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GEDDES — GEDÉON
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- GEDDES Alexander##
GEDDES Alexander, exégète rationaliste écossais,
né le 4 septembre 1737, à Arradowl, dans le Banffshire,
mort à Londres, le 56 février 1802. Né de parents catholiques,
il se destina à l’état ecclésiastique, se rendit en
1758 au collège des Écossais à Paris et apprit l’hébreu au
cours de l’abbé Ladvocat. Il fut ordonné prêtre à Dundee
en 1764. Ses témérités et ses hardiesses ne tardèrent pas
à le mettre mal avec l’autorité ecclésiastique. Sa traduction
anglaise de la Bible avec notes critiques le fit interdire
dés fonctions sacerdotales. Le premier volume
contenant le Pentateuque et Josué parut, in-4°, à Londres,
en 1792, sous ce titre : The Holy Bible, or the Books
accounted Saa’ed by Jews and Christians, otherwise
called the Books of tlw Old and New Covenants, faithfully
translated from corrected Text of the Originals ;
with varions Readings, explanatory Notes, and critical
Remarks. Le second volume, publié en 1797, contenait
les Juges, les livres de Samuel, des Rois et les Chroniques.
Cette version avait été précédée d’un Prospectus
of a New Translation of the Holy Bible, in-4°, Glasgow,
1786, et de À Letter to the Right Rev. the Lord Bishop
ofLondon, containing Queries, Doubts, and Difficulties
relative to a Vernacular Version of the Holy Scriptures ;
being an Appendix to ihe Prospectus, in-4°,
Londres, 1787. Elle fut suivie de Critical Remarks on
the Hebrew Scriptures, corresponding with a new
Translation of the Bible ; containing Remarks on the
Pentateuch, t. I (le seul publié), in-4°, Londres, 1800. —
Dans ses écrits, Geddes accepte les idées des rationalistes
allemands ; il cite souvent Eichhorn, le D r Paulus, etc.
D’après lui, la Bible est un livre purement humain, l’histoire
de la création et celle de la chute sont des mythes,
les miracles racontés dans l’Exode, des fables ou des
hallucinations ; il nie l’inspiration des Écritures, il attaque
Moïse comme historien, comme moraliste et comme
législateur. C’est surtout dans ses Remarques critiques
(qui ne s’occupent que du Pentateuque) qu’il donne libre
cours à son scepticisme. La version resta inachevée. En
dehors des deux volumes déjà mentionnés, fut publié
après sa mort, par J. Disney et Ch. Butler : À new
Translation of the Book of Psalms, from the original
Hebrew ; with various Readings and Notes, in-8°, Londres,
1807 ; œuvre inachevée (Ps. i-cvm). — Malgré tous
ses écarts, Geddes prétendait toujours être catholique. Il
n’est pas certain cependant qu’il eût conservé la foi à la
divinité de Jésus-Christ. Un prêtre français, appelé Saint-Martin,
lui donna l’absolution la veille de sa mort, mais
sans être sûr que le malade eût sa pleine connaissance.
J. M. Good, Memoirs of the life and writings of Alex.
Geddes, in-8°, Londres, 1803, p. 525. John Douglas, le
vicaire apostolique de Londres, ne voulut point permettre
qu’on célébrât publiquement le saint sacrifice pour le
repos de son âme. Les rationalistes lui ont décerné de
grands éloges. H. Dôring, dans Ersch et Gruber, Allgemeine
Encyklopàdie, sect. i, t. lvi, p. 419 ; H. G. Paulus,
son ami, traduisit en allemand, en 1801, sa Modest
Apology for the Roman catholics of Great Britain, in-8°,
Londres, 1800, qui était plus une attaque qu’une défense
des catholiques. Un autre rationaliste allemand, Joh. Sev.
Vater, fit entrer les Critical Remarks de Geddes dans
son Commentar ûber den Pentateuch, mit Einleitung
zu den einzeVnen Abschnitten des eingeschalten TÏèbérsetzung
von Alex. Geddes’s kritischen und exegetischen
Anmerkungen, 3 in-8°, Halle, 1802. — Esprit bizarre et
singulier, qui prétendait reconnaître le caractère des
gens à la forme de leur nez, Geddes joignait à des qualités
réelles de graves défauts. Ses connaissances philologiques
etlinguistiques étaient étendues, son érudition vaste, mais
il en abusa et manqua en tout de mesure. Il traite d’une
façon arbitraire le texte original, et adopte les sens les plus
forcés. Ses notes ne choquèrent pas moins les protestants
que les catholiques. — Voir W. Orme, Bibliotheca
biblica, in-8°, Edimbourg, 1824, p. 202. F. Vigouroux.
- GEDDIEL##
GEDDIEL (hébreu : GaddVêl ; Septante : TouSi^X), fils de Sodi, de la tribu de Zabulon, fut un des explorateurs envoyés par Moïse dans la terre de Chanaan. Num., xiii, 10.
- GÉDÉLIAS##
GÉDÉLIAS (hébreu : Gedalyâkû ; Septante : ToSo-Xfa ; ), fils de Phassur, un des principaux personnages de Juda qui demandèrent au roi Sedécias la mort de Jérémie et le firent jeter dans une prison souterraine. Jér., xxxviii, 1, 4, 6.
- GEDÉON##
GEDÉON, nom de trois Israélites dans la Yulgate.
1. GEDÉON (hébreu : Gid’ônî ; Septante : raSewvt ; Codex Alexandrimis : TaSzuvi), le père d’Abidan qui était chef de la tribu de Benjamin pendant le séjour au désert du Sinaï. Num., i, 11 ; ii, 22 ; vii, 60, 65 ; x, 24.
2. GEDÉON (hébreu : Gide’ôn, « celui qui abat ; » Septante : Tz&swt), le cinquième juge d’Israël et le phis grand de tous, après Samuel.
I. Gédéon avant sa judicature.
1° Tribu et famille. — Il était de la tribu de Manassé et de la famille d’Abiézer. Voir t. ii, col. 2164. Cette famille tenait nn rang modeste dans la tribu. Jud., vi, 15. Le père de Gédéon se nommait Joas et habitait Éphra. Jud., vi, 11. Gédéon lui-même était un homme vigoureux et de belle taille. Jud., viii, 18.-2° Vocation. — Quand il fut choisi par Dieu pour délivrer ses contemporains, il élait occupé à dépiquer les épis de blé, non dans l’aire, mais dans le pressoir, probablement dans la cuve supérieure où on foulait les raisins, par crainte des Madianites. Voir t. ii, col. 1869. Depuis sept ans, en effet, cette peuplade opprimait les Israélites, coupables d’idolâtrie. Chaque année, les Madianites, avec les Amalécites et les Arabes nomades, faisaient des razzias sur les terres des Hébreux. Ils parcouraient le pays de l’est à l’ouest, dressaient leurs tentes au milieu des champs ensemencés et pareils à une nuée de sauterelles, dévoraient les récoltes et enlevaient les bestiaux. Les habitants se réfugiaient alors dans les montagnes et se cachaient dans les cavernes. Instruits par l’épreuve, ils se ressouvinrent enfin du Seigneur qui, satisfait de leur repentir, leur fit annoncer par un prophète leur prochaine délivrance. Jud., vi, 1-10. Jéhovah suscita Gédéon pour cette œuvre de libération. Un ange apparut au fils de Joas sous le térébinthe qui s’élevait auprès du pressoir, et lui dit : « Le Seigneur est avec vous, vaillant héros. » Gédéon s’enquit auprès du messager céleste qu’il ne connaissait pas et qu’il prenait pour un voyageur, des motifs pour lesquels Dieu abandonnait son peuple aux coups des Madianites. L’ange lui révéla alors la mission dont il était chargé et lui annonça que Dieu l’avait choisi pour délivrer Israël. Surpris, Gédéon objecta l’humble condition de sa famille. L’ange le rassura et lui promit le secours divin et la victoire. Par prudence et non par défiance, Gédéon demanda un signe visible de sa mission et une garantie de cette promesse. Les exégètes se partagent sur la nature du signe demandé. La plupart estiment que Gédéon, en apprêtant un chevreau et des pains sans levain, voulait offrir un sacrifice à l’ange du Seigneur. Mais les plus récents ne voient dans ces apprêts qu’un repas préparé à l’envoyé céleste. Celui-ci manifeste sa puissance, en faisant jaillir du rocher un feu miraculeux qui consuma les mets apportés. Gédéon reconnut seulement qu’un ange du Seigneur lui avait apparu et il craignait de mourir ; mais Dieu le rassura et lui dit de se tenir en paix. Gédéon éleva en souvenir de cette apparition un autel qu’il appela : « La paix de Jéhovah. » — 3° Préparation ci la mission. — La nuit suivante, Dieu lui ordonna de renverser l’autel de Baal et l’âîêrâh, c’est-à-dire le pieu qui symbolisait la déesse Astarté ou le bois qui lui était consacré, voir t. i, col. 1074 ; et d’élever à leur place un