linson, The five great Monarchies, 2e édit., p. 252-261 ; Billerbeck-Jeremias, Der Untergang Nineveh’s, dans les Beilrâge zur Assyriologie, t. iii, p. 127-131 ; Maspero, Histoire ancienne, t. ii, p. 601-604 ; t. iii, 467-471. — c) La profonde corruption morale de Ninive, dont parle le prophète Jonas, est attestée par d’autres prophètes. Cf. Nah., iii, 1 ; Soph., ii, 25. — d) Le deuil imposé aux hommes et aux animaux, Jon., iii, 5-8, est aussi une coutume asiatique. Cf. Hérodote, rx, 24. — e) Enfin le ton général du livre : « Qui, sinon un témoin oculaire, aurait dépeint ces matelots adorant chacun leurs propres dieux, mais craignant la colère de Jéhovah et le suppliant dès qu’ils entendent parler de lui ? Les Ninivites qui croient en Dieu et se repentent dans le sac et la cendre, font aussi un contraste caractérisé avec le prophète israélite, qui fuit Jéhovah, et qui, même après sa miraculeuse délivrance, se montre encore chagrin de la miséricorde divine envers les païens. Tout cela constitue bien des traits historiques, qui excluent toute invention et toute fiction. Aussi Delitzsch appelle-t-il avec vérité le livre de Jonas une confession de péché écrite plus tard par le prophète repentant, avec un profond mépris de soi-même. » Trochon, Les petits prophètes, p. 223. 2° Preuves indirectes ou réponses aux objections.
1. On dit que le livre contient des miracles nombreux
et incroyables ; mais il y a bien d’autres livres de la
Sainte Écriture qui contiennent des miracles ; il faut
donc, comme dit saint Augustin, ou les admettre tous ou
les rejeter tous, Epist. cil, t. xxxiii, col. 382 ; rien n’est
impossible à Dieu, et il ne nous convient pas de distinguer entre miracles et miracles. — 2. On dit aussi qu’il
est impossible de croire à cette mission de Jonas chez
les Ninivites ; mais qu’y a-t-il d’impossible en cela ?
Nous avons des exemples analogues de la conduite de
Dieu à l'égard des peuples païens : miracles de Joseph
et de Moïse en Egypte, de Josué à l’entrée du peuple
dans le pays de Chanaan, d’Elie en Phénicie, d’Elisée
en Syrie ; pourquoi Dieu n’aurait-il pas pu se révéler
aux Ninivites ? — 3. Comment, dit-on, un seul individu
a-t-il pu produire un si grand effet sur une si vaste cité?
Mais la grâce de Dieu est toute-puissante ; dès lors que
cette conversion soudaine est l’effet de la grâce divine,
on ne peut nullement la regarder comme impossible. —
4. On ajoute qu’il n’est resté aucun souvenir de cet événement dans les textes assyriens ; mais cette difficulté
est loin d'être concluante ; car il y a d’autres événements
dont il n’est resté aucun souvenir dans les textes ; de
plus, les textes assyriens n’ont pas encore livré leur dernier secret ; ajoutons qu’Hàvernick a cru voir une allusion à cet événement dans Ézéchiel, iii, 5, 6 ; mais ce
passage est trop vague. — 5. Il n’est pas facile, dit-on
encore, d’imaginer un monarque, tel que ceux qui sont
décrits dans les inscriptions assyriennes, se soumettant
avec tant de docilité à ce que demandait Jonas. On oublie que les Assyriens étaient particulièrement superstitieux et crédules et qu’ils ne doutaient point qu’un
Dieu étranger pût leur infliger des châtiments ; de
nombreux textes en font foi. — 6. Il est étonnant que la
conversion des Ninivites, si elle s'était produite sur une
si vaste échelle, ait eu un résultat si peu durable ; car
les Assyriens sont toujours représentés comme idolâtres
dans l’Ancien Testament. — Le livre de Jonas dit que
les Ninivites crurent aux menaces du prophète et firent
pénitence, mais non qu’ils devinrent monothéistes et
cessèrent d’adorer leurs propres dieux. Driver, " Introduction, p. 324.
V. Canonicité.
Elle n’a jamais été contestée. 1° Le livre a toujours fait partie du double canon, juif et chrétien. — 2° Notre-Seigneur l’a employé comme Écriture divine. Matth., sii, 39-41 ; xvi, 4 ; Luc, si. 21, 30, 32. — 3° Les nombreuses représentations de Jonas dans les catacombes (fig. 273, 274, 275) et sur les sarcophages chrétiens des premiers siècles, qui reproduisent toutes les
scènes de son livre, attestent que l'Église le tenait pour canonique. Cf. Canon, t. ii, fig. 63, col. 159. Voir aussi t. ii, fig. 392, col. 1081. C’est un des écrits de l’Ancien Testament, auxquels les artistes chrétiens à toutes les époques
273. — Jonas englouti par le poisson. Cubiculum de sainte Cécile. D’après Garrucci, Storia dell’arte cmstiana, t. ii, p. 22.
ont fait le plus d’emprunts. Voir fig. 276. Cf. Vigouroux, Le Nouveau Testament et les découvertes archéologiques modernes, 2e édit., p. 412, 427-429 ; Marucchi, Eléments d’archéologie chrétienne, in-8°, Rome, lflOO, p. 301 ;
274. — Jonas rejeté par le poisson. Cubiculum de sainte Cécile. D’après Garrucci, Stona dell’atte ensttana, t. ii, pl. 22.
E. Hennecke, Altchristliche Malerei, in-8°, Leipzig, 1896 ; O. Mitius, Jonas auf den Denkmalern des chnstlichen Alterthums, in-8°, Fnbourg-en-Biisgau, 1897, p. 105-114, qui énumère 175 représentations. — 4° Les Pères apos 275. — Jonasà l’ombre de la cucurbite. Cubiculum de sainte Cécile. D’après Garrucci, Storia deU’arte cristiana, t. ii, pl. 22.
toliques : qu’il nous suffise de citer saint Clément do Rome, I Cor., vil, 7, édit. O. de Gebhardt et Ad. Harnack, Leipzig, 1900, p. 4. Saint Clément rappelle que Jonas annonça la catastrophe de Ninive.
VI. Signification symbolique de l’histoihe de Jonas. — En général les Pères de l'Église se sont plu à