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JOSABETH — JOSAPHAT

au lieu de dire que Josabeth les fit cacher dans la chambre des lits). Joïada avait sans doute sa demeure dans les dépendances du Temple et c’est là que la tante de Joas l’éleva jusqu’à son avènement au trône, sans doute avec son fils Zacharie, qui succéda plus tard à son père dans le souverain pontificat.

F. VlGOL’ROUX.

    1. JOSABHÉSED##

JOSABHÉSED (hébreu : YuSab fréséd, « la miséricorde est revenue ; » Septante : ’AaoêiS ; Alexandrinus : ’Ao-oêaoiS), fils de Zorobabel. I Par., iii, 20. Les enfants de Zorobabel sont partagés dans le texte sacré en deux catégories, la première contenant deux fils et une fille ; la seconde, a cinq fils » dont Josabhésed est le dernier. Les trois premiers enfants ne sont pas comptés dans ce nombre de « cinq fils ». On a supposé, pour expliquer cette anomalie, ou qu’ils n’étaient pas fils d’une même mère, ou que les trois premiers étaient nés en Babylonie pendant la captivité et que les cinq autres étaient nés après le retour en Palestine. La signification du nom de Josabhésed s’accorderait assez bien avec cette dernière explication, mais elle ne peut suffire à la rendre certaine.

    1. JOSABI À##

JOSABI À (hébreu : Yôhbyâh, « Jéhovah fait habiter ; » Septante : ’Inaët’a), père de Jéhu, de la tribu de Siméon et l’un des cheis de cette tribu. I Par., iv, 35.

    1. JOSACHAR##

JOSACHAR (hébreu : Yôzdkâr, « Jéhovah s’est souvenu ; » Septante : ’IsÇip^âp ; Alexandrinus : ’ItoÇa^àp), fils de Sémaath. IV Reg., xii, 21. Sémaath était une femme ammonite. II Par., xxiv, 26. Dans ce dernier passage, Josachar est appelé Zabad, par suite de la suppression du nom divin initial et de la confusion des lettres semblables 3, k, et 3, b ;-i, r, et "r, d. Un manuscrit de Rossi l’appelle Yôzdkâd. C’était un des serviteurs du roi de Juda, Joas, et il tua son maître dans sa maison de Mello avec Jozabad, fils de Somer. D’après Josèphe, Ant. jud., IX, viii, 4, les deux meurtriers voulurent ainsi venger la mort de Zacharie, fils de Joïada, que le roi ingrat avait fait périr, mais le texte sacré ne dit rien sur le mobile qui les poussa à commettre ce crime. Amasias, successeur de Joas, les fit mettre à mort l’un et l’autre après son avènement au trône. II Par., xxv, 3.

    1. JOSAIA##

JOSAIA (hébreu : Yôsavyâh ; Septante : ’Itouiâ), fils d’Elnæm, un des vaillants soldats de David. I Par., xi, 46. Son nom est écrit au moins de huit manières différentes dans les manuscrits hébreux.

    1. JOSAPHAT##

JOSAPHAT (hébreu : YehôMfât, « Dieu juge ; » Septante : ’IaxxaçctT), nom de six Israélites et d’une vallée. Le nom de Josaphat 5 est écrit dans le texte hébreu Yôsâfât au lieu de Yehvsâfât.

    1. JOSAPHAT##


1. JOSAPHAT, fils d’Ahilud, annaliste ou historiographe de David, II Reg., viii, 16 ; xx, 24 ; I Par., xviii, 15, et de Salomon. III Reg., iv, 3. Voir Historiographe, col. 723.

    1. JOSAPHAT##


2. JOSAPHAT, fils de Pharué. Salomon le chargea de prélever les redevances de la tribu d’Issachar et de l’approvisionner pendant un des douze mois de l’année. III Reg., iv, 17.

3. JOSAPHAT (hébreu : Yehffêâfât ; Septante : ’Iw(Taçit), quatrième roi de Juda depuis le schisme (914-889 avant J.-C, ou 877-853 d’après la chronologie assyrienne).

— Il était fils du pieux roi Asa, qui avait régné quarante et un ans à Jérusalem et laissé par conséquent derrière lui des traditions de vertu auxquelles son successeur tint à rester fidèle. Josaphat monta sur le trône à l’âge de trente-cinq ans. Il s’appliqua à faire observer partout

la loi de Dieu. II fit disparaître du pays les femmes de mauvaise vie qui s’y trouvaient encore, malgré les efforts d’Asa, ainsi que les hauts lieux, II Par., xvii, 6, et les idoles, dont le peuple avait si grand’peine à se déprendre ; encore ne réussit-il pas complètement sur ce point, puisque des hauts lieux continuèrent à subsister. III Reg., xxii, 44. La troisième année de son règne, il prit une mesure excellente. Il chargea cinq de ses principaux fonctionnaires, accompagnés de neuf lévites et de deux prêtres, d’aller enseigner au peuple ses devoirs envers le Seigneur. Ces missionnaires avaient avec eux le livre de la loi de Jéhovah ; ils parcoururent toutes les villes de Juda, remédièrent ainsi à l’ignorance du peuple et tâchèrent de corriger son inclination pour l’idolâtrie. II Par., xvii, 7-9. Grâce à la sagesse de son administration, Josaphat devint un prince riche et puissant. De tout son royaume, on lui apportait des présents. Les pays voisins le respectaient et, sauf en une seule occasion, n’entreprirent rien contre lui. Les Philistins lui payèrent un tribut ; les Arabes lui amenèrent sept mille sept cents béliers et autant de boucs. Il travaillait d’ailleurs avec intelligence à la sécurité et à la prospérité du pays. Il fit exécuter des travaux de toutes sortes dans les villes de Juda, et bâtit même des citadelles et des villes servant de magasins. Son armée était tenue en excellent état. Il avait des garnisons dans les villes fortes, et en outre il disposait de trois corps de troupes dans Juda et de deux dans Benjamin, ce qui contribuait puissamment à affermir son autorité et à le faire respecter de tous. II Par., xvii, 5, 10-19.

Josaphat était devenu roi la quatrième année d’Achab, roi d’Israël. III Reg., xxii, 41. Il suivit une politique tout autre que celle de ses prédécesseurs dans ses rapports avec le royaume du nord. Depuis le schisme, Juda et Israël avaient toujours été en état d’hostilité réciproque. Josaphat, au contraire, fit alliance avec Achab. Il maria même son fils Joram avec Athalie, fille de ce prince. II Par., xxi, 6. Il ne prévoyait pas les tristes conséquences qui devaient résulter de ce mariage pour le royaume de Juda. Peut-être contracta-t-il cette alliance en vue de certains intérêts politiques dont le texte sacré ne parle pas et qu’il ne permet pas de démêler.

II est regrettable que le roi n’ait pas été arrêté par ce qu’il devait savoir de l’impiété d’Achab et de Jézabel, sa femme, et par ce qu’il entendait dire de la conduite du prophète Élie à leur égard. Comme Ochozias, fils de Joram, avait vingt-deux ans quand il succéda à son père, IV Reg., viii, 26, comme avant lui Joram régna huit ans, IV Reg., viii, 17, et Josaphat vingt-cinq ans,

III Reg., xxii, 42, il s’ensuit que le mariage de Joram et d’Athalie dut se faire vers la dixième année du règne de Josaphat. Cette alliance obligea le roi de Juda à prêter son concours au roi d’Israël dans ses guerres contre la Syrie. La dix-huitième année de son règne, il alla visiter à Samarie le roi Achab, qui fit de grands frais en son honneur et lui proposa avec une certaine insistance de venir avec lui au siège de Ramoth-Galaad. Josaphat y consentit, malgré les prédictions peu rassurantes d’un prophète nommé Michée. Voir Achab, t. i, col. 123, 124 ; Michée. À Ramoth, au moment de livrer bataille, Achab se déguisa pour ne pas être reconnu des Syriens, qui de leur côté avaient ordre de ne viser que le roi d’Israël. Josaphat faillit être victime de cette ruse d’Achab. Les Syriens le prenaient pour le roi d’Israël, et il eut grand’peine à échapper aux coups. Achab n’en fut pas moins frappé à mort. Pendant que Josaphat revenait tranquillement à Jérusalem, le prophète Jéhu vint à sa rencontre et lui dit : « Fallait-il aider l’impie, et devais-tu aimer ceux qui haïssent le Seigneur ? C’est pourquoi Jéhovah est irrité contre toi. Mais il s’est trouvé en toi de bonnes choses, car tu as fait disparaître du pays les idoles et tu t’es appliqué de tout cœur à chercher Dieu. » II Par., xviii, 1-xix, 3.