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JORAM — JOSABETH

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3. JORAM, roi de Juda (889-881, suivant la chronologie ordinaire ; 852-845, selon la chronologie assyrienne).

II était le fils aîné de Josaphat, auquel il succéda à l’âge de trente-deux ans, la cinquième année de son homonyme, Jorarn, roi d’Israël. Il ne suivit pas les exemples de son père. Marié à la fille d’Achab, Athalie, il obéit à l’impulsion de cette femme et se conduisit comme les pires rois d’Israël. Il commença son règne par un affreux carnage. Il avait six frères, que son père avait libéralement dotés. Sitôt qu’il sentit son trône assuré, il les fit impitoyablement massacrer, et avec eux plusieurs chefs du royaume, sans nul doute pour s’emparer de leurs biens. Peut-être obéissait-il aussi aux suggestions d’Athalie, qui rêvait de régner seule un jour et qui, en tous cas, n’imita que trop bien l’exemple de son mari. IV Reg., xi, 2. — De son temps, les Iduméens se révoltèrent. Ils avaient été gouvernés jusque-là par un nifàâb, fonctionnaire qui commandait au nom du roi de Juda.

III Reg., xxii, 48 (hébreu). Josèphe, Ant. jud.. IX, v, 1, dit qu’ils le tuèrent. À sa place, ils se donnèrent un roi, comme les Moabites. Joram dut partir pour les soumettre, afin de ne point perdre une suzeraineté que son père lui avait léguée et dont Josaphat s’était utilement servi dans la guerre contre les Moabites. Il se porta avec tous ses chars sur une localité appelée §âcir, qui n’a pas encore été identifiée, cf. Buhl, Geschichte der Edomiter, Leipzig, 1893, p. 64, mais qui devait se trouver dans une plaine accessible à la charrerie de guerre. La rencontre ne fut pas heureuse. Du texte sacré, peu clair en ce passage, il semble résulter qu’il y eut une surprise de nuit tentée par Joram, que celui-ci battit les Iduméens qui l’entouraient, put s’échapper avec ses chars, mais qu’ensuite son armée se débanda devant la résistance opposée par les ennemis. LTdumée garda désormais son indépendance. À la même époque, la ville de Lobna, située dans la plaine de Juda, se révolta également. C’était une ville lévitique qui avait droit d’asile. Jos., xxi, 13. Voir Lobna.. — Ces défections n’étaient que trop méritées par la conduite impie de Joram. Il créa des hauts-lieux dans les montagnes de Juda ; il s’appliqua même à introduire jusque dans Jérusalem l’idolâtrie et l’immoralité qui en est la conséquence. Dans ce zèle pour le mal se reconnaît l’influence néfaste d’Athalie. Il était dans les desseins de Dieu de conserver la lignée de David. Cependant Joram méritait le châtiment et le prophète Élie le lui signifia par écrit. Après lui avoir rappelé ses actes d’idolâtrie et le meurtre de ses frères, « qui valaient mieux que lui, » il ajoute : « Jéhovah frappera ton peuple d’une grande plaie, tes fils, tes femmes et tout ce qui t’appartient ; quant à toi, il te frappera d’une maladie violente, d’un mal d’entrailles qui s’aggravera de jour en jour, jusqu’à ce que tes entrailles sortent par suite de cette maladie. » La prophétie ne tarda pas à s’accomplir. Des bandes de Philistins et d’Arabes venus du sud envahirent la Palestine, purent arriver jusqu’à la maison du roi, pillèrent toutes les richesses qu’ils y trouvèrent et emmenèrent avec eux les fils et les femmes du roi, à l’exception du plus jeune, Ochozias. Il n’est pas question de Jérusalem dans ce coup de main. Les bandes de pillards profitèrent donc vraisemblablement d’un séjour de Joram dans une maison de campagne, pour la garde de laquelle il n’avait pas pris les précautions suffisantes. Les brigands arabes ne se contentèrent pas d’enlever les fils du roi ; ils les mirent à mort. II Par., xxii, 1. La maladie d’entrailles se déclara la sixième année du règne de Joram, et elle dura deux ans. Voir Dysenterie, t. ii, col. 1518. Le roi mourut en proie à de violentes douleurs, au bout de huit ans de règne. Il ne laissa aucun regret après lui. Ni sa femme Athalie, ni son fils Ochozias n’osèrent lui décerner des honneurs que lui refusait la réprobation populaire. Les funérailles solennelles avec des parfums furent supprimées, et si Joram tut inhumé dans la cité

de David, du moins ce ne fut pas dans le sépulcre des rois. IV Reg., viii, 16-24 ; Il Par., xxi, 1-20.

H. Lesêtre.

4. JORAM (hébreu : Yôrdm), lévite de la famille de Gersom, fils d’Isaie, père de Zéchri et grand-père de Sélémith, qui vivait du temps de David. I Par., xxvi, 25.

5. JORAM, JORAN (hébreu : Yehôrâm), un des prêtres qui furent envoyés par Josaphat dans les villes de Juda pour enseigner au peuple la loi de Moïse. II Par., xvii, 8.

    1. JORIM##

JORIM (grec : ’Iwpei’n), ^ s de Mathath et père d’Éliézer, l’un des ancêtres de Notre-Seigneur dans la généalogie de saint Luc, iii, 29. Son nom est probablement une altération de Joram.

JOSA (hébreu : Yôsâk ; Septante’Iwofa), fils d’Amasias, un des chefs de la tribu de Siméon, du temps du roi Ézéchias. Il fut un de ceux qui se mirent à la tête des Siméonites, lorsqu’ils allèrent s’emparer de Gador.

I Par., iv, 34. Voir Gador, col. 34.

    1. JOSABA##


JOSABA, femme du grand-prêtre Joïada. IV Reg., xi, 2. Dans II Par., xxii, 11, elle est appelée Josabeth.

    1. JOSABAD##


JOSABAD, un des meurtriers du roi Joas. Il Par., xxiv, 26. Son nom est écrit Jozabad dans IV Reg., su, 19. Voir Jozabad 1.

    1. JOSABETH##

JOSABETH (hébreu : Yehôséba’; Septante : ’Iioiraêel ; Vulgate : Josaba, dans IV Reg., xi, 2 ; hébreu : Yehôsabe’at : Septante : ’Iwuaéeéô ; Vulgate : Josabeth, dans

II Par., xxii, 11 ; ’I<.xra6é6ï), dans Josèphe, Ant.)ud., IX, vii, 1), fille de Joram roi de Juda et femme du grand-prêtre Joiada. Elle n’était point fille de la reine Athalie, d’après Josèphe, Ant.)ud., IX, vii, 1, et n’était par conséquent que la demi-sœur d’Ochozias, fils et successeur de Joram sur le trône de Jérusalem. Cf. Pseudo-Jérôme, Quxst. hebr. in II Par., xxi, 17, t. xxiii, col. 1393. Josabeth épousa le grand-prêtre Joiada, col. 1594. C’est le seul cas mentionné dans l’Écriture du mariage d’une princesse royale avec un grand-prêtre, mais les rois, par suite de la polygamie, ayant de nombreux enfants, l’union avec une des filles du roi ne devait pas être une distinction très extraordinaire. Cf. I Reg., xviii, 19 ; xxv, 44 ; III Reg., iv, 11-15. — En dehors de Josabeth, on ne connaît le nom que de deux autres femmeî de prêtre, celui de la femme d’Aaron et celui de la mère de saint Jean-Baptiste qui avait épousé le prêtre Zacharie. Elles s’appelaient toutes les deux Elisabeth, Exod., vi, 23 ; Luc, i, 5 (t. ii, coi. 1688, 1689), et, par une singulière coïncidence, leur nom est formé de la même manière que celui de Josabeth, avec cette seule différence que le nom divin n’est pas le même, Josabeth signifiant « [celle dont] Jéhovah est le serment », et Elisabeth « [celle dont] El (Dieu) est le serment ». — La Providence se servit de Josabeth pour sauver la race de David de la destruction. Lorsque l’ambitieuse Athalie (t. i, col. 1207), à la mort de son fils Ochozias, fit massacrer sa postérité pour s’emparer du trône, la femme du grand-prêtre Joiada réussit à dérober à ses coups son neveu Joas avec sa nourrice et à le cacher dans le Temple où elle le fit élever, pendant six ans, de concert avec son mari, jusqu’au jour où le pontife put le faire proclamer roi. Voir Joas 3, col. 1556. Le texte sacré dit que Joas fut caché d’abord « dans la chambre des lits », c’est-à-dire dans un appartement où l’on emmagasinait tout ce qui servait à la literie, et qui devait être une des dépend inces du Temple. IV Reg., xi, 2 ; II Par., xxii, 11. Ces détails sont racontés en termes identiques dans ces deux passages du texte original, quoique la Vulgate ait donné du premier une traduction un peu différente (elle fait enlever l’enfant et la nourrice de la chambre à coucher du palais royal,