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JOURDAIN


profonde, mais ouverte. Nous montâmes alors vers une plaine un peu plus haute à droite et bientôt nous tombions sur le Leddan, dont les eaux coulaient avec une grande rapidité, dans un lit profond et étroit, à quinze ou vingt pieds (^JSO à 6 mètres) au-dessous du niveau de la plaine. Il était presque caché par les roseaux et les arbustes qui bordent ses rives. Cinq minutes plus loin, nous étions au confluent des deux rivières, dans un endroit large et plat où s’étalent leurs eaux. Nous traversâmes alors le Leddan ; l’eau arrivait presque au ventre de nos chevaux. Dix minutes plus bas nous rencontrâmes le Bûreidj, très trouble, et nous le passâmes facilement. Enfin, à environ un mille (1600 mètres) du

une pente moyenne de 28 mètres par kilomètre. Pendant les six premiers kilomètres de son cours, cette pente est de 40 mètres. — Les trois rivières réunies se dirigent directement vers le sud et atteignent le lac Hûléh, l’antique Mérom, à peu près à quinze kilomètres plus loin. VII. Cours dd Jourdain.

1° Cours supérieur du Jourdain, depuis la réunion de ses trois sources jusqu’au lac de Tibériade. — Le Jourdain, grossi par la réunion de toutes ses sources, ne tarde pas à atteindre la plaine de Mérom ou Hûléh. Il pénétre dans une plaine qui a 25 kilomètres dans sa plus grande longueur et 10 kilomètres en moyenne de largeur. Çà et là jaillissent de petites fontaines. Lu Bahr el-Hûléh est au sud

296. — Source du Jourdain à Banias. — À gauche, peupliers bordant la source au nord. En haut, rochers détachés pour la plupart de la voûte de la grotte. L’eau jaillit du pied de la montagne sur une étendue de plus de vingt mètres au milieu des pierres et de plantes aquatiques, de joncs, de menthe, de ronces. L’eau coule par trois canaux qui sont couverts par les broussailles et vont se rejoindre un peu en amont du vieux pont donnant accès à Banias. — D’après une photographie de M. L. Heidet.

premier confluent, nous arrivâmes à YHasbani, à son confluent avec les deux autres sources déjà réunies. Cet endroit est à peu près à cinq milles (huit kilomètres et demi) de Tell el-Qadi, à un tiers de mille au nord de Tell Scheikh-Yûsef, le Tell le plus méridional au milieu de la plaine. — Nous estimâmes comme suit la valeur relative des trois rivières : celle de Banias est deux fois aussi grande que YHasbani, celle de Leddan, en y comprenant son tributaire le Bûreidj, est deux fois, sinon trois fois plus grande que celle de Banias. Audessous du confluent, le Jourdain paraît aussi large qu’au pont situé au-dessous du lac. Dans la basse plaine, le ruisseau de Banias est le plus clair, parce qu’il sert moins à l’irrigation ; l’eau du Leddan est d’une couleur trouble cendrée ; celle de YHasbani est boueuse et d’un jaune sombre. » Cf. Ed. Robinson, Later Biblical Researches, p. 393, 395. — Le Nahr Banias est, à sa source, élevé de 330 mètres au-dessus du niveau de la mer. À son poin*, de jonction, il ne l’est plus que de 45, ce qui donne

de la plaine. Il a, en réalité, 6 kilomètres de long, et, en moyenne, autant de large, mais sa longueur parait beaucoup plus considérable. Cette illusion d’optique provient de ce que, à son extrémité septentrionale, s’étend un vaste terrain marécageux, qui semble en être un prolongement, parce qu’il est recouvert de joncs et de roseaux verdoyants, au milieu desquels serpentent de petits ruisseaux, formant par places de petits étangs. La végétation y est si touffue qu’il est impossible de pénétrer dans ce fouillis. Le papyrus d’Egypte y croit en abondance. Nulle part, ailleurs, on ne trouve des oiseaux en aussi grand nombre : toutes les espèces de Syrie y sont réunies.

Le véritable lac a la forme d’un triangle, dont les deux pointes septentrionales regardent l’est et l’ouest ; la troisième est tournée vers le sud. Les savants anglais qui ont mesuré la Palestine ont constaté que ses eaux ne sont élevées que de deux mètres environ au-dessus du niveau de la mer ; c’était à tort qu’on les croyait aupara-