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JOAKIM — JOAS


roi chaldéen amena de nouveaux renforts pour vaincre une résistance dont ses généraux ne pouvaient triompher. D’après les Septante et la Vulgate, Joakim aurait été chargé de chaînes et conduit à Babylone. Le texte hébreu dit seulement que Nabuchodonosor le chargea de chaînes « pour le conduire à Babylone ». II Par., xxxvi, 5-7. Ce projet ne fut pas exécuté, pour une raison que le texte sacré n’indique pas. Josèphe, Ant. ]ud., X, vi, 3, dit que Joakim reçut pacifiquement Nabuchodonosor à Jérusalem, persuadé qu’il n’avait rien à redouter de lui, mais qu’une fois entré dans la ville, le monarque chaidéen mit à mort les plus distingués d’entre les habitants, et parmi eux le roi lui-même, dont il fit jeter le cadavre hors des murs sans sépulture. Ensuite il établit roi Joachin (Jéchonias), fils de Joakim, et emmena avec lui à Babylone trois mille captifs, au nombre desquels se trouvait le jeune Ézéchiel. Ce récit de Josèphe assigne à Joakim une fin conforme à ce que, par deux fois, avait prédit Jérémie. xxii, 18, 19 ; xxxvi, 30. Il est dit ailleurs que Joakim « se coucha avec ses pères ». IV Reg., xxiv, 5. Mais cette expression peut signifier soit simplement qu’il mourut, soit qu’après le départ de Nabuchodonosor son cadavre fut recueilli et enseveli dans le tombeau des

rois par les soins de son fils.

H. Lesêtre.

2. JOAKIM ('IwotxEîji), grand-prêtre (6 Eepeyc), fils du souverain pontife Helcias, contemporain de Jérémie et de Baruch. Il était resté à Jérusalem et les captifs de Babylone lui envoyèrent de l’argent pour les sacrifices et le service du sanctuaire. Baruch, i, 7.

3. JOAKIM ('iMaxss’ij), Juif déporté à Babylone, mari de Susanne, distingué par son rang et par ses richesses. Dan., xiii, 1, 4, 6, 28, 29, 63. Les vieillards qui accusèrent Susanne fréquentaient sa maison et avaient ainsi leurs entrées dans son parc. jr. 15-16, 26. Joakim rendit grâces à Dieu, ꝟ. 63, lorsque sa femme eut été justifiée, par la sagesse de Daniel, de leurs accusations calomnieuses. Quelques exégètes ont supposé que ce personnage important n'était autre que le roi Joakim.

^ Voir Joakim 1.

    1. JOANNA##

JOANNA ('ImswS ;), fils de Résa, un des ancêtres de Jésus-Christ. Luc, iii, 27. L'Évangéliste le donne comme petit-fils de Zorobabel. Il est possible qu’il soit le même que l’Hananias mentionné comme fils de Zorobabel (en prenant « fils » dans le sens de petit-fils). I Par., iii, 19. 'I(i) « w3 ; peut être la transcription grecque de Ifànanyâh. Voir Hananias 1, col. 414.

    1. JOARIB##

JOARIB (hébreu : Yehôyàrîb ; Septante : 'Iùiapîg), orthographe, dans II Esd., xi, 10, et dans I Mach., ii, 1, du prêtre qui est appelé dans les Paralipomènes Joiarib. Voir Joiarib.

JOAS (hébreu : Yô'ds, écrit aussi Yehô'âs, les deux formes étant employées indifféremment en hébreu pour désigner le même personnage ; Septante : 'Itoâç), nom en hébreu de sept Israélites. Joas5 est appeb’parla Vulgate Securus. En revanche, un huitième Israélite qu’elle appelle Joas, I Par., vii, 8 (voir Joas 6), porte en hébreu un nom différent.

1. JOAS, père de Gédéon, descendant de Manassé, de la famille d’Abiézer. Jud., vi, 11, 29 ; vii, 14 ; viii, 29, 32. Il n’avait pas été fidèle au service du vrai Dieu et avait élevé un autel à Baal, mais lorsque son fils, après avoir été appelé à délivrer son peuple de la servitude des Madianites, eut renversé l’autel idolâtrique et coupé Vaschérah, Joas prit sa défense contre les autres membres de sa tribu. Jud., vi, 29-32. Voir Gédéon, col. 146.

2. JOAS, fils d’Amélech, d’après la Vulgate. III Reg.,

xxir, 26 : II Par., xviii, 25. On croit assez communément que Aniéléch, regardé comme un nom propre par saint Jérôme, est en réalité un nom commun, ham-mélék, « le roi, » et qu’il faut traduire le texte original ainsi : « Joas, fils du roi, » c’est-à-dire d’Achab, roi d’Israël. D’après cette explication, Joas aurait été un des jeunes fils de ce prince qui lui aurait confié, ainsi qu'à Amon, gouverneur de Samarie, l’administration du royaume, pendant qu’il conduisait lui-même son armée contre RamothGalaad. Avant son départ, Achab donna l’ordre à l’un et à l’autre de retenir en prison le prophète Michée, fils de Jémia, qui lui avait prédit qu’il périrait au siège de Ramoth. Voir Amélech 1, t. i, col. 473, et Michée, fils de Jémia.

3. JOAS, roi de Juda (877-837 d’après la chronologie ordinaire ; 837-798 d’après la chronologie assyrienne). Il était fils d’Ochozias, qui fut mis à mort par l’ordre de Jéhu. À la mort d’Ochozias, sa mère, Athalie, fit périr toute la descendance de son fils, afin de monter ellemême sur le trône de Juda. Joas, le plus jeune fils d’Ochozias, à peine âgé d’un an, fut soustrait au massacre par sa tante, Josabeth, et ensuite tenu caché pendant six ans dans le Temple. La septième année, le grand-prêtre Joi’ada révéla sa présence, le fit proclamer roi, le sacra et suscita ainsi une sorte de conspiration dans laquelle Athalie périt à son tour. Voir Athalie, t. i, col. 1207, 1208. Joiada profita de la proclamation du nouveau roi pour faire jurer au peuple fidélité envers le Seigneur, détruire le culte de Baal, qu’Athalie avait installé jusque dans le Temple, et rétablir toutes choses dans les conditions réglées par le roi David.

Le jeune Joas subit naturellement l’influence du grand-prêtre auquel il devait le trône. Il demeura fidèle au Seigneur tant que cette influence s’exerça sur lui. Devenu plus grand, il se préoccupa des travaux de réparation et d’entretien que réclamait le Temple, et il ordonna aux prêtres de consacrer à ces travaux l’argent qui provenait des offrandes. La vingt-troisième année de son règne, Joas constata qu’il n’avait pas été tenu compte de ses ordres. Il s’en plaignit à Joiada et résolut de décharger les prêtres d’un soin dont ils s’acquittaient si mal. Un coffre fut placé dans le Temple pour recevoir les offrandes. Quand il paraissait plein, un officier du roi et un représentant du grand-prêtre le vidaient. Les sommes ainsi recueillies servirent à payer les ouvriers employés aux réparations de l'édifice. Celles-ci terminées, on consacra les sommes qui restaient disponibles à la fabrication d’ustensiles d’or et d’argent destinés au Temple.

Joiada s'éteignit à un âge très avancé. Voir Joiada. Après sa mort, certains chefs de Juda acquirent auprès du roi l’influence qu’avait eue le grand-prêtre et ils en firent mauvais usage. Joas, qui paraît avoir manqué de caractère, se laissa persuader par ses nouveaux conseillers. Il permit de rétablir le culte d’Astarthé et des idoles, à la place du culte du vrai Dieu. En vain des prophètes firent entendre leurs voix. Le fils même de Joiada, Zacharie, ne fut pas écouté. Joas poussa l’ingratitude jusqu'à le faire lapider dans le Temple, crime qui suscita une horreur dont Notre-Seigneur lui-même évoque le souvenir. Matth., xxiii, 35 ; Luc, xi, 51. La même année, par un juste châtiment de Dieu, le roi de Syrie, Hazæl, monta contre le royaume de Juda, s’empara de Geth et serait arrivé jusqu'à Jérusalem, si Joas ne l’avait arrêté en lui envoyant tous les objets précieux qui avaient été consacrés dans le Temple par ses prédécesseurs et par lui-même, et tout ce que renfermaient le trésor du sanctuaire et le trésor royal.

Celte défaite et cette humiliation affectèrent profondément le roi. Les partisans de Joiada et de Zacharie reprirent courage et deux serviteurs de Joas, Zabad et Jozabad, se faisant les exécuteurs d’une haine générale,