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JOUG — JOUR


en Ghaldée (fig. 213, t. ii, col. 602), en Grèce (fig. 289), à Rome (fig. 290). Pour les jougs actuellement en usage en Syrie et en Egypte, voir fig. 75, t. i, col. 327 ; fig. 215 et 216, t. ii, col. 605.

Au sens propre.

On ne met le joug aux animaux

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283.

Joug égyptien, en bois, de 1°30 de longueur. Musée du Louvre.

que quand ils ont un certain âge et que leur force s’est développée. Dans les sacrifices, on n’admettait que des animaux n’ayant point porté le joug. Num., xix, 2 ; Deut., xxi, 3 ; I Reg., vi, 7. Le joug fait plier le cou.

289. — Joug grec. D’après Smith, Dict. of Greek and Roman antiquities, 3e édit., 1. 1, p. 1035.

Eccli., xxxiii, 27. — L’animal mis au joug est appelé OitoÇiifioç, subjugalis. Matth., xxi, 5. — Jérémie reçut l’ordre de se mettre des jougs au cou, pour symboliser l’asservissement qui menaçait certains peuples.

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290. — Jougs romains. D’après d’anciens manuscrits.

Jer., xxvii, 2 ; xxviii, 10, 12. —Comme les animaux sont attachés au joug deux à deux, un joug désigne souvent une paire. L’hébreu emploie alors le mot séméd, et le grec le mot Çïùyoî. I Reg., xi, 7 ; III Reg., xrx, 19, 21 ; Eccli., xxvi, 10 ; Luc, xiv, 19. Cette expression est usitée même quand il s’agit de mulets, IV Reg., V, 17, ou de chevaux. IV Reg., ix, 25 ; Is., xxi, 7. — En hébreu, on donne encore le même nom au lot de terre qu’une

paire de bœufs peut labourer en un jour. I Reg., xiv, 14 ; Is., v, 10.

Au sens figuré.

Le joug symbolise toute obligation

pénible imposée d’une manière constante à la volonté de l’homme. Telle est tout d’abord la loi de Dieu, Jer., ii, 20 ; Judith, v, 24 ; Ose., xi, 4 ; Eccli., ii, 34 ; Lara., iii, 27. Notre-Seigneur a rendu ce joug doux et aimable, Matth., xi, 29, 30 ; il ne convient donc pas de reprendre le joug plus dur de la loi ancienne. Act., xv, 10 ; Gal., v, 1 ; I Tim., vi, 1. Se mettre sous le même joug que les Gentils serait adopter leur genre de vie, marcher de concert avec eux, comme deux bœufs qui tirent la même charrue. II Cor., vi, 14. — Le joug désigne souvent la servitude imposée par une nation à une autre nation, par un homme à un autre homme. III Reg., xii, 4, 9-11 ; Is., ix, 4 ; x, 27 ; xiv, 25 ; xlvii, 6 ; Jer., v, 5 ; xxvii, 8, 11, 12 ; xxviii, 2, 4, 11 ; I Mach., VIII, 18, 31 ; xiii, 41. — Un joug de fer est une servitude très dure. Deut., xxviii, 48 ; jJer., xxviii, 14. — Être délivré de la servitude, c’est enlever le joug, Is., lviii, 6, 9, ou le briser. Gen., xxvii, 40 ; Lev., xxvi, 13 ; Jer., II, 20 ; Ezech., xxx, 18 ; xxxiv, 27 ; Nah., i, 13. — C’est encore un joug pesar.l. iue le châtiment, Lam., i, 14 ; la misère, Eccli., xl, 1, et la méchante langue. Eccli.,

xxviii, 24.

H. Lesêtre.

1. JOUR (hébreu : Yemîmâh, « colombe ; » Septante : ’H(i£pa ; Vulgate : Dies, e Jour » ), la première des trois filles qui naquirent à Job après son épreuve. Job, XLH, 14. Les Septante et la Vulgate ont traduit ce nom proprecomme dérivant du mot yôm, « jour, » mais il est plus probable qu’il est le même que l’arabe yama’mâh, « colombe. » Les Orientaux donnent volontiers à leurs filles des noms d’animaux, comme abeille, gazelle, etc. Voir Débora, Dorcas.

2. JOUR (hébreu : yôm ; grec : rifiipa ; Vulgate, dies), espace de 24 heures. — 1° Les Hébreux comptaient les jours d’un coucher de soleil à l’autre. Cela apparaît très clairement dans les indications relatives à la célébration du sabbat. Lev., xxiii, 32. C’était l’usage suivi chez plusieurs peuples anciens et en particulier chez les Athéniens. Pline, H. N., ii, 79 (188) ; Macrobe, i, 3 ; Saturn. , i, 3 ; Aulu-Gelle, Noct. attic., m. 2. C’est encore l’usage que suit l’Église pour l’office divin. C’est pourquoi le jour de 24 heures est souvent indiqué dans la Bible par l’expression’éréb bôqér, « soir (et) matin, » que les Septante traduisent par le mot vu-/91îu.spov. Dan., viii, 14. Cf. II Cor., xi, 25.Le mot yôm, comme les mots-fiiiépa et dies, est cependant employé pour désigner :

— 1. tantôt le jour de 24 heures, Gen., viii, 3, 4, 12 ; vin, 3 ; xvii, 12 ; Exod., vii, 25, xii, 3 ; Lev., vii, 17 ; xiii, 5 ; Jos., i, 11 ; ii, 16, etc. ; — 2. tantôt le temps pendant lequel la terre est éclairée par le soleil, par opposition à la nuit, Gen., i, 5 ; Amos, v, 8 ; Ps., xix (xviii), 3 ; Job, iii, 4 ; xvii, 12 ; Jon., ii, 1 ; Matth., xir, 40 ; xx, 12, etc. — 3. Sur le sens du mot « jour » dans le récit de la création, Gen., i, 5, etc., voir Cosmogonie, t. ii, col. 1051.

2° Tout en admettant, conformément à l’opinion générale, que le jour ordinaire des Hébreux commençait le soir, Ideler, Handbuch der mathematischen und technischen Chronologie, in-8°, Berlin, 1825, t. i, p. 482-484, pense que le point de départ était non le coucher du soleil, mais la nuit complète. Il invoque en faveur de son opinion le texte relatif au Jour des Expiations, qui était le dixième jour du septième mois. « Dès le soir du neuvième jour jusqu’au soir suivant, vous célébrerez votre sabbat. » Lev., xxiii, 32. Voir Expiation (Fête de l’), t. ii, col. 2136.

Si le jour civil, dit-il, avait commencé au coucher du soleil, le législateur aurait dit au soir du dixième jour. II ne peut parler du neuvième jour qu’en supposant que