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JOURDAIN


vallée généralement plate du Jourdain. Elle a au-dessous du lac de Tibériade une largeur de près de 6 kilomètres ; au nord de Bethsan, elle n’en a plus que 2 ; à Bethsan, elle a environ 13 kilomètres. Au sud de Bethsan, elle se rétrécit de nouveau et est réduite à 3 kilomètres. Elle s’élargit enfin en se rapprochant de la mer Morte où elle a de 19 à 23 kilomètres.

Terrasses du Jourdain.

Entre autres caractères

distinctifs de cette vallée, il faut signaler la formation particulière des berges du fleuve. Celui-ci avait autrefois, comme il résulte de ce que nous avons dit plus haut, col. 1708, un volume d’eau beaucoup plus considérable qu’aujourd’hui, lorsque le climat de la Syrie était plus

Voir Faune, col. 1737. Sur les terrasses, voir Ed. Hull, Memoir on the Geology (Survey), p. 14-15, 79-81.

Zç Zôr.

La plaine même où coule le Jourdain

est appelée par les Arabes ez-Zôr, « coupure, courant. » Elle paraît avoir été formée par les déplacements du lit du fleuve, qui a rongé les flancs du Ghôr, tantôt à droite et tantôt à gauche, et en a emporté les débris dans son cours. La largeur du Zôr varie de 400 mètres à 3 kilomètres. Dans sa partie septentrionale, il est de 6 mètres à peu près au-dessous du Ghôr, de 15 à 30 mètres en aval du pont de Mudjamtéh et de 60 mètres du côté de la mer Morte. Le sol en est très fertile, excepté dans la partie méridionale où, à

294. — Oasis dans le Ghôr. Keraùa, arrosée par l’ouadï el-Farah, sur la route de Naplouse à es-Salt. Au milieu, v, un campement de Bédouins. D’après Van de Velde, Le pays d’Israël, 1857, pl.75.

humide qu’il ne l’est maintenant. L’ancien cours a donné naissance à des falaises, formées de sables d’un blanc jaunâtre, auxquelles on a donné le nom de terrasses (en arabe, fabaqât). — Dans la partie inférieure du cours du Jourdain, on remarque dans la vallée trois étages très distincts (fig. 293). L’ancien lit du fleuve, comme on peut en juger à l’extrémité septentrionale de la mer Morte par les couches de limon qu’on observe encore aujourd’hui sur le versant des montagnes, était large de plus de 20 kilomètres. — La plaine du second étage, qui, aujourd’hui encore, ist très rarement inondée, n’est couverte que de quelques broussailles et de maigres herbes. — Si l’on descend sur la rive actuelle, dix-sept mètres plus bas, on rencontre de véritables fourrés de tamaris, de peupliers blancs, de saules, de térébinthes et d’autres arbres aux’formes gracieuses, au milieu desquels pullulent’les joncs ef lés Mantes aquatiques (fig. 294). Pour pénétrer dans ces épa ; s’, fouillis, il’n’y a point d’autres sentiers que ceux quf oné été tracés par les sangliers qui vivent en troupes dans ces repaires.

quatre kilomètres en amont de l’embouchure du fleuve, il est rendu stérile par les matières salines qui y sont mêlées. On moissonne déjà en avril dans la plaine de Bethsan et dans celle de Jéricho. Dans sa partie inférieure, le Zôr est appelé par l’Écriture Kikkâr hay-Yardên, ou simplement hak-Kikkdr. Kikkdr signifie « rond, cercle », et, par extension, « district. » (Vulgate, . ordinairement : regio.) Dans l’Ancien Testament, pris dans cette acception particulière, il désigne : — 1° La plaine du Jourdain en général, II Reg., xtiii, 23 (Vulgate : via conipendii ; voir Achimaas 2, t. i, col. 140) ; II Esd., iii, 22 ; xii, 28 (Vulgate, dans ces deux passages, campestria) ; — 2° l’oasis particulièrement fertile où florissaient les villes de la plaine (huit fois), : Gen., xin, 10, 11, 12 ; xix, {%’25, 28,.29 ; Deut., xxxiv, 3 (Vulgate : ’latitudo). — 3° La partie de la plaine du Jourdain comprise ent^e ëochoth et’Sarthan, où se trouvait’le terrain argileux ilpiii se’servit HitanV pour fendre les vases en métal du’ié’mp’îé’çlç Salomon. Iil Reg., vii, 46 ; II Par., iv, 17. — La partie stérile des bords du Jour-