Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome III.djvu/88

Cette page n’a pas encore été corrigée
459
460
GELILOTH — GÉNÉALOGIE


localité de Palestine. Jos., ïtiii, 18. La Vulgate a rendu Geliloth par un nom commua : ad tumufos, « aux tertres. » Elle n’est nommée qu’une fois dans l'Écriture pour déterminer les limites qui séparent les tribus de Juda et de Benjamin entre Ensémés et la montée d’Adommin. Jos., xviii, 17-18. Voir Benjamin, t. ii, col. 1593. Comme dans le passage parallèle, Jos., xv, 7, Galgala est nommé au lieu de Geliloth, on ne peut guère douter que Geliloth et Galgala ne soient deux formes différentes du même nom de lieu. Voir Galgala 1, col. 84. Sur la signification du mot Geliloth et les autres emplois de ce mot, voir Galilée 1, col. 87.

    1. GÉMALLI##

GÉMALLI (hébreu : Gemallî ; Septante : ratios ; Codex Alexandrinus : To[xa)ipi P ere d’Ammiel, de la tribu de Dan, lequel fut un des explorateurs de la terre de Ghanaan. Num., xiii, 13 (hébreu, 12).

    1. GÉMARA##


GÉMARA, partie du Talmud dans laquelle est commentée la Mischna. Voir Talmud.

    1. GENDRE##

GENDRE (hébreu : hàfàn ; Septante : 7a.11.6p6s ; Vulgate : gêner), le mari par rapport au père et à la mère de sa femme. — En hébreu, le mot hâtdn, de hdtan, « marier sa fille, » désigne celui auquel des parents ont donné leur fille ; le hâfân est à la fois le nom du mari vis-à-vis de la fille, et le nom du gendre vis-à-vis des parents. Voir Mari. La Sainte Écriture mentionne spécialement les gendres de Lot, qui refusèrent de croire à l’annonce que l’ange avait faite de la ruine imminente de Sodome, et périrent victimes de leur incrédulité. Geri., XIX, 12-14. Elle mentionne Samson, comme gendre d’un homme de Tamnatha, Jud., xv, 6 ; le lévite d'Éphraïm comme gendre d’un Bethléhémite, Jud., xix, 5-10 ; David comme gendre de Saûl, I Reg., xviii, 18-27 ; xxii, 14 ; Tobie, l’adversaire de Néhémie, comme gendre de Sichénias, II Esdr., vi, 18 ; un fils de Joïada comme gendre de Sanaballat, II Esdr., xiii, 28 ; le jeune Tobie comme gendre de Raguël, Tob., x, 8 ; Alexandre I er Balas, roi de Syrie, comme gendre de Ptolémée VI Philométor, roi d’Egypte, I Mach., x, 54, et Ptolémée, fils d’Abobi, qui fit périr son beau-père, 'le grand-prêtre Simon. I Mach., xvi, 12. — Un terme correspondant à celui de hdfdn, kaltâh, désignait la femme soit comme épouse vis-à-vis du mari, soit comme bru vis-à-vis du père et de la mère du mari. Septante : iiy.yr ; Vulgate : nurus. Voir Fiançailles, t. ii, col. 2230. Il est question, dans la Sainte Écriture, de la bru ou belle-fille de Lot, Gen., xi, 31 ; de Thamar, bru de Juda, Gen., xxxviii, 11-24 ; I Par., ii, 4 ; dé Ruth et d’Orpha, brus de Noémi, Ruth, I, 6, 7, 22 ; iv, 15, et de la bru du grand-prêtre Héli. I Reg., iv, 19. — Le mariage d’un homme avec sa bru était défendu sous peine de mort. Lev., xviii, 15 ; xx, 12. Ézéchiel, xxii, 11, reproche aux Israélites la violation de cette loi. — Notre-Seigneur vient, par son Évangile, séparer la bru de sa belle-mère, Matth., x, 35 ; Luc, XII, 53, c’est-à-dire établir des obligations supérieures à celles de la famille, par suite desquelles les parents se diviseront entre eux selon qu’ils seront croyants ou

infidèles.

H. Lesêtre.

1. GÉNÉALOGIE.

I. Sens du mot généalogie. — Le mot généalogie (yevEaXoYéa) n’apparait que deux fois dans le Nouveau Testament. I Tim., i, 4 ; Tit., iii, 9. Il y désigne quelque chose qui ressemble aux émanations spontanées des éons et où l’on pourrait voir le germe de certaines doctrines gnostiques. Saint Paul recommande à Timothée de proscrire ces fables et ces « généalogies » sans fin, et à Tite d'éviter ces questions oiseuses et ces « généalogies » vaines. Le mot-feveaXo-ffa ne se trouve que dans quelques manuscrits des Septante, là où le texte reçu lit xata), ofi(i|itSç ou xaTaXo^iutiôç. I Par., iv, 33 ; vil, 5, 7 ; ix, 22 ; I Esdr., viii, 1. — Nous entendons par

généalogies ce que la Vulgate appelle generationes ou liber generationis (fe-viæic ou fJiôXoç-xtviazai, en hébreu tôldôt ou sêfer tôldôt). C’est la formule par laquelle débutent les dix parties de la Genèse : Ecce generationes, ou par exception, v, 1 : Liber generationis. En dehors de la Genèse nous retrouvons trois fois cette même formule : Num., iii, 1 ; Ruth, IV, 18 ; I Par., i, 22, et assez souvent, surtout dans les Paralipomènes, une formule analogue à celle-ci : Filii Levi in generationibus suis. — Il importe de savoir ce que signifie, dans ces phrases, le mot tôldôt. Ce n’est pas proprement « générations », ni « table généalogique », au moins dans l’hébreu biblique. La preuve en est dans ces exemples : Voici les tôldêt du ciel et de la terre, Gen., ii, 4 ; voici les fôldôt de Noë, Gen., vi, 9 ; suit l’histoire du déluge. Tôldôt dérive de yâlad, « enfanter, » et devait signifier d’abord « postérité, race ». Mais comme, aux temps primitifs, la généalogie était la charpente de l’histoire et que celleci n'était, à vrai dire, qu’un cadre généalogique garni d’anecdotes et de faits divers, le mot en vint à désigner l’histoire telle qu’elle se transmettait alors oralement ou par l'écriture, c’est-à-dire une série d'événements relatifs au même groupe familial, brodés sur un canevas généalogique plus ou moins serré. Enfin, à la longue, le sens étymologique s’effaça complètement et fôldôt signifia simplement » histoire ou chronique ». « Les biographies patriarcales, dit l’abbé de Broglie, dans le Congrès scientifique international des Catholiques de 1888, in-8°, Paris, 1889, t. i, p. 110, sont des éléments généalogiques épanouis et dilatés ; les versets généalogiques sont des biographies abrégées ou rudimentaires. »

II. Topographie des généalogies.

Les principales généalogies de l’Ancien Testament sont dispersées dans les livres suivants :

Liste des patriarches d’Adam à Noë.. Gen., v, 1-32.

Table ethnographique des fils de Noë.. Gen., X, 1-32.

Liste des patriarches de Sem à Tharé. Gen., xi, 10-26.

Descendants de Tharé Gen., XI, 27-32.

Descendants de Nachor ' Gen., xxii, 20-24.

Descendants d’Abraham par Cétura… Gen., xxv, 1-4.

-^Descendants d’Ismaël Gen., xxv, 12-18.

Liste des fils de Jacob Gen., xxxv, 23-29.

Descendants d'Ésaii et princes d'Édom.- Gen., xxxvi, 1-43.

Famille de Jacob émigrant en Egypte. Gen., xlvi, 8-27.

Généalogie des lévites Num., iii, 14-39.

Généalogie des chefs des tribus …. Num., xxvi, 1-51.

Généalogie de David Ruth., iv, 18-22.

Généalogie d’Esdras I Esdr., vii, 1-5.

Généalogie de plusieurs personnages.. II Esdr., xi et xii.

Les neuf premiers chapitres du premier livre des Paralipomènes sont entièrement remplis par des listes généalogiques annotées, tantôt résumant, tantôt développant les généalogies ci-dessus indiquées, y ajoutant aussi parfois d’autres documents d’origine inconnue. C’est ainsi qu’on y trouve deux généalogies de Benjamin, l’une succincte, I Par., vii, 6-12, tirée de la Genèse et des Nombres, l’autre plus étendue, I Par., viii, 1-40, dont nous ignorons la provenance. Il y a également deux généalogies de Juda, l’une assez courte, iv, 1-23, l’autre beaucoup plus complète, ii, 3-m, 24, descendant jusqu’après la captivité. Ces doubles généalogies présentent des divergences très frappantes que l’auteur ne semble pas se mettre en peine d’harmoniser. On voit qu’en véritable historien il reproduit des sources anciennes, sans système préconçu et sans modification de tendance. — Pour les généalogies particulières, voiries articles spéciaux ; pour la généalogie de Notre-Seigneur, voir Généalogie 2.

III. Conservation des généalogies.

Tous les Sémites attachent à leur descendance une importance extrême. On sait que les Arabes enregistrent soigneusement la lignée même de leurs chevaux et distribuent à ces derniers - des quartiers de noblesse, aussi documentés que ceux de nos traités héraldiques. Cf. la lettre