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JOURDAIN


onit » (fig. 292). Cf. T. Mac Coun, The Holy Land in Geography and History, 2 in-16, New-York, 1897, p. 1-3. La mer Morte ou lac Asphaltite est un reste du .grand lac ou de la mer primitive. On a calculé, d’après les dépôts de sable et les couches de coquillages fossiles qui se trouvent étagées dans les côtés de la vallée, que le niveau du grand lac était plus élevé de 425 mètres que la mer Morte actuelle et se trouvait ainsi de 30 mètres plus haut que celui de la Méditerranée. Fr. Buhl, Geographie des alten Palâstina, 1896, p. 35. On suppose, Hull, Geology, p. 112, que c’est à la fin de la période miocène ou au commencement Je la période pliocène que la mer Morte atteignit son nheau actuel et que, par

trois heures de marche au sud de la mer Morte. Là un seuil sépare le Ghôr de l’Arabah qui s’étend au sud jusqu’au golfe d’Akaba. Les eaux du Ghôr se déversent dans le Jourdain et dans la mer Morte, celles de l’Arabah se jettent dans la mer Rouge. L’Arabah atteint une hauteur de 240 mètres au-dessus du niveau de la mer Méditerranée.

Le bassin proprement dit du Jourdain comprend, à l’ouest, un peu moins de la moitié orientale du pays montagneux de Chanaan, d’une largeur de 22 à 29 kilomètres ; à l’est, tout le pays de Moab et de Galaad jusqu’à la frontière du désert d’Arabie, d’une largeur d’environ 60 kilomètres ; enfin, au nord-est, tout le pays de Basun

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293. — Les terrasses du Jourdain. D’après une photographie.

conséquent, le cours du Jourdain, dans ses traits caractéristiques, n’a subi aucun changement important pendant la période historique. Voir aussi Louis Lartet, Exploration géologique de la nier Morte, in-4°, Paris, (1878) ; Palestine (Géologie). — La dépression extraordinaire de la vallée du Jourdain n’a été découverte qu’en 1836-1837 par Henri von Schubert et Rofh, Reise in der Morgent and, 1836 and 1837, 3 in-8°, Erlangen, 1840, t. iii, p. 86. L’impossibilité de faire leurs observations barométriques révéla à ces deux savants, à leur grande surprise, que la mer Morte et le Jourdain à son embouchure sont bien au-dessous du niveau de tous les autres amas d’eau de notre globe.,

IV. Bassin du Jourdain.

La grande faille qui creusa la vallée du Jourdain se prolongeait jusqu’au golfe Élanitique dans la mer Rouge ; mais elle est divisée aujourd’hui en deux parties très distinctes qu’on appelle Elr Ghôr, « terre basse, crevasse, » et El-Arabah. Voir t. i, col. 820-828. Le Ghôr comprend toute la partie de la vallée qui s’étend depuis le lac de Tibériade jusqu’à

jusqu’à l’Hermon et aux montagnes du Hauran, sur une étendue de plus de 100 kilomètres. Le bassin du fleuve, dans sa totalité, et en y comprenant les affluents de la mer Morte, embrasse ainsi une superficie de 30 à 40000 kilomètres carrés, à peu près comme la Moselle, près de trois fois moins que l’Euphrate, quatre fois moins que l’Elbe, huit lois moins que le Rhin. Tous les affluents du bas Jourdain se déversent dans le Ghôr.

V. Vallée du Jourdain.

1° Description du Ghôr.

— La vallée du Jourdain, appelée A-iXiiv en grec, Eusèbe, Onomasticon, 1862, p. 80 ; V. Devit, Onomasticon, 1859-1867, t. i, p, 593, et nommée aujourd’hui el-Ghôr, par les Arabes, est unique au monde par sa dépression. Sa pente est presque uniforme du nord au sud, à raison d’un mètre et demi environ par kilomètre. La chaîne orientale et la chaîne occidentale des montagnes de la Palestine dont les sommets atteignent de 900 à 1 350 mètres (600 à 1050 mètres au-dessus de la Méditerranée), forment les limites de la