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JOURDAIN

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voisin de Damiéh. Il y a là aujourd’hui un bac, excepté au moment de l’inondation, Survey, Memoirs, t. ii, p. 385. — L’ouadi Far’ah ou Farah est un des principaux affluents occidentaux du Jourdain ; il prend sa source au nord-est de PHébal et du Garizim et coule sans jamais tarir au milieu des lauriers-roses, jusqu’à ce qu’il se jette dans le fleuve, un peu au-dessous du Jaboc.

Au sud du Djisr Dâmiéh, les montagnes se resserrent aussitôt à l’est et à l’ouest et rétrécissent considérablement la vallée. Un contrefort montagneux s’élance, en forme de promontoire (Survey, Memoirs, t. ii, p. 381), du haut plateau de la Samarie et s’avance dans la vallée

lement, dans le voisinage des sources, il y a quelques oasis. Les nombreux replis que dessine le fleuve sont aussi marqués par une bande verte de roseaux et d’arbres, mais elle est plus étroite et moins luxuriante que dans la partie septentrionale.

Le cours du Jourdain continue à être très rapide jusque proche de son embouchure. Â mesure que son lit s’élargit, les remous diminuent. Il est de 37 à 38 mètres au sud de Qurn Sartabéh, et de 75 mètres à son embouchure, avant de se diviser en deux branches. La profondeur de l’eau diminue de plus en plus aux abords de la mer Morte, où elle n’a plus qu’un mètre environ. En même temps les montagnes se reculent de

301. — JJjisr el-Muâjamiéh, ancien pont sur le Jourdain. — À droite, rive orientale ; à gauche, rive occidentale. Au fond, les montagnes du côté ouest de la vallée du Jourdain (Basse Galilée). À gauche, au haut de la berge, un khan abandonné. Autour, ruines des dakâkim ou boutiques pour les marchands venant au marché. Sur les rives, lauriers-roses et joncs. — D’après « ne photographie de M. L. Heidet.

d’ouest en est. Il porte le nom de Qurn Sartabéh. C’est un des points les plus élevés de la Palestine ; il a une hauteur de 379 mètres au-dessus du niveau de la mer et de 626 mètres au-dessus du Jourdain. D’après le Talmud, c’est sur le sommet du Qurn Sartabéh, que des feux allumés comme signaux annonçaient aux Juifs l’apparition de la nouvelle lune. Voir Neubauer, Géographie du Talmud, p. 42 ; Survey of Western Palestine, Memoirs, t. ii, p. 381, 388 ; Fr. Buhl, Géographie, p. 25, 103. Plusieurs pensent que lajville de Sarthan, où Salomon fit fondre les vases sacrés destinés au service du Temple, III Reg., vii, 46, était située un peu au nord de la montagne. Le terrain marneux et argileux du Ghôr se prêtait avantageusement à cette opération.

Cours inférieur du Jourdain.

Le cours intérieur

du fleuve, commençant à Qurn Sartabéh et finissant à la mer Morte, a une longueur d’environ 22 kilomètres. Le caractère de la vallée s’altère d’une manière notable. Jîlle devient plus sauvage et plus stérile. Çà et là seu chaqug côté et la vallée s’agrandit, surtout à l’ouest.

L’Écriture donne à la partie occidentale de la vallée le nom de’arbôf Yerihô (Vulgate : campestria Jéricho), « plaine ou désert de Jéricho, '> dans Jos., iv, 13 ; v, 10, et planifies Jéricho, dans IV Reg., xxv, 5. La plaine plus petite, à l’est du fleuve, est appelée aussi’arbôt Mô’âb (Vulgate : campestria Moab). Num., xxii, l, etc. ; Deut., xxxiv, 1, 8 ; Jos., xiii, 32. Sur le sens précis du mot’arbôt, voir Arabàh, t. i, col. 820-821.

Prés de son embouchure, les bords du Jourdain sont stériles et dénudés. Pendant les quatre derniers kilomètres de son cours, la végétation disparaît. On voit seulement surgir çà et là, de la vase, des troncs d’arbres morts avec leurs branches décharnées. Pendant la saison chaude, cette vase se couvre d’une croûte de sel et de gypse. On y rencontre aussi des couches de soufre et d’oxyde de fer, ce qui en explique la stérilité. — Les débris d’arbres qu’on rencontre partout sont le butin recueilli par le fleuve dans sa course. « Les bords du Jourdain,