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JONATHAS — JONC


breuse à Cadès en Galilée, et voulaient l'écarter des affaires. Laissant son frère Simon en Judée, il marcha vers le pays appelé l’eau de Génésar, c’est-à-dire vers le lac de Génésareth, et, avant le jour, pénétra dans la plaine d’Azor (ou Asor). Une partie de son armée prit la fuite, effrayée par l’apparition soudaine de troupes syriennes, placées en embuscades. Après avoir déchiré ses vêtements et mis de la terre sur sa tête, il pria, puis revint au combat, et mit les Syriens en déroute. Témoins de ce succès, ceux des Juifs qui avaient fui revinrent sur leurs pas et, tous ensemble, poursuivirent les Syriens jusqu'à Cadès. Trois mille étrangers périrent ce jour-là, et Jonathas revint à Jérusalem. I Mach., xi, 63-74 ; Josèphe, Ant. jud., XIII, v, 6-7. Voir Asor 1, t. i, col. 1106 ; Cades 2, t. ii, col. 22 ; Génésar 1, col. 173. Jonathas, pour affirmer son indépendance, chercha à se créer des alliances. Il envoya une ambassade à Rome et une autre à Lacédémone. Il parait, d’après les instructions et les lettres confiées aux ambassadeurs, que les Juifs étaient déjà en relations d’amitié avec Rome et avec Lacédémone. L’un et l’autre pays répondirent favorablement aux avances qui leur furent faites. I Mach., xil, 1-23 ; Josèphe, Ant. jud., XIII, v, 8 ; cf. xii, iv, 10. Voir Arius, t. i, col. 965 ; Rome ; Lacédémoniens, t.'iv, col. 7.

Cependant, Jonathas apprit que les généraux deDémétrius rentraient en campagne avec une armée plus nombreuse, il marcha contre eux jusqu’au pays d’Amathite. Voir Amathite, t. i, col. 447. Grâce à ses espions, il fut informé du projet qu’ils avaient de le surprendre. Le voyant sur ses gardes, les ennemis s’enfuirent. Jonathas les poursuivit, mais ils passèrent le fleuve Éleuthère sans qu’il pût les' atteindre. Voir Éleuthère, t. ii, col. 1664. Il attaqua ensuite et mit en déroute les Arabes Zabadéens. Il revint à Damas chargé de leurs dépouilles. I Mach., xii, 24-33 ; Josèphe, Ant. jud., XIII, v, 10-11. Voir Arabes, t. i, col. 830. De retor- à Jérusalem, il assembla les anciens du peuple et, de concert avec eux, résolut de bâtir des forteresses dans la Judée. Ce fut alors qu’il éleva un mur d’une grande hauteur entre la citadelle et la ville. Ce mur porta le nom de Caphététha. I Mach., XII, 35-37. Josèphe, Ant. jud., XIII, v, 10-11. Voir Caphététha, t. ii, col. 210. Peu après, Tryphon résolut de supplanter le jeune Antiochus VII, fils d’Alexandre Balas, et de s’emparer du trône. Craignant que Jonathas ne s’opposât à son dessein, il chercha à s’emparer de lui pour le mettre à mort. Il se rendit pour cela à Bethsan ; Jonathas vint à sa rencontre avec 40000 hommes d'élite. Tryphon eut peur à la vue de cette armée considérable et, changeant de tactique, il reçut Jonathas avechonneur et ordonna à sa propre armée d’obéir au prince juif comme à lui-même. Il fit à Jonathas un reproche amical de fatiguer inutilement son peuple comme s’ils étaient en guerre l’un contre l’autre, lui persuada de renvoyer son armée en ne gardant avec lui que quelques hommes, il l’engagea à venir à Ptolémaide (voir Accho. t. i, col. 108), qu’il voulait lui livrer en même temps que les autres forteresses, les troupes royales et les fonctionnaires de ces villes. Jonathas ajouta foi à ce langage perfide. Il retint d’abord auprès de lui 3000 hommes, puis en renvoya encore 20C0 en Galilée et n’en garda définitivement que 1000. Dès qu’il fut entré à Ptolémaide, les habitants de cette ville fermèrent les portes, s’emparèrent de Jonathas et massacrèrent son escorte. Trjphon poursuivit les 2000 hommes que venait de renvoyer Jonathas, mais ceux-ci, grâce à leur courage héroïque, parvinrent à rentrer en Judée. La capture de Jonathas causa dans tout Israël une profonde consternation. On le crut mort, et les nations voisines s’apprêtèrent à écraser la nation privée de son chef. I Mach., xii, 35-54 ; Josèphe, Ant. jud., XIII, v, 10 ; vi, 3. Simon, frère de Jonathas, ranima les courages et le peuple juif le choisit pour chef à la place du prisonnier. Tryphon, apprenant que Simon

avait remplacé Jonathas, lui envoya dire qu’il ne retenait son frère qu'à cause de l’argent que celui-ci lui devait. II demandait cent talents d’argent et ses deux fils en otage. Simon ne fut pas dupe de ce mensonge ; il envoya néanmoins l’argent pour ne pas attirer sur les Juifs la colère du général syrien et ne pas avoir la responsabilité de la mort de Jonathas. Tryphon manqua à sa parole, garda Jonathas et marcha contre les Juifs. Arrivé près de Bascama (t. i, col. 1490), il mit à mort Jonathas et ses fils. Simon recueillit les ossements de son frère et les ensevelit à Modin, la ville de ses pères. Les Juifs pleurèrent leur vaillant chef pendant longtemps. Le tombeau où reposa Jonathas avec son père et ses frères fut digne d’eux. C'était un édifice élevé et qu’on apercevait de loin. Il était bâti avec des pierres blanches, polies de tous côtés. À l’entour, se dressaient de hautes colonnes surmontées de trophées d’armes. Près des armes, étaient sculptés des navires, et l’ensemble pouvait se voir de la mer. Ce monument existait encore du temps de Josèphe, c’est-à-dire au premier siècle après J.-C. I Mach., xiii, 1-30 ; Josèphe, Ant. jud., XIII, vi, 1-5 ; Revue archéologique, 1872, p. 265. Cf. E. Schurer, Geschichte des Jùdischen Volkes im Zeitalter Jesu Christi, in-8°, Leipzig, 1890, t. i, p. 156, 174-190.

E. Beurlier.

    1. JONATHAS##


4. JONATHAS, fils d’Absolom ou Absalom, I Mach., xiii, 11 (voir Absalom 2, 1. 1, col. 99), et frère de Mathathias. I Mach., xi, 70. Simon Machabée l’envoya à Joppé, déjà occupée par les Juifs, I Mach., xii, 33, avec des troupes nouvelles et il y resta après avoir chassé de la ville les habitants sur la fidélité desquels il ne pouvait compter. I Mach., xiii, 11.

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5. JONATHAS, prêtre qui vivait du temps de Néhémie et qui est peut-être le Jonathan de IIEsd., xii, 11. Voir Jonathan 10, col. 1615. Lorsque Néhémie eut retrouvé le feu sacré, il fit un sacrifice solennel en action de grâces. Pendant cette cérémonie, tous les prêtres firent des prières, « Jonathas commençait et les autres répondaient. » II Mach., i, 23. « Ce passage, dit C. L. W. Grimm, Dàs zweite Buch der Maccabder, 1857, p. 45, contient le seul exemple d’un sacrifice accompagné d’une prière publique solennelle. »

1. JONC. 1° Hébreu : 'agmôn, Is., IX, 13 ; XIX, 15, lviii, 5 ; Septante : [it’xpo ;, Is., ix, 13 ; tlXo ;, Is., xix, 15 ; xpixoç, Is., lviii, 5 ; Vulgate : refrxiians, Is., ix, 13 ; xlx, 15 ; circulus, Is., lviii, 5. — 2° Hébreu : 'âhû, Gen., xli, 2, 18 ; Job, viii, 11 ; Septante : à/ei, Gen., xli, 2, 18 ; PoÛtohov, Job, VIII, 11 ; Vulgate : loci palustres, in pastu paludis virecta, Gen., xli, 2, 18 ; carectum, Job, vin, 11. — 3° Hébreu : gômé', Exod., ii, 3 ; Job, viii, 11 ; Is., xxxv, 7 ; Septante : Dioç, Exod., ii, 3 ; Is., xxxv, 7 ; jtâitupoç, Job, viii, 11 ; Vulgate : scirpea, scirpus, Exod., il, 3 ; Job, viii, 11 ; juncus, Is., xxxv, 7. — 4° Hébreu : sûf ; Exod., ii, 3, 5 ; Is., xix, 6 ; Septante : êXoç, Exod., il, 3, 5 ; xâ7uupo{, Is., xix, 6. —5° Hébreu : 'ârôf ; Septante : ây_i ; Vulgate : nudabitur, Is., xix, 7. — L’Ecclésiastique, xl, 16, parle de mmip, mot traduit par les Septante ax el > (Vulgate : viriditas). — Plante herbacée croissant dans les marais ou sur le bord des eaux.

I. Description.

Sous ce nom l’on désigne vulgairement les herbes vivaces, dures, parfois coupantes ou acérées, qui habitent les marécages. Elles appartiennent soit au véritable Juncus, soit à la famille voisine des Cypéracées. Mais tandis que les vrais joncs ont une fleur pourvue d’un périanthe régulier à six divisions, cette enveloppe florale manque aux diverses Cypéracées ou s’y trouve remplacée par de simples soies.

1° Certaines espèces de joncs sont spéciales aux bords de la mer ou ne se retrouvent à l’intérieur des terres que près des sources salées. Elles se distinguent, en outre, à la rigidité de leurs chaumes terminés en pointe