 47, t. ii, col. 65, Eusèbe, H. E., ii, 1, t. xx, col. 133 ; iii, 39, col. 297-300 ; v, 16, col. 469 ; Tillemont, Mémoires, in-4°, Bruxelles, 1732, p. 14-16, 191 (note xxix) ; Sepp, Vie de N.-S. Jésus-Christ, trad. franc, de Ch. Sainte-Foi, in-12, Paris 1861, t. ii, p. 367-369, 385-388 ; Le Camus, Vie de N.-S. Jésus-Christ, 3 in-12, Paris (sans date), t. i, p. 426-429 ; t. iii, p. 33, 151, 186, 271, 369 ; Diion, Jésus-Christ, ^ in-8°, Paris, 1891, t. ii, p. 256-299.

Y. Ermoni.

8. JUDAS, frère de Jacques. Voir Jude 1, col. 1806.

    1. JUDAS BARSABAS##


9. JUDAS BARSABAS, voir Jude 2, col. 1807.

37, mais il se survécut dans la secte des Zélotes dont Josèphe lui attribue la fondation. Cette secte fut la plus fanatique et la plus violente de toutes celles qui parurent parmi les Juifs, et ses excès, sous le gouvernement de Gessius Florus (64-66) hâtèrent la guerre avec les Romains. Les fils de Judas se distinguèrent en particulier par leur haine contre les Romains. Deux d’entre eux, Jacques et Jean, excitèrent une nouvelle sédition sous le procurateur Tibère Alexandre, vers l’an 47 ; ils furent pris et mis en croix. Josephe, Ant. jud., XX, v, 2. — Une vingtaine d’années plus tard, en 66, leur plus jeune frère, Manahem, se mit à la tête d’une autre révolte. Avec les sicaires qui se joignirent à lui, il pilla l’arsenal d’Hérode àMasada, près d’Engaddi, et marcha contre Jérusalem, s’en empara et y commit toute sorte d’excès. Les partisans du grand-prêtre Éléazar se saisirent enfin de sa personne pendant qu’il se rendait au Temple et le mirent à mort (66). Josèphe, Bell, jud., II, xvii, 8-9 ; Vita, 5. Un autre membre de la même famille, Éléazar, défendit la forteresse de Masada après la prise de Jérusalem par Titus et décida ses compagnons à se tuer avec leurs femmes et leurs enfants plutôt que d’accepter le joug des Romains. Josèphe a longuement raconté ce terrible épisode de la guerre. Bell.)ud., II, xvii, 9 ; VII, viu-ix. — Voir Origene, In Matth., tom. xvii, 25, t. xiii, col. 1552 ; Hom. m Luc., xxv, t. xiii, col. 1866 ; E. Schurer, Geschichte des Judischen Volkenim ZeitalterJesuCkristi, 2e édit., 1. 1, 1890, p. 406, 446.

F. VlGOUROUX.

12. JUDAS (grec : ’IoûSa ;), hôte de saint Paul à Damas, à l’époque de la conversion de l’Apôtre. Sa maison était située dans « la rue droite » de cette ville. Act., ix, 11. C’est dans cette maison qu’Ananie, sur l’ordre du Seigneur alla baptiser le nouveau converti. Voir Ananie 7, t. i, col. 541.

JUDE, nom d’un apôtre et d’un disciple du Sauveur, Voir Judas, col.17891790.

10. JUDAS (grec : ’IoûSa ?) ; frère, c’est-à-dire parent de Notre-Seigneur. Marc, vi, 3. C’est le même que l’apôtre saint Jude, frère de Jacques le Mineur, et l’un des douze Apôtres, Luc, vi, 16 ; Act., i, 13, l’auteur d’une des Épltres catholiques, quoique certains exégètes veuillent en faire un personnage différent. Voir Jude 1, col. 1806.

11. JUDAS LE GALILÉEN (grec : ’IcjSïÇ 6 T/a^aio ;  ; Vulgate : Judas Gahlxus), fauteur d’une révolte populaire à l’époque du recensement sous Cyrinus. Act., v, 37. Josèphe l’appelle une fois le Gaulonite, Ant. jud., XVIII, i, 1, parce qu’il était de Gamala, dans la Gaulonitide, à l’est de la Galilée, mais il l’appelle partout ailleurs & le Galiléen », Ant. jud., XVIII, i, 6 ; XX, v, 2 ; Bell, jud., II, viii, 1 ; xvii, 8, 9 ; VII, viii, 1, comme le fait Gamaliel dans les Actes. Gamala était peut-être regardée comme appartenant à la Galilée, ou bien Judas reçut ce surnom, qui le distinguait des autres Judas ses contemporains, parce que la sédition qu’il fomenta éclata en Galilée. Quoi qu’il en soit, le mouvement qu’il excita parait avoir été assez considérable. Il périt lui-même dans la lutte et ses adhérents furent dispersés, Act., v,

1. JUDE (grec : ’Ioiaa ;),

Matth., xiii, 55 ; Marc, vi,

3, un des douze Apôtres

(fig. 312). C’est le même

personnage que Jude,

[frère] de Jacques [le

Mineur], ’loûSas’Iaxci ëou, dont il est question,

Luc, vi, 16 ; Act., i, 13 ;

car Matth., xiii, 55, et

Marc, vi, 3, en disant que

Jacques, Joseph, Simon et

Jude étaient « . frères »,

c’est-à-dire cousins du

Seigneur, nous laissent

clairement entendre que

ces quatre personnages

étaient frères selon la

chair. Voir Alphée, t. i,

col. 418 ; Frères, iii, t. ii,

312. — Saint Jude, apôtre. D’après les Acîfi sanctorum, mali 1 1. Planches des Éphéméndes moscovites, n. 19, p. xxxi. Les caractéristiques de cet apôtre sont mal déterminées. Voir Grimouard de Saint-Laurent, Guide de VArt chrétien, t. v, 1874, p. 230231 ; P. Durand, Manuel d’iconographie chrétienne, in-8° Paris, 1845, p. 306.

col. 2403-2404. Jude est

aussi appelé, Matth., x, 3 ; Marc, iii, 18, Lebbée ou Thaddée « le courageux » (AiêêaXoq 6 imiù, rfits 0aS8aîoi ;), ce qui fait dire à saint Jérôme, In Matth., x, 4, t. xxvi, col. 61, qu’il devait être tnnomius, « à triple nom. »