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JOURDAIN


Morte, velut invitas Asphaltiten lacutn dirum natura petit. La distance qu’il parcourt, depuis sa sortie du lac jusqu’à la mer Morte qui l’absorbe, est, en ligne droite, de 104 kilomètres, mais ses méandres sont si nombreux qu’ils font plus que tripler la longueur de son cours. Ses eaux agitées et toujours plus ou moins limoneuses se précipitent avec rapidité, surtout au sortir des coudes de la route qu’elles sont forcées de suivre. Quand les détours sont trop brusques, elles forment des remous qu’il est fort dangereux d’essayer de franchir à la nage et que l’on ne peut passer à gué, parce que leur profondeur est d’ordinaire de trois mètres. « Du lac de Tibériade à la mer Morte, lisons-nous dans Montague, Narrative of the Expédition to the Dead Sea, p. 182-183, il y a en droite ligne

Officiai Report, p. 19, 50. À part certaines parties où le Jourdain est resserré, la vallée est plus ou moins large. La rivière ne coule pas d’ordinaire au milieu du Ghôr, mais plus du côté oriental que du côté occidental.

Peu après sa sortie du lac de Tibériade, le fleuve traverse la route qui fait le tour de cette partie du lac. On le franchissait autrefois en cet endroit, au moyen d’un pont de dix arches, le Djisr es-Semàkh, « Pont de Semakh » (du nom d’un village voisin, situé à un kilomètre et demi au sud du lac). On en voit encore les ruines (fig. 299), désignées sous le nom AeUmm el-Qanatir, n. la mère des arches. » Lortet, Syrie, p. 515. Un peu moins d’un kilomètre plus loin se trouvent les ruines d’un second pont, appelé Djisr es-Sidd, dont il reste encore une partie des piles. La traversée du Jourdain est du

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Le Jourdain au-dessous du lac de Tibériade et ruines de Djisr-es-Sidd. — À droite, rive orientale ; à gauche, rive occidentale Six piles du pont, en pierres de basalte et ciment très dur. — D’après une photographie de M. L. Heidet.

soixante milles, mais nous avons parcouru entre ces deux points, en suivant le cours du Jourdain, une distance de deux cents milles. Le fleuve fait tant de circuits que, à certains jours, après une dure journée de travail, nous étions encore presque en face de notre point de départ. Quelquefois nous étions enfermés entre des montagnes hautes et stériles, quelquefois nous voguions doucement au milieu d’une vallée luxuriante, là où le fleuve a ses détours brusques et dangereux, ou au milieu de fourrés qui nous obligeaient à nous coucher à plat ventre sur le bateau pour ne pas être pris dans les branches qui se croisaient au-dessus de nous et que la rapidité et l’impétuosité du courant ne nous laissaient pas le temps de couper. D’autres fois, la hache à la main, nous nous frayions en taillant notre route. Puis nous étions de nouveau emportés par de terribles rapides et lancés dans des chutes à pic de douze à quinze pieds de haut, dont nous n’échappions qu’à moitié noyés. »

Les rapides commencent aussitôt après avoir passé le Djisr es-Semakh, ils sont fort nombreux et quelques-uns très dangereux, comme on le verra plus loin. Voir

reste facile dans ces parages, parce qu’il y a plusieurs gués.L’un d’eux se trouve près du Djisr es-Semakh ; il yen a un autre immédiatement au-dessous du village d’Abebdisréh. On remarque là plusieurs rapides. Yoir Lynch, Officiai Report, p. 16, 17 ; Narrative, 1849, p. 156. À ce point, le volume d’eau diffère notablement selon les saisons. Quand Lynch descendit le Jourdain au mois d’avril, il coulait là à pleins bords. Quand Molyneux le visita aux derniers jours d’août, on aurait pu en beaucoup d’endroits passer le fleuve à pied sec en sautant de rocher en rocher. Molyneux, dans le Journal of the Geogr. Society, t. xviii, p. 108, 109, 115.

A huit kilomètres environ au-dessous du lac, le Yarmouk ou Hiéromax, appelé aujourd’hui Scheriat el* Menadhiréh, presque aussi grand que le Jourdain, se jette dans le fleuve, dont il est le plus grand affluent oriental. Le Yarmouk n’est pas nommé dans l’Écriture, mais seulement dans le Talmud, Mtichna, Parah, viii, 9, et dans Pline, H. N., v, 16. Cf. V. De-Vit, Onomasticon, t. iii, 1883, p. 391. Son nom actuel de Scheriat el-Menadhiréh, « l’abreuvoir des Menadhiréh, » lui vient d’une tribu qui campe sur ses rives. Le pays de Galaad>