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JOÏADA — JOIARIB


les ustensiles nécessaires à l’exercice du culte. Le quatrième livre des Rois, xii, 6, assigne à la vingt-troisième année du règne l’incident qui se produisit entre Joas, alors âgé de trente ans, et Joiada. D’après Josèphe, Ant. jud., IX, viii, 2, la raison qui aurait empêché le pontife d’envoyer quêter dans le royaume, c’est qu’il savait ses concitoyens fort peu disposés à donner.

Pendant tout son pontificat, les sacrifices furent offerts avec la régularité et la magnificence désirables. Joiada mourut âgé de cent trente ans. II Par., xxiv, 15 ; Josèphe, Ant. jud., IX, viii, 3. Les critiques soulèvent contre ce chiffre des difficultés qui paraissent sérieuses. Joïada, mort à cent trente ans, devait avoir environ quatre-vingt-quinze ans au moment ou Joas fut reconnu roi. IVReg., xii, 6. Le roi Joram, dont Joiada avait épousé la sœur, Josabeth, monta sur le trône à trente-deux ans, IVReg., vm, 17 ; son règne fut de huit ans, celui de son fils Ochozias fut seulement d’un an, IV Reg., viii, 26, et celui d’Athalie fut de six ou sept ans. IV Reg., xi, 3. Donc quinze ans avant le règne de Joas, Joiada, âgé d’environ quatre-vingts ans, aurait épousé la sœur d’un prince de trente-deux ans. Il y a là une invraisemblance qui, jointe à celle d’une longévité si extraordinaire, autorise à penser que les chiffres qui marquent l’âge de Joiada ont subi des modifications ultérieures. Il n’en est pas moins certain cependant que ce grand-prêtre mourut « âgé et rassasié de jours ». II Par., xxiv, -15. On l’inhuma dans la cité de David et dans le tombeau même des rois, d’où quelques années après, par un contraste significatif, Joas allait être exclu. Voir Joas 3, col. 1557. Cet honneur était dû à celui qui avait préservé de la destruction et restauré la royauté de David, qui s’était montré si fidèle à Dieu, si zélé pour le Temple et si dévoué pour son peuple. II Reg., xii, 1-16 ; II Par., xxiv, 1-16. Quand il eut disparu et que Joas tomba aux mains de mauvais conseillers, on put se rendre compte de ce que le royaume avait perdu. « On reproche à Joiada de n’avoir pas chassé immédiatement de Jérusalem (après l’avènement de Joas) une multitude d’étrangers idolâtres, que les relations amicales de Josaphat avec la .maison d’Omri [AmriJ y avaient amenés. Les personnages les plus influents du royaume, partisans des deux derniers règnes, demeurèrent donc dans la ville sainte. C’était une grande imprudence de laisser si près du roi des hommes qui, après avoir été longtemps au pouvoir, voudraient y revenir, soit par la force, soit par la dissimulation et la flatterie. » Meignan, Les prophètes d’Israël, Paris, 1892, p. 329. La clémence du grand prêtre contribua, en effet, à ce retour offensif d’influences pernicieuses à Jérusalem. Mais un vieillard de son âge pouvait-il dépenser plus d’énergie qu’il ne fit pour substituer Joas à Athalie ? S’attendait-on, de la part d’un grand-prêtre, à des exécutions incompatibles avec son caractère sacré et avec sa douceur naturelle ? Et enfin, la faiblesse même de Joas qui, après avoir été pendant plus de trente ans sous la tutelle de Joiada, se laissa ensuite entraîner si facilement dans le parti contraire, n’est-elle pas la cause principale des malheurs qui attristèrent la fin du règne ? Joiada eut pour successeur son fils Zacharie. Voir Zacharie, grand-prêtre. — Sur le nom de Barachie qui lui est donné probablement dans Matth., xxiii, 35, voir Barachie 9, t. i, col. 1447. D’après quelques commentateurs, Jérémie, xxix, 26, rappelle au prêtre Sophonie le zèle du grand-prêtre Joiada ; mais, d’après bon nombre d’exégètes, Joiadé dont parle le prophète, est un simple prêtre moins ancien. Voir

Joiadé.

H. Lesêtre.

3. JOÏADA (hébreu : Yehoyàdâ’; Septante : ’IuxxSâ ;), chef (ndgîd ; Vulgate -.princeps) des descendants d’Aaron, c’est-à-dire des prêtres, qu’il amena à David, au nombre da trois mille sept cents, pour le reconnaître comme roi à Uébron après la mort de Saul. I Par., xii, 27.

Il est possible que ce soit le père de Banaïas. Voir Joiada 1.

4. JOÏaDA (hébreu : Yehôyddd’; Septante : ’Itùtai), fils de Banaias, et l’un des principaux conseillers de David. I Par., xxvii, 34. Il fut choisi parle roi avec Abiathar pour exercer cette fonclion après qu’Achitophel, qui la remplissait auparavant, se fut rangé du parti d’Absalom. Plusieurs critiques soutiennent qu’il y a ici une interversion dans le texte et qu’au lieu de « Joiada, fils de Banaias », il faut lire Banaïas, fils de Joiada, mais on ne voit pas pourquoi Banaias n’aurait pas pu avoir un fils auquel il aurait donné le nom de son grand-père et pourquoi il n’aurait pas pu devenir conseiller de David.

5. JOIADA (hébreu : Yôyâdd’; Septante : ’Iw’cSoî), fils de Phaséa. Du temps de Néhémie, il rebâtit avec Mosollam, fils de Berodia, la porte de Jérusalem appelée la « Vieille Porte », Sa’ar kay-Yesânâh, il la couvrit et en posa les battants et les verroux. II £sd., iii, 6.

6. JOIADA (hébreu : YôyâdS ; Septante : ’IwSal), fils et successeur du grand-prêtre Éliasib. II Esd., xii, 10-11, 22. Il vivait du temps de Néhémie. Celui-ci chassa un de ses fils parce qu’il avait épousé la fille de Sanaballat l’Horonite, qui était un ennemi des Juifs. II Esd., XIII, 28. Joiada eut pour successeur un autre de ses fils appelé Jonathan. Voir Jonathan 10, col. 1615, et Grandprêtre, col. 305.

    1. JOÏADÉ##

JOÏADÉ (hébreu : Yehôyâdd’, voir Joïada, col. 1593 ; Septante : ’IwSaé), prêtre qui vivait du temps de Jérémie. Jer., xxix, 25. La plupart des commentateurs confondent ce Joiadé avec le grand-prêtre Joiada 2, et pensent que le prophète le nomme à cause de sa célébrité, quoiqu’il fût mort depuis longtemps et qu’il eût eu déjà à cette époque plusieurs successeurs dans le souverain pontificat. Mais l’explication naturelle du passage de Jérémie est qu’il parle d’un Joiadé qui avait vécu de son temps. Ce Joiadé est appelé « prêtre » et « prince (nâgid ) de la maison de Jéhovah », ce qui veut dire probablement, non pas qu’il était grand-prêtre, mais assistant ou vicaire du grand-prêtre, chargé spécialement du soin de la maison de Dieu. Son titre officiel devait être « second prêtre », tandis que le pontife suprême était appelé « premier prêtre ». Ce titre de second prêtre est donné expressément, IV Reg., xxv, 18, à Sophonie, dont Jérémie parle dans sa prophétie. Jer., xxix, 28, 29. Joiadé était un ami et un défenseur du prophète et il semble avoir été persécuté pour ce motif par Séméias le Néhélamite, qui le supplanta, et par Sophonie, fils de Maasias. Voir ces noms.

    1. JOIARIB##

JOIARIB (hébreu : Yôyârïb ; deux fois seulement, I Par., 10, et xxiv, 7, avec la forme pleine Yehôyârib, « Jéhovah défend ou protège » ), nom de trois ou de quatre Israélites.

1. JOIARIB (Septante : ’luxply. ; Alexandrmus : ’Iuapetê, Motpeiê), chef de la première classe des vingt-quatre familles sacerdotales du temps de David. I Par., xxiv, 7. On retrouve plusieurs fois la mention de la classe sacerdotale à laquelle il avait donné son nom dans la suite de l’histoire sainte. Quelques-uns de ses membres retournèrent à Jérusalem après la captivité de Babylone. I Par., IX, 10 ; II Esd., xi, 10. Sous le pontificat de Joacim, fifs de Josué (voir col. 305), le chef de la famille s’appelait Mathanaï. II Esd., xii, 19 ; cꝟ. 6. Les Machabées, I Mach., ii, 1, et l’historien Josèphe, Vita, l, étaient de la famille de Joiarib. Dans I Mach., ii, l, la Vulgate écrit Joarib le nom de Joiarib et Jarib dans I Mach., xiv, 29. Voir Joarib, col. 1555. —Le nom de Joiarib dans II Esd., xi, 10, peut désigner la classe