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JONC ODORANT — JOPPÉ


en-Kei, « jonc d’Ethiopie » (cf. copte kxiii, hébreu ndi, gomé’, jonc), appelé aussi dans un texte de Dendcrah

^* i i i ! » 1 1 - t - Kek Nahsi, « jonc de Nigritie » ou du pays de Punt. V. Loret, Le Kyphi, parfum sacré des anciens Égyptiens, dans le Journal asiatique, juilletaoût 1887, p. 76-80, 88-89, 110-112 ; Les fêtes d’Osiris au mois de Khoiak, dans Recueil de trav. relatifs à Varchéol. égypt., 1883, t. iv, p. 21 ; 1884, t. v, p. 93. La Flore pharaonique d’après les documents hiéroglyphiques, 2° édit., Paris, 1892, p. 25. Un certain nombre de caractères, comme sa provenance, son emploi dans les recettes les plus fameuses de parfumerie, permettent donc d’identifier l’Andropogon schœnanthus avec le qânéh bôsém : mais ce ne sont que des ressemblances générales. D’après d’autres savants, si l’on examine le nom même de qânéh et qu’on le compare avec le même nom connu en Egypte et dans d’autres contrées, le qanéh ne doit pas être identifié avec l’Andropogon schœnanthus ou jonc odorant, mais bien avec YAcorus aromatwus ou roseau aromatique. Voir ce dernier nom.

E. Levesque.

    1. JONES John##


JONES John, théologien catholique, né à Londres en 1575, mort dans cette même ville le 17 décembre 1636. D’une famille appartenant à la religion anglicane, il étudia à l’université d’Oxford ; mais s’y étant converti au catholicisme, il passa en Espagne et entra dans l’ordre de saint Benoit où il reçut le nom de Léandre de Saint-Marlin. Après avoir enseigné à Douai la théologie et la langue hébraïque, il revint en Angleterre où il fut choisi pour supérieur général de son ordre en ce pays. Son principal ouvrage est une édition de la Bible sous le titre : Biblia cum glossa ordinaria a Slmho Fuldensi collecta, novis Patrum græcorum et lalinorum explicationibus locupletata etpostillaNicolai Lxjrani cum additiombus Pauli Burgemis ac Matthise Thoringi replias, theologorum Duarensium studio emendatis. Omnia denuo recensuit Leander a Sancto Martino adjecitque plures antiquos ac novos tractalus, analyses, parallela, tabulas chronologicas et prosographicas cum indicibus copiosissimis, ut merito heec edilio dici possit theologorum et concionatorum Thésaurus, in-f », Anvers, 1634. Nous citerons en outre de ce même auteur : Sacra ars mémorise ad Scripturas divinas in promptu habendas memonterque addlscendas accomodata, in-8°, Douai, 1623 ; Conciliatio locorum specie tenus pugnantium totius iscripturse, in-8°, Douai, 1623. Ce dernier travail n’est qu’un abrégé d’un ouvrage plus considérable du P. Séraphin Cumiron, religieux de l’ordre de Saint-François. — Voir D. François, Bibliothèque générale des Écrivains de l’Ordre de S. Benoit, t. ii, p. 50 ; Ziegelbauer, Hist. rei literarise ord. S. Benedicti, t. ii, p. 59, 149, 150 ; t. iv,

p. 13, 22, 58.

B. Heurtebize.
    1. JONGHEM (Henri de)##


JONGHEM (Henri de), Belge, religieux franciscain, né vers 1602 à Hasselt dans la principauté de Liège, mort à Maseick, sur la Meuse, le 20 octobre 1669. En 1643 il fut chargé d’enseigner la théologie au couvent de Louvain. Nous lui devons : Brevis elucidatio htteralis libri Job ex probatis auctoribus excerpta, in-8°, Anvers, 1661. — Voir Paquot, Mémoires pour servir à l’histoire littéraire des Pays-Bas, t. xviii (1770), p. 334.

B. Heurtebize.
    1. JOPPÉ##

JOPPÉ (hébreu : Yâfô et Yâf ô" ; grec : ’Iôtcoti), ville maritime de Palestine qui peut être considérée comme le port ordinaire de Jérusalem. C’est aujourd’hui Jaffa (fig. 282).

I. Nom et identification.

Ce nom se lit dans les listes géographiques des pylônes de Karnak (n » 62), écrit Iapû ou Iopû. Dans les inscriptions assyriennes, c’est Ia-ap-pu-u, équivalant à Iappû. La signification de ce nom tenue pour la plus probable est celle de « beauté »,

de la racine Yàfâh, « être beau. » Cf. Gesenius, Thésaurus, p. 612. Tout en lui reconnaissant cette étymologie, les anciens lui donnent cependant quelquefois le sens xaTa<rxo7r^, scopula, « lieu d’observation. » Cf. Origenianum lexicon nominum hebraic, Pat. lat., t. xxiii, col. 1230. Selon saint Grégoire de Nazianze, c’est xaTotcrxoTni tî)î x a P 5° > scopula gaudii. Orat. Il apolog., t. xxxv, col. 507. La position de Joppé est également favorable aux deux interprétations, mais la seconde n’est pas philologiquement explicable. L’identité de Yâf a’des Arabes, notre Jaffa, et de Joppé est universellement admise et hors de toute contestation.

II. Situation.

La position de Joppé « sur la mer », ir iris 8aXdctr<Tï ; ç, est positivement affirmée, I Mach., xiv, 34, et indirectement en une multitude de passages. Cf. II Par., ii, 15 ; I Esd., iii, 7 ; Jonas, i, 3 ; I Mach., xiv, 5 ; II Mach., xii, 3-4 ; Act., x, 5. Elle était près de la frontière septentrionale de Dan, cf. Jos., XIX, 46 ; dans le voisinage de Lydda, Act., IX, 38, et à plus d’une journée de marche de Césarée. Act., x, 8-9 ; 23-24. Ptolémée Philométor se rendant d’Egypte à Ptolémaïde trouvait Joppé sur sa route, après avoir passé à Azot. I Mach., xi, 4-7. Ces indications bibliques sont complétées par les documents profanes. Les récits assyriens citent Joppé, avec Beth Dagon (aujourd’hui Beit-Dedjân), Benê-Barak (Ibn-lbraq) et Asor (probablement Yâsour), comme ville voisine et dépendante d’Ascalon et d’Amgaruna (Accaron). Prisme de Taylor ou cylindre G de Sennachérib ; Cuneiform Inscriptions, 1. 1, 38-39. Josèphe indique cette ville à cent cinquante stades (30 kilom.) d’Antipatris, Ant. jud., XIII, xv, 1 ; entre Jamnia, au sud, et Césarée, au nord. Bell, jud., IV, XI, 5. Elle était entre Jamnia et Apollonia, selon Pline, H. N., v, 14. Ptolémée place Joppé aux degrés 65, 20 de latitude, et 32, 30 de longitude ; le port de Jamnia à 65 et 32, et Apollonia à 66 et 32, 30. Géographie, xvi, Descriptio Paliestinse Judieee. — Jaffa est, en réalité, au nord-ouest, à cinq kilomètres de Yâsour, à neuf de Bexl-Ded)ân, à dix-sept de Lydd ou Lydda, à dix-huit de Ramléh, à vingt et un au nord de Yabnéh, l’ancienne Jamnia ; à vingt-trois au nord-ouest de’Aqer (Accaron), à trente-trois au nord-ouest A’Esdoud (Azot) ; à seize au sud d’Arsouf, que l’on croit être l’Apollonia des Grecs et des Romains, et à cinquante également au sud de Césarée. La distance entre Jaffa et Jérusalem, située à l’est-sud-est, est de soixante-deux kilomètres.

III. Description.

Jaffa ou Joppé est bâtie sur une colline rocheuse s’élevant de trente mètres environ au-dessus de la plaine qui s’étend vers l’est, et de cinquante au-dessus du niveau de la Méditerranée, qui baigne sa base, se développant en arc du sud au nord-est. Les maisons de la ville, couvrant toutes les pentes de la colline, sont encore pour la plupart, aujourd’hui comme jadis, à terrasse plate. Voir Act., x, 9. Les toits de tuiles rouges tendent cependant de plus en plus à lui donner un aspect moderne. Des remparts dont elle a toujours été entourée dans le passé, il reste, le long du rivage et au sud, des pans de muraille crénelée et quelques bastions, au pied desquels gisent de vieux canons hors d’usage, débris de la dernière restauration qui en a été faite dans la première partie du xixe siècle. Au sommet de la colline, on voyait, il y a peu d’années, un château-fort rebâli lui-même, sans aucun doute, à la place des anciennes citadelles, et probablement avec leurs débris ; l’église de Saint -Pierre et le couvent des franciscains de Terre Sainte couronnent aujourd’hui la hauteur. Les rues de la ville sont extrêmement étroites, tortueuses, obscures et sales. Le quai, peu développé lui-même, est ordinairement encombré de chameaux et d’autres bêtes de somme chargés de toutes sortes de produits et de marchandises. Les colonnes monolithes de marbre ou de granit qui forment les portiques de la principale mosquée, située au nord-est, paraissent provenir de plus-