Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome III.djvu/887

Cette page n’a pas encore été corrigée
1719
1720
JOURDAIN


vant plus hautes. Leur profondeur est médiocre, elle varie entre 3 et 5 mètres. Sur le lac Hûléh, voir J. luac Gregor, The « Rob Roy » on the Jordan, Londres, 1869 ; 5e édit., 1880.

Du lac de Mérom au lac de Tibériade, la distance est d’environ 16 kilomètres. Quoiqu’il n’y ait aucune chute, la pente du fleuve est très rapide. Élevé d’environ 2 mètres au-dessus du niveau de la Méditerranée, au Bahr-el~Hûléh, comme on vient de le voir, au Djisr Benat-Yakûb, « Pont des filles de Jacob, » il est à 13 mèlres au-dessous et au lac de Génésareth, à 208. Saunders, An Introduction to the Survey of Western Palestine, p. 144, 177. Au sud du Bahr el-Hûléh, le

se ralentit et devient sinueuse jusqu’à ce qu’il entre, du côté de l’est, dans le lac rendu si célèbre par l’Évangile, le lac de Génésareth ou de Tibériade. C’est là que finit le cours supérieur du Jourdain. Son cours moyen et son cours inférieur comprennent l’espace qui s’étend entre ce lac et la mer Morte. Dans la plaine d’el-Bafihah, il est guéable en plusieurs endroits, ainsi qu’à son embouchure dans le lac, où il est aussi particulièrement poissonneux.

2° Cours moyen du Jourdain. Du lac de Tibériade à Qum Sartabéh. — Le Jourdain, en entrant dans le lac de Tibériade (fig. 297), semble continuer d’abord sa course sans mêler ses eaux troubles et torrentueuses avec celles

297. — Entrée du Jourdain supérieur dans le lac de Tibériade. — À l’arrière-plan, les montagnes a l’ouest du lac, au pied desquelles, sur le rivage, sont les ruines d’El-Kérak’(Tarichée), Senn-en-Nibréh (Sennobri), Tibériade et Magdala. À droite, l’extrémité du rivage nord-est bordantla rive gauche du fleuve. Plus à gauche, ruines — D’après une photographie de M. L. Heidet.

Jourdain coule au milieu d’une petite plaine cultivée, à travers laquelle passe la route des caravanes qui de Saint-Jean-d’Acre et de Caïpha conduit à Damas. C’est l’antique voie de communication entre les pays qu’arrosent l’Euphrate et le Nil, la via maris du moyen âge. II y avait là un gué au temps des Croisades. On y voit aujourd’hui le Pont des filles de Jacob, construit probablement au IVe siècle, d’après Ed. Robinson, Geography, p. 141. Il se compose de trois arches en basalte. Le fleuve, à cet endroit, a environ 25 mètres de largeur. A partir de là, la dépression s’accentue. Immédiatement après, les montagnes de Safed à l’ouest et de la Gaulonitide à l’est se rapprochent tellement qu’elles ne laissent au Jourdain qu’un étroit passage pour continuer sa marche vers le sud. Mugissant, écumant, il se précipite avec une rapidité extraordinaire le long de cette gorge resserrée et impraticable qui a environ 10 kilomètres de longueur, jusqu’à ce que, trois kilomètres avant d’arriver au lac dé Génésareth, il entre dans la plaine fertile d’el-Bafihah on de Bethsaïde. Là, sa course

du lac, ce qui a donné naissance à la fable qu’il le traversait intact ; mais le mélange ne tarde pas cependant bien longtemps à s’opérer. À l’époque de la fonte des neiges, il élève le niveau du lac d’environ quinze centimètres. Le lac lui-même a une superficie de 170 kilomètres carrés ; sa plus grande profondeur est de 47 mètres, d’après les constatations certaines. Voir Barrois, Compte rendu des séances de la Société de Géographie, 1893, p. 453 ; Buhl, Géographie, p. 37. Sa longueur est de 21 kilomètres ; sa largeur de 9 kilomètres et demi. Voir Tibériade (Lac de). Le fleuve sort du lac à son extrémité sud-ouest (fig. 298). Son cours moyen s’étend de là à Qurn Sartabéh. Il se dirige d’abord vers l’ouest et ensuite vers le sud. Il coule maintenant dans la vallée appelée le Ghôr, au milieu d’une double chaîne qui s’étend à l’est et à l’ouest, en laissant entre elle, un espace, tantôt large, tantôt étroit. Jusqu’à la mer Morte, il lait de nombreux détours. C’est comme l’appelle Pline, H. N., v, 15 (71), l’amnis ambitiosus ou sinueux, qui semble, ajoute-t-il, ne se rendre que malgré lui à la mer