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1673
1674
JOSEPH


healæ YxrginU sponso, sect. i, p. 122. Le pape Pie IX a ajouté un nouveau titre à la gloire du saint patriarche en le proclamant patron de toute l’Église, par un décret du 8 décembre 1870.

VIII. Saint Joseph dans les Évangiles apocryphes. — Il se forma dans les premiers siècles de l’Église toute une littérature légendaire sur la vie de saint Joseph. Les principaux écrits apocryphes, sur la vie du saint patriarche, sont : le Protévangile de Jacques ; dans Tischendorf. Evangelia apocrypha, p. xii-xxii, 1-50 ; Pseudo-Matt }iseiEvangelium, ibid., p. xxii-xxix, p. 51-112 ; De nativitate Mariée, ibid., p. 113-121 ; Historia Josephi fabri lignarii, ibid., p. xxxm-xxxvi, p. 122-139. V. Hrit, Anthologia arabica, Iéna, 1774, p. 41, contient l’original arabe et la traduction latine avec des notes de YHistoria Josephi fabri hgnarii. La vie de la Vierge et la mort de Joseph, dans F. Robinson, Coptic Apocryphal Gospels, in-8°, Cambridge, 1896, p. 2-41, 130-159. Voir Évangiles apocryphes, t. ii, col. 2115. Ces récits sont remplis de légendes et de fables, dont quelques-unes sont devenues populaires. Notre-Seigneur, dans l’Histoire de Joseph le charpentier, est censé raconter à ses disciples, sur le mont des Oliviers, la vie de son père nourricier. Joseph était de Bethléhem. Il se maria à quarante ans avec une femme appelée Melcha ou Escha d’après les uns, Salomé d’après les autres, il vécut quarante-neuf ans avec elle. Il en eut quatre fils et deux filles. La mère mourut lorsque Jacques était encore jeune. Joseph demeura avec ce dernier, ses autres enfants s’étant mariés. Il vivait ainsi depuis un an, continuant toujours son métier de charpentier, lorsque les prêtres firent publier dans la Judée qu’ils cherchaient un vieillard de la tribu de Juda pour le faire épouser ^ Marie qui demeurait dans le Temple depuis l’âge de trois ans et qui en avait maintenant douze ou quatorze. Joseph se rendit à Jérusalem et trouva là plusieurs autres concurrents. Le grand-prêtre prit la baguette de chacun d’eux et après avoir prié dans le Temple la leur rendit. Quand Joseph reçut la sienne, une colombe en sortit et se reposa sur sa tête. Raphaël a représenté la scène des baguettes dans son célèbre tableau du mariage de la sainte Vierge : on y voit les prétendants éconduits briser la baguette qui ne leur a servi de rien. Deux ans après eut lieu le mystère de l’Annonciation. Des apocryphes reproduisent alors les scènes connues des Évangiles, en les défigurant plus ou moins, le voyage à Bethléhem, la fuite en Egypte, le retour à Nazareth. Joseph meurt enfin le 20 juillet. Jésus promet de bénir ceux qui célébreront l’anniversaire de la mort de son père nourricier. Les différents récits ne s’accordent pas d’ailleurs entre eux et sont pleins de contradictions, sur lesquelles il est inutile d’insister. Ce qu’il importe de relever dans ces fables, c’est qu’elles sont la source de l’opinion adoptée par quelques Pères et anciens écrivains ecclésiastiques, d’après laquelle saint Joseph aurait eu une première femme qui lui aurait donné plusieurs enfants. Les auteurs de ces productions apocryphes ont voulu expliquer ainsi à leur manière comment les Évangiles donnaient des « frères » à Notre-Seigneur, ne se rendant pas compte que ce titre signifie simplement « cousins » ou « parents ». Voir Frères de Jésus, t. ii, col. 2404. Leur autorité historique est nulle, et ce n’est pas assurément par leur témoignage qu’on peut établir que saint Joseph eut une autre épouse que Marie. Saint Jérôme, Adv. Helvidium, 17, t. xxiii, col. 201-202, atteste que saint Ignace, saint Pplycarpe, saint Irénée et saint Justin martyr avec beaucoup d’autres enseignèrent que le Sauveur n’avait point eu de frères proprement dits.

IX. Bibliographie.

Tillemont, Mémoires, Paris, 1701, t. i, p. 73-79 ; Acta sanctorum, martii t.-m, 1668, p. 4-25 ; Benoît XIV, De canoniz., t. IV, p. 2, c. xx, n. 7-58 ; A. M. Affaitati, Patriarca davidico, spiegato nella vitae santità eminente di S. Giuseppe, in-8°, Mi lan, 1716 ; Calmet, Dissertation sur saint Joseph, dans ses Nouvelles dissertations, in-4°, Paris, 1720, p. 253-272 ; A. Sandini, Historia’familise sacrée ex antiquis monumentis collecta, in-8°, Padoue, 1734 ; Analecta juris Pontifiai, Rome, 1860, p. 1509 ; J.-J. Bourassé, Histoire de saint Joseph, in-8°, Tours, 1872 ; E. H. Thomson, The Life and Glones of St. Joseph, 1891. V. Ermoni.

11. JOSEPH, père de Janné et fils de Mathathias, le moins ancien des ancêtres de ce nom dans la généalogie de Notre-Seigneur. Luc, iii, 24.

12. JOSEPH, père de Séméi et fils de Juda, le second des ancêtres de Notre-Seigneur portant ce nom dans sa généalogie. Luc, iii, 26.

13. JOSEPH, fils de Juda et père de Jona, un des trois ancêtres de Notre-Seigneur qui ont porté ce même nom. Luc, iii, 30.

14. JOSEPH (’iMcrric), fils de Marie, femme de Cléophas, frère de saint Jacques le Mineur et cousin de Notre-Seigneur, un de ceux qui sont appelés ses trères. Voir Frères de Jésus, t. ii, col. 2404. Matth., xiii, 55 ; xxvii, 56 ; Marc, vi, 3 ; xv, 40, 47. On ne sait rien de certain sur l’histoire de ce Joseph. Voir Vigoureux, Les Livres Saints et la critique rationaliste, 5e édit., t. v. p. 407-420.

15. JOSEPH d’Arimalhie, disciple de Notre-Seigneur, qui l’ensevelit et le fit enterrer dans son propre tombeau. Il est surnommé d’Arimathie pour le distinguer de ses homonymes qui étaient nombreux de son temps. Voir Arimathie, t. i, col. 958. C’était un homme riche, Matth., xxvii, 57, juste et pieux. Luc, xxiii, 50. Il était membre du sanhédrin : c’est le sens du titre de « conseiller » que lui donnent saint Marc et saint Luc (sù^iripLioii PouXaUniç, nobilis decurio, Marc, xv, 43 ; pouXevrriç, deatrlo, Luc, xxiii, 50). « Il attendait le royaume de Dieu, » annoncé par les prophètes, Marc, xv, 43, et il n’avait point donné son consentement aux actes du sanhédrin qui avait condamné Jésus, Luc, xxiii, 51, mais, « par crainte des Juifs, » il n’avait pas osé se déclarer publiquement son disciple avant sa mort. Joa., xix, 38. Quand le Sauveur eut été crucifié, son courage se réveilla et « il osa (toXiit|(ioc ?, audacter) aller trouver Pilate et lui demanda le corps de Jésus ». Marc, xv, 43. Le gouverneur romain fut surpris d’apprendre que le crucifié était déjà mort, mais le centurion lui ayant confirmé le fait, il accorda à Joseph sa requête. Marc, xv, 44-45. Celui-ci enveloppa alors de fin fin et de parfums qu’il acheta exprès, la dépouille sacrée et la déposa, aidé par Nicodème, dans le tombeau qu’il s’était fait tailler pour lui-même dans le roc, et qui était situé dans son jardin près du Calvaire. Le corps du Sauveur fut le premier qui y fut enterré et le tombeau que « l’homme riche » d*Arimathie s’était préparé devint ainsi le Saint-Sépulcre. Matth., xxvii, 59-60 ; Marc, xv, 46 ; Luc, xxiii, 53 ; Joa., xix, 38-42. Isaïe avait annoncé dans le chapitre où il décrit à l’avance la passion du Messie, que « son tombeau serait avec le riche ». Is., lui, 9. Voir Sépulcre (Saint :).

Les Évangiles ne nous apprennent plus rien sur Joseph d’Arimathie et c’est tout ce que nous savons de certain sur son compte. L’Église grecque célèbre sa fête le 31 juillet et l’Église romaine le 17 mars ; il ne figure dans le martyrologe romain que depuis 1585. On prétend que sous Charlemagne son corps fut apporté de Jérusalem à Moyenmonster, dans le diocèse de Toul, mais qu’il en fut enlevé depuis par des moines étrangers. Tillemont, Mémoires, 2e édit., Paris, 1701, t. i, p. 81 ; Acta sanctorum, martii t. n. 1668, p. 507-510. Une légende fabuleuse fait venir Joseph d’Arimathie en Gaule