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JOURDAIN


sur la rive orientale du Jourdain, est plus riche en sources que le pays à l’ouest du fleuve. Le Yarmouk est formé par l’affluence d’un grand nombre de ruisseaux qui prennent la plupart naissance dans les montagnes du Djolan. L’un de ces ruisseaux est nommé dans l’Écriture, c’est le torrent de Raphon. I Mach., v, 37, 39, 40, 42. Voir Raphon. À quatre kilomètres environ en amont de son confluent, l’Hiéromax reçoit les sources thermales d’Amatha (el-Hamméh). Les eaux chaudes d’Amatha, de hamaf, « chaleur, » dans le voisinage de Gadara, ne sont pas mentionnées dans l’Écriture, mais seulement dans le Talmud de Jérusalem, Erubin, v, 7 ; dans Josèphe, Bell, jud., 1, vi ; dans Eusébe et saint Jé qui vient du mont Thabor, et l’oicadi eVArab, qui vient du pays de Galaad, se jettent dans le Jourdain, le premier sur sa rive droite, le second sur sa rive gauche. Le Nahr Djalùd, qui prend sa source au pied du Gelboé et près de Jezraél (voir Harad, col. 421), apporte le tribut de ses eaux au fleuve au-dessus de Bethsan. Dans les environs de Bethsan étaient des gués très fréquentés. Un peu au-dessus du confluent du Nahr Djalâd et du Jourdain, on remarque celui qui porte le nom d’Abârah, « passage, » et qui, d’après certains interprètes, serait l’endroit où baptisait saint Jean-Baptiste. Voir Béthabara, t. ii, col. 1647.

Le Jourdain, en continuant sa course, rencontrait

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290. — Pont en ruines de Semakh. D’après Lynch, Narrative of the United States’Eocpedition, p. 176.

rôme, Onomast., édit. Larsow et Parthey, 1862, p. 26, 27. — Sur quelques autres affluents du Jourdain moins importants, voir Buhl, Géographie, p. 38-39.

A un kilomètre et demi environ au-dessous de l’embouchure du Yarmouk se trouve un pont en pierres volcaniques qui date de 1 époque sarrasine. Il est encore praticable. C’est le Djisr-el-Mudjàmiéh, ou « Pont des Réunions (du marché) ». Il se compose d’une grande arche en pointe et de deux plus petites ; ces dernières supportent chacune trois petites arches (%. 301). Le fleuve est moins large en cet endroit qu’au pont placé au-dessous du Bahr el-Hûléh. C’est là que passe la route des caravanes qui conduit de Bethsan à Damas. Molyneux, Journal, p. 112 ; Lynch, Officiai Report, p. 20 ; Éd. Robinson, Geography, p. 144. À partir de là, le Jourdain continue sa route, grossi par l’apport de l’Hiéromax, mais moins rapide, jusqu’à Sakût et à Vouadi Maléh. Depuis Abârah jusqu’à Vouadi Maléh, la vallée du Jourdain ou Ghôr supérieur est large et très fertile, surtout dans la plaine de Bethsan. Au-dessus d’Abârah, deux torrents de montagne, Vouadi el-Biréh,

une Sochoth, située probablement sur sa [rive droite, III Reg., vii, 46, puis il recevait le Jaboc sur sa rive gauche. Voir Jaboc, col. 1056. — Près de l’embouchure de cette rivière, il y avait, selon toute vraisemblance, une autre Sochoth, Gen., xxxiii, 17 ; Jud., viii, 4-5, etc., dans le voisinage de la route qui allait directement de Sichem, par le Ghôr, à Ramoth-Galaad r J’es-S’a£< d’aujourd’hui. A une centaine de pas du ht actuel du Jourdain, à l’est, on voit les ruines d’un vieux pont romain, le Djisr-Dàmiéh. S. M.errill, dans le Palestine Exploration Fund, Quarterly Statement, 1879, p. 138-139. Ce pont fournit la preuve palpable d’un fait constaté en plusieurs autres endroits : c’est que le fleuve a souvent changé son cours dans le Ghôr. — Il y a non loin de là, un peu au-dessous, vis-à-vis de l’embouchure de Vouadi Farah, un gué, peut-être celui où les Éphraïmites lurent massacrés du temps de Jephté par les habitants de Galaad. Jud., xii, 5. À l’époque de Notre-Seigneur, les pèlerins de la Galilée qui, pour éviter la Samarie, faisaient un détour par la vallée du Jourdain, traversaient sans doute le fleuve par ce gué ou par le pont