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JOURDAIN


journellement à cette mer. » L. Lartet, Recherches sur les variations desalure del’eaudelamerMorte, danse Bulletin de la Société géologique de France, 2e série, t. xxiii, 1866, p. 748. Cf. Ed. Hull, Memoir on Geology, p. 121. IX. La crue du Jourdain.

Le fleuve grossit périodiquement tous les ans et, à l'époque de la moisson de l’orge, il remplit ses rives. Jos., iii, 15 ; Eccli., xxiv, 36. La moisson de l’orge, dans la vallée du Jourdain, où la chaleur est très forte, commence vers la fin de mars ou en avril. Le premier livre des Paralipomènes, xii, 15, place expressément le commencement de l’inondation « au premier mois », c’est-à-dire aux derniers jours de mars, mais elle commence en janvier et février. D’après certains interprètes, le prophète Jérémie parle trois

lement selon les années, en raison de la chute et de la fonte plus ou moins abondantes des neiges et des pluies. Voir Ed. Robinson, Biblical Researches, 1™ édit., t. i, p. 540-542. Elle peut être assez considérable pour élever de quatre mètres environ le niveau de la mer Morte.

X. Gués du Jourdain.

Gomme le Jourdain n’a jamais eu de ponts avant l'époque romaine et qu’il n’a jamais été navigable, comme on ne semble point s'être jamais servi de bateaux pour le traverser (excepté dans un cas peut-être, voir col. 1745), et qu’on avait cependant fréquemment besoin de passer d’une rive à l’autre, les gués du fleuve (fig. 302) tiennent une place importante dans son histoire. Ils sont nommés dans le Voyage d’un Égyptien publié par Chabas, p. 206. L'écriture les men 303. — Gué d’et-Ghoranyéh. Au fond, collines marneuses du côté ouest du Zâr. À droite, le pont de bois moderne derrière un bouquet de tamaris. Sur la rive gauche, tamaris, peupliers, acacias, ricins, etc. — D’après une photographie de M. L. Heidet.

fois, xii, 5 ; xlix.19, et L, 44, etZacharie, xi, 3, une fois de la crue du Jourdain, sous le nom de ge'ôn hay-Yardên ; Vulgate : superbia Jordanis, « l’orgueil du Jourdain. » Mais ce terme désigne la végétation de ses rives qui fait sa gloire, son orgueil et non la crue du fleuve. Cette crue est produite par la fonte des neiges de l’Hermon et du Liban. Quand elle atteint son plein, elle remplit tout le Zôr (col. 1712), et a, par conséquent, de 400 mètres à 3 kilomètres de large. Les pluies abondantes qui tombent d’ordinaire en décembre n’influent .guère sur le régime du fleuve : elles trouvent la terre desséchée et crevassée par la chaleur et elles sont ainsi rapidement absorbées. C’est la fonte des neiges de l’Hermon, jointe aux pluies de janvier et de février, qui produit la crue. Il est rare, d’ailleurs, qu’elle dégénère en inondation, parce que le lac Houléh et le lac de Tibériade servent comme de régulateurs et retiennent le trop plein des eaux en l'épanchant sur leur surface. La crue du Jourdain ne commence que lorsque le lac de Tibériade a élevé suffisamment son niveau et elle ne remplit les rives du fleuve au-dessous du lac que quelque temps après. La hauteur de la crue varie naturel tionne plusieurs fois expressément, Jos., ii, 7 ; Jud., m, 28 ; vii, 24 ; xii, 5, 6 ; II Reg., xix, 18 ; Jer., li, 32 ; cf. Gen., xxxii, 10 ; Num., xxxiii, 51, etc., et elle a occasion de parler assez souvent du passage du fleuve. Voir col. 1744, Ces gués servent encore aujourd’hui presque comme autrefois (pour les ponts, voir col. 1737) et les caravanes les traversent maintenant comme aux temps antiques. Les chameliers et les voyageurs indigènes se dépouillent de leurs vêtements et entrent dans l’eau, poussant leurs bêtes devant eux. C. Stangen, Palâstina und Syrien, in-12, Berlin, 1877, p. 40. Les berges de la rivière, qui sont généralement à pic, sont en pente douce à l’abord des gués, par suite même du passage. Survey, Memoirs, t. iii, p. 169. Quoique les gués soient nombreux entre le lac de Tibériade et la mer Morte, on ne peut pas les franchir sans danger pendant la crue du Jourdain, parce que le volume d’eau et la violence du courant sont trop considérables. Du temps de Vespasien, des milliers de Juifs y périrent en essayant de le traverser pour échapper aux Romains. Josèphe, Bell, jud., IV, vii, 50. Même aux basses eaux, il n’est pas facile à une grande multitude d’hommes de traverser