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JOURDAIN


gorge de plumes d’un bleu-vert métallique aux reflets les plus brillants, et de taches rouges aux épaules. Mais il n’est pas propre à la vallée du Jourdain, c’est un oiseau migrateur. L. Lortet, La Syrie, p. 463.

Reptiles.

On compte 91 espèces de reptiles, chélonia

et amphibies en Palestine. Les serpents abondent dans les fourrés du Jourdain. « Ces fourrés recèlent plusieurs animaux peu agréables à rencontrer, surtout des vipères (Echis arenicola) fort redoutables… Ces serpents qui, dans d’autres contrées, s’enterrent ordinairement dans les sables arides, étant ici sans cesse exposés à être noyés par les crues subites du Jourdain, ont pris la singulière habitude de s’enrouler aux branches à une assez grande hauteur, et de se cacher sur le tronc des arbres. » Lortet, La Syrie d’aujourd’hui, p. 448. Sur les reptiles de la vallée du Jourdain, voir Tristram, Fauna, p. x-xi ; F. de Saulcy, Voyage en Terre-Sainte, 1865, t. i, p. 202.

Poissons.

L’ichthyologie est la partie de la

faune jordanique qui présente les caractères les plus particuliers. Voir Tibériade (Lac de) ; Tristram, Fauna, p, xi-xii. Nous remarquerons seulement ici que les poissons sont très nombreux dans le Jourdain. Lynch, Narrative, p. 181. N’étant pas péchés par les nomades, ils pullulent. À l’embouchure du Jourdain, on rencontre une multitude de cadavres de poissons, appartenant presque tous aux différentes espèces de Chromis (fig. 306).

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806. — Chromis nilotica.

C’est un des poissons qui se trouvent en plus grand nombre dans tout le bassin du Jourdain. Il est également commun dans le Nil. En Egypte, on l’appelle bolti ; les pêcheurs de Tibériade l’appellent moucht. — D’après Tristram, Fauna and Flora, pi. xviii. « Ces genres paraissent délicats et sensibles aux atteintes des eaux salées et bromurées. Dès que ces animaux sont entraînés par les courants, à l’endroit où commence le mélange des nappes douces et des couches saumâtres, ils nagent à la surface, tournent bientôt le ventre en l’air, périssent rapidement et sont rejetés à terre, sur le sable et les îlots formés par les arbres entassés pendant les crues du fleuve. Ces poissons morts, qui pourraient se compter par milliers, attirent beaucoup d’oiseaux de proie, de vautours et de corbeaux. » L. Lortet, La Syrie d’aujourd’hui, p. 444. Vivants, ils ont aussi à redouter les oiseaux qui leur font la guerre. « Ils sont pourchassés par des martins-pêcheurs bleus et jaunes, d’une grande richesse de plumage (Alcyon Smyrnensis), qui rasent la surface avec une vitesse sans égale, ou bien qui restent perchés sur les branches basses et les racines des arbres, longtemps immobiles, leurs gros yeux fixés sur les flots. Lorsqu’ils aperçoivent une proie, ils plongent avec la rapidité d’une flèche, et sortent de l’eau en tenant toujours un petit poisson entre les fortes mandibules de leur bec conique. » lbid., p. 448. Les principales espèces de poissons sont des silures (Clarias macracanthus), des barbeaux qui atteignent une assez grande taille et sont pourvus de longs tentacules de chaque côté du museau ; des Capocta, poissons argentés qui ressemblent aux truites de nos montagnes ; des Cyprinidon Cypris, petite espèce qui n’a que cinq centi mètres de longueur, mais dont la hauteur du corps est relativement considérable, etc. Voir Lortet, La Syrie, p. 448. Depuis quelque temps, les Grecs de Qasrel-Yehûd ont commencé à se livrer à la pêche dans le bas Jourdain ; ils apportent plusieurs fois par semaine le poisson à Jérusalem, sauf en été, à cause de la chaleur.

II. flore.

La flore de la Palestine comprend trois mille espèces de plantes phanérogames appartenant pour la majeure partie aux formes communes de la région méditerranéenne. La plupart se trouvent dans toute la Terre-Sainte ; il y en a cependant qui sont particulières à la vallée du Jourdain, comme il y en a qui sont propres au Carmel et au Liban. Surl62 espèces qu’on trouve dans l’ouadi SuûeiréK, au sud-ouest

307. — Pommier de Sodome. D’après de Luynes, Voyage d’exploration à la mer Morte, pl. 27.

de la mer Morte, 27 se retrouvent en Europe, 135 sont africaines. Le papyrus (Cyperus papyrus), qui a disparu depuis longtemps de l’Egypte où l’on en faisait autrefois si grand usage, abonde dans la vallée du Jourdain et dans les marécages du lac Houléh, limite orientaleau de la de laquelle on ne le rencontre plus. Tristram, Fauna and Flora, p. xiv-xv ; Lortet, La Syrie, p. 543. — « On trouve à Jéricho une quantité de plantes à faciès africain et indien : l’indigo, le myrobalanum (Eleagnus angustifolius), appelé zaqqùm par les Arabes (voir fig. 229, col. 1295), le solanum melongena, le grenadier, l’Asclspias gigantea ou procera (fig. 223, col. 1287), l’oscher des Arabes, qui se rencontre aussi dans la Nubie… Les cannes à sucre ne sont jdIus cultivées aujourd’hui comme autrefois au temps des croisades. L’indigo (Indigofera tinctoria) se rencontre aussi dans un certain nombre de jardins ; il sert aux femmes fellahines à teindre en bleu les vêtements pleins de grâce dont elles se couvrent. Le tabac est planté dans de petits espaces circulaires, protégés par des enceintes de pierres dressées. » Lortet, La Syrxe, p. 463-464. Ces deux dernières cultures ont été récemment abandonnées. Un arbre commun dans toute la vallée du Jourdain