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JOURDAIN

avant eux, mais son livre avait eu peu de publicité, quoiqu’il fût traduit en anglais. La première tentative d’exploration du cours même du Jourdain fut faite en juillet 1835 par l’Irlandais Costigan ; il le descendit en bateau depuis le lac de Tibériade jusqu’à la mer Morte inclusivement ; il mourut de fatigue à son retour à Jérusalem. Douze ans plus tard, en août 1847, le lieutenant anglais Moljneux renouvela avec un petit bateau cet essai d’exploration et il eut le temps d’écrire une brève notice de son voyage, mais il mourut également de l’excès de fatigue bientôt après. Molyneux, Expédition to the Jordan and the Dead Sea, dans le Journal of the Royal Geographical Society of London, t. xviii, 1848, p. 104-130.

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1850 ; 9e édit., 1853. L’important rapport du D’H. J. Anderson sur la géologie de la Palestine fait partie de YOfficial Report. — Les officiers anglais, A. Conder et Kitchener (devenu plus tard lord Kitchener), envoyés en Terre-Sainte par la société du Palestine Exploration Fund, ont continué et complété les travaux des Américains, de 1872 à 1878, depuis Banias jusqu’à la mer Morte. Voir Survey of Western Palestine, Memoirs, 3 in-4°, Londres, 1881-1883.

III. Géologie du Jourdain.

D’après les géologues, la Palestine, pendant la période géologique appelée éocène, était complètement couverte par la mer. Elle émergea graduellement avec ses montagnes pendant la période miocène, et dans la seconde partie de cette

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292. — Coupes de terrain de la vallée du Jourdain. D’après Mac Coun, The Holy Land, caite i.

Les premières notions rigoureusement scientifiques sur le Jourdain, depuis sa sortie du lac de Tibériade jusqu’à son embouchure, nous ont été fournies par l’expédition que le gouvernement des États-Unis envoya en Palestine en 1848 sous la direction de W. F. Lynch. Elle descendit le fleuve en avril sur deux bateaux de métal construits exprès en aval du lac de Génésareth. La descente dura huit jours et demi. Voir Officiai Report of the United States’Expédition to explore the Dead Sea, and the River Jordan, by Lieut. W. F. Lynch, published at the National Observatory, Lieut. M. F. - Maury, Superintendent, in-4°, Baltimore, 1852. Cf. Ritter, Die Jordan and die Beschiffung des Todten Meeres, Berlin, 1850 ; Ed. Robinson, Physical Geography of the Holy Land, in-12, Londres, 1865, p. 153-156 ; Narrative of the late Expédition to the Dead Sea, frotn a Diary by one of the Party, edited by Ed. P. Montague, in-12, Philadelphie, 1849 ; W. F. Lynch, Narrative of the United States’Expédition to the River Jordan and the Dead Sea, in-8°, Philadelphie, 1849 ; 1 ? édit. Londres,

période, il se produisit, du nord au sud, une grande fissure ou faille qui subsiste encore, malgré des révolutions postérieures plus ou moins importantes, et qui est connue aujourd’hui sous le nom de Vallée du Jourdain et d’Arabah. Pendant la période pluviale, la dépression de cette faille augmenta ; elle descendit au-dessous du niveau de la Méditerranée et la vallée du Jourdain, inondée par la fonte des glaciers et des neiges du Liban et de I’Hermon et par des pluies torrentielles, forma un vaste lac d’environ 3220 kilomètres de longueur. « Vers la fin de l’époque pluviale, dit M. Ed. Hull, Metnoir on the Geology and Geography of Arabia Petrœa, Palestine, in-4°, Londres, 1886, p. 115, les eaux du lac intérieur atteignirent leur niveau le plus élevé, et comme les glaciers et les neiges disparurent du Liban et que les conditions physiques plus modernes s’établirent, les chutes de pluie diminuèrent en amont, et la superficie du grand lac s’amoindrit peu à peu, jusqu’à ce que la vallée du Jourdain devînt le lit de deux lacs de dimensions relativement petites et d’un cours d’eau qui les