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JUCADAM — JUDA (TRIBU DE)


Carmel, de Ziph, de Jota, de Jezræl et de Zanoé et devait être par conséquent dans le voisinage du désert de Juda, au sud-est d’Hébron, mais elle n’a pas été jusqu’ici identifiée.

    1. JUCHAL##

JUCHAL (hébreu : Yehûkal et, par abréviation, Yûkal ; Septante : ’ItaâxaX, Jer., xliv, 3 ; xlv, 1), fils de Sélémias, contemporain de Jérémie. Il fut envoyé à ce prophète par le roi de Juda, Sédécias, avec Sophonie, fils de Maasias, afin de lui demander ses prières. Jer., xxxvii, 3. Juchai entendit avec plusieurs autres la prophétie que fit alors Jérémie et dans laquelle il annonçait la prise de Jérusalem par le roi de Babylone. Jer., xxxviii, l.Cet oracle, rapporté à Sédécias, fut cause que le prophète fut jeté en prison. Jer., xxxviii, 2-6.

JUD (hébreu : Yehud ; Septante : ’AÇtip ; Alexandrinus : ’IoiSfl), ville de la tribu de Dan, nommée seulement une fois dans Josué, xix, 45. Elle figure dans la liste des possessions de Dan entre Baalath et Bané-et-Barach (Benë-Beraq, aujourd’hui Ibn-Ibraq, voir 1. 1, col. 1428). C’est actuellement el-Yehûdiyéh, à quatorze kilomètres environ à l’est de Jaffa, à cinq kilomètres à l’est à’Ibn-Ibraq ; à neuf kilomètres au nord de Lydda. — « La population (de ce village) dépasse mille habitants. Les maisons sont bâties en briques crues ; elles sont dominées, sur plusieurs points, par des palmiers. Je remarque, près d’un puits à norias, la cuve d’un antique sarcophage, placée là en guise d’auge. En outre, deux bassins peu profonds, non construits et consistant en une dépression elliptique du sol, servent à recueillir les eaux pluviales et à abreuver les animaux. Près du village, un oualy surmonté de trois coupoles est consacré à Neby-Yehouda ou « prophète Juda », l’un des fils de Jacob, dont les cendres y reposeraient et qui auraient donné son nom à la localité. » V. Guérin, Judée, t. i, p. 321-322. Juda dut mourir et être enseveli en Egypte. C’est plutôt le nom de la localité qui aura fait supposer qu’il avait été enterré en ce lieu. — Parmi les villes conquises en Judée par Sésac et énumérées par ce pharaon sur les murs du temple de Karnak, on remarque celle qui est appelée Yutah malek. "Voir F. Vigoureux, La Jhble et les découvertes modernes, 6e édit., t. iii, p. 420-421. Quelques exégètes ont supposé que ce nom hiéroglyphique désigne la ville de Yehûd ou Jud. Voir Sésac et Roboam. Cr. Ed. Robinson, Biblical Researches inPalestine, 1841, t. iii, p. 45 ; Survey of Western Palestine, Memoirs, t. ii, 1882, p. 258, 278.

F. Vigouroux.

JUDA (hébreu : Yehûdâh ; Septante : ’IoôSa ;), nom de nombreux Israélites. La Vulgate les appelle tantôt Juda, tantôt Judas.

1. JUDA, le quatrième fils que Lia donna à Jacob. Gen., xxix, 35. Son nom, comme celui de ses frères, est une paronomase basée sur l’exclamation de sa mère au moment de sa naissance : « Elle conçut une quatrième fois et enfanta un fils, et elle dit : Maintenant je louerai (miN, ’ôdéh) le Seigneur. C’est pourquoi elle l’appela du nom de Juda (rmflt, Yehûdâh). » Gen., xxix, 35.

Le même jeu de mots se retrouve dans la prophétie de Jacob. Gen., xlix, 8 : « Juda, tes frères te loueront (ïpiV, yôdûhâ). » Ce nom est donc un dérivé verbal de m », yâdâh, « louer, » à l’imparfait hophal. Per TT

sonnellement, ce patriarche nous est connu par plusieurs traits de l’Écriture. Seul avec Ruben, il cherche à sauver la vie de Joseph, et, pour éviter un fratricide, il propose de vendre son jeune frère aux Ismaélites. Gen., xxxvii, 26, 27. Sans être l’aîné, il prend dans la famille de Jacob un rôle prépondérant, avec un caractère plein de décision, de noblesse et de force. Au moment du second voyage en Egypte, quand il s’agit d’emmener

Benjamin, il fait valoir devant l’affliction de’son père, avec autant de ménagement que de fermeté, les raisons qui doivent décider celui-ci à laisser partir l’enfant. Il y ajoute un engagement empreint de la plus grande générosité, qui détermine enfin le consentement de Jacob. Gen., xliii, 3-10. Après s’être porté garant pour Benjamin, il le défend admirablement devant Joseph, dans l’histoire de la coupe. La nécessité, le sentiment du devoir et le dévouement lui donnent une hardiesse qui sait néanmoins se contenir dans les bornes du respect. Son cœur le rend éloquent, et son discours, dans sa simplicité, est un des plus beaux, des plus touchants de l’Ancien Testament. « Que je sois plutôt votre esclave, dit-il en terminant, moi qui me suis fait sa caution. .. car je ne puis retourner vers mon père en l’absence de l’enfant, de peur que je ne sois témoin du malheur qui accablera mon père. » C’est après ces paroles que Joseph, ne pouvant retenir ses larmes, se fit reconnaître. Gen., xliv, 14-34. La fidélité, la prudence et l’éloquence dont Juda avait donné des preuves si éclatantes le désignaient naturellement au choix de son père pour le précéder et annoncer son arrivée en Egypte. Gen., xlvi, 28. Sa prépondérance parmi ses frères se reflète dans la prophétie relative à la tribu dont il fut le chef. Gen., xlix, 8-12. Voir Juda (Tribu de). — Juda eut cinq fils : trois, Her, Onan et Séla, de son mariage avec la fille de Sué, et deux, Phares et Zara, de son inceste avec Thamar. Gen., xxxvin. C’est par Phares que se continua la lignée messianique.

Matth., i, 3.

A. Legendre.

2. JUDA (hébreu : Yehûdâh ; Septante : ’Ioûêa), lévite, ancêtre de Cedmiel qui, avec ses fils, s’occupa de la reconstruction du temple de Jérusalem, après le retour de la captivité de Babylone. I Esd., iii, 9. Plusieurs commentateurs croient que ce Juda est le même que l’Odavia nommé I Esd., ii, 40, etl’Oduia nommé II Esd., vu, 43.,

3. JUDA (hébreu : Yehûdâh ; Septante : TovSa ;), lévite qui avait épousé une femme étrangère ; Esdras l’obligea à la renvoyer. I Esd., x, 23. C’est probablement le Juda (Septante : ’IwSâe) qui était revenu de la captivité avec Zorobabel, II Esd., xii, 8, et qui prit part comme chantre à la dédicace des murs de Jérusalem du temps d’Esdras. II Esd., xii, 36.

4. JUDA (Ioû8a), fils de Joanna et père de Joseph, un des ancêtres de Notre-Seigneur dans la généalogie de saint Luc, iii, 26.

5. JUDA (grec : ’IoôSa), fils de Joseph et père de Siméon, un des ancêtres de Notre-Seigneur dans la généalogie de saint Luc, iii, 30.

6. JUDA, une des douze tribus d’Israël.

I. Géographie.

La tribu de Juda occupait un assez vaste territoire au sud de la Palestine. Elle était bornée au nord par celles de Dan et de Benjamin, au bud par celle de Siméon, à l’est par la mer Morte, et à l’ouest par la plaine des Philistins. Voir la carte. Avant de décrire la région sur laquelle elle s’étendait, nous avons à mentionner ses villes principales et à tracer ses limites.

I. villes principales.

Les principales villes de Juda sont énumérées dans Josué, xv, 21-62. La liste comprend celles qui furent plus tard attribuées à Siméon. Jos., xix, 1-7. Pour plus de clarté et de conformité avec le texte biblique, nous la prendrons telle qu’il la donne, complète, nous permettant d’estimer ainsi l’étendue primitive de la tribu. L’auteur sacré suit dans cette énumération un ordre remarquable. Il adopte quatre grandes divisions : les villes du midi ou du négéb, sur