Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome III.djvu/896

Cette page n’a pas encore été corrigée
1737
1738
JOURDAIN


el-Hadjla. « le gué de Hadjla (fig. 304), parce qu’il est en face et non loin de Qasr Hadjla (Hagla), » près de l’embouchure de Youadi Kelt. Survey, Memoirs, t. iii, p. 170. — Depuis 1885, il existe, sur le Jourdain, au nord-est de Jéricho, un pont payant en bois de trentecinq mètres de longueur et de trois mètres de largeur, el-Djisr ou Djisr el-Scheriat el-Djisri, « le pont par excellence » (fig. 305). Il est situé près de l’embouchure de Vouadi en-Naûdiméh, sur la route de Jéricho à es-Salt. XI. Histoire naturelle de la. vallée dit Jourdain. — Le climat de la vallée du Jourdain et de la mer Morte diffère notablement de celui de la partie montagneuse de la Palestine et de la plaine maritime. Celui du Ghôr est tropical ; celui des bords de la mer Morte

appartient à un genre strictement éthiopien. Voir H. B. Tristram, Fauna and Flora, p. vi-vih. Les principaux animaux sauvages de la vallée du Jourdain sont le chacal, le renard, le sanglier, l’ibex (beden), l’hyène, le léopard. Une espèce de léopard, le guépard (felis jubata), se trouve sur les hauteurs ; il est apprivoisé par les indigènes qui habitent la partie orientale du Jourdain, leur sert, comme dans l’Inde, à chasser la gazelle. Contrairement à ce que dit M. Tristram, qui n’avait pas pu constater cet usage, Natural History of the Bible, 1889, p. 114, un Père jésuite missionnaire dans le pays, le P. Merle, nous a raconté en Syrie (en mai 1899) que la chasse à la gazelle au moyen du guépard est commune dans le Hauran, où il en a été témoin. — La panthère se

305. — Le pont de bois moderne. D’après une photographie du P. Séjourné. « st équatorial et [peut-être le plus chaud qu’il y ait au monde, à cause de la dépression de ce bassin, enfermé à l’est et à l’ouest par de hautes montagnes. En janvier et février, la température du Ghôr est tempérée, chaude le jour et fraîche la nuit où elle peut descendre à cinq degrés au-dessus de zéro, mais en été, elle devient excessive et presque meurtrière. Le P. Séjourné, 0. P., a eu le Il mai 1885, à Ain es-Sûltan, 46° à l’ombre. Le soir à 8 heures, la nuit étant déjà tombée, il y avait encore 39°. Le Frère Liévin, Guide de Terre-Sainte, 4e édit., 1897, t. i, p. 56, dit qu’il s'élève jusqu'à 60 degrés. Sur le climat du Ghôr, voir Survey, Spécial Papers, p. 201. Il résulte de là qu’on trouve dans cette région, spécialement dans les parties les plus basses du Ghôr, une faune et une flore qui ressemblent à celles de l’Ethiopie et de l’Inde. Voir Tristram, Survey of Western PalesUne, Fauna and Flora, p. vi.

I. FAUNE.

Mammifères.

Parmi les mammifères, sur 118 espèces, on en compte 55 qui sont paléoarctiques, 34 qui sont éthiopiennes, 16 indiennes,

"13 propres au pays. Le lièvre du bassin de la mer Morte, Lepus Judœse, diffère par la conformation du crâne du Sièvre européen et du lièvre syrien. VRyrax syriacus

rencontre encore souvent dans les roseaux et les taillis impénétrables des bords du Jourdain, où elle se tient cachée pendant le jour. La nuit elle va chasser, quelquefois à de grandes distances, et est un véritable fléau pour les Arabes dont elle ravage les troupeaux. Lortet, La Syrie d’aujourd’hui, p. 440. Le P. Séjourné a vu à Madaba la peau d’une panthère que l’on venait de tuer : elle mesurait de l’extrémité du museau au bout de la queue 2 m 40. Le lion était assez commun autrefois dans les jungles qui bordent le fleuve. Jer., XLix, 19 ; l, 44 ; Zach., xi, 3. On l’y trouvait encore au xiie siècle, au témoignage de Jean Phocas, Descript. Terrse Sanctse, 23, t. Cxxxiii, col. 952. Il a disparu aujourd’hui de la Palestine. Les sangliers sont encore nombreux dans ces parages. Lortet, La Syrie, p. 466.

Oiseaux.

On en connaît 348 espèces, dont

271 paléoarctiques, 40 éthiopiennes, 7 indiennes et 30 propres à la Syrie, parmi lesquelles seize n’ont été trouvées que dans la vallée du Jourdain et sur les bords de la mer Morte. Tristram, Fauna, p. viii-X. Les oiseaux chanteurs et surtout les bulbuls, rossignols de la Syrie (Ixos xanthopygius), y abondent. On y voit aussi un superbe colibri, le Nectannia osea, vif, léger, orné à la