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JEUNESSE — JÉZER


Eccle., xii, l ; discipliner sa vie, Eccli., xxx, ll ; se corriger par la fidélité aux commandements, Ps. cxviii (cxix), 9, et savoir porter le joug. Lam., iii, 27. — 3° Le jeune homme trouvera une sauvegarde et une joie dans la fondation d’une famille. Il chérira l’épouse de sa jeunesse, Prov., v, 18 ; Is., liv, 6 ; Mal., ii, 15, et la jeune épouse elle-même, si aile devient veuve et ne peut persévérer dans un saint veuvage, devra se remarier. I Tim., v, 11-14. — 4° Il convient à la jeunesse de louer Dieu, Ps. cxlviii, 9 ; de chercher sa joie dans le Seigneur, Ps. xliii (xlii), 4 ; de parler peu dans sa propre cause, Eccli., xxxii, 10 ; d’être soumise aux vieillards, I Pet., v, 5 ; d’amasser pour ses vieux jours, Eccli., xxv, 5, et surtout de se montrer énergique dans le service de Dieu et la lutte contre le démon. I Joa., ii, 13, 14. — 5° Une jeunesse ainsi employée méritera l’éloge qui en est fait au livre de la Sagesse, iv, 8-16 : « La vieillesse respectable n’est pas celle qui se prolonge et se compte par le nombre des années : pour l’homme, la sagesse tient lieu de cheveux blancs et une vie sans tache vaut un âge avancé… » Le juste, « même s’il meurt prématurément, a fourni une longue carrière… Le juste qui meurt est la condamnation des impies qui survivent, et la jeunesse enlevée rapidement celle des longues années

du méchant. »

H. Lesêtre.
    1. JÉZABAD##

JÉZABAD (hébreu : Yôzâbâd, « Jéhovah adonné ; » Septante : ’ItoaÇagâO), Benjamite, de Gadéroth, qui s’attacha à David, pendant que celui-ci demeurait à Siceleg, et se distingua par sa bravoure. I Par., xii, 4. — Sept autres Israélites portent le nom de Yôzabâd dans le texte original, mais la Vulgate appelle cinq d’entre eux Jozabad, I Par., xii, 20 (deux dans ce verset) ; II Par., xxxi, 13 ; xxxv, 9, et les deux derniers Jozabed, I Esd., viii, 33 ; X, 22, 23 (celui du ꝟ. 23 est probablement identique avec le Jozabed de II Esd., viii, 7, et xi, 16). Dans tous ces noms, l’élément initial Yehôvâh est abrégé en Yo. Enfin trois autres noms propres hébreux ne diffèrent de ceux-là que par l’emploi du nom sacré Yehô au lieu de Yô. La Vulgate a transcrit ces trois noms de Yehôzâbâd par Jozabad, IVReg., xii, 21, etIIPar., xxiv, 26 ; I Par., xxvi, 4 ; JI Par., xvii, 18.

i. JÉZABEL. (hébreu : ’îzébél ; Septante : ’IsÇaê^, ’IeÇaëa), femme du roi d’Israël Achab. — C’était une princesse phénicienne, fille du roi des Sidoniens, Ithobaal l", qui était en même temps grand-prêtre de l’Astarthé sidonienne. Cf. Astarthé, t. i, col. 1182 ; Ménandre, dans Josèphe, Cont. Apion., i, 18. Il est vraisemblable que le mariage de Jézabel avec Achab fut ménagé par le père de ce dernier, Amri, qui comptait ainsi s’assurer une alliance avantageuse contre les Syriens, de plus en plus envahissants. Voir Amri, t. i, col. 526. La présence de Jézabel à Samarie y introduisit le goût du luxe phénicien et des habitudes raffinées que l’on n’y connaissait pas encore. Mais le pire fut que la nouvelle reine, fanatique des dieux de son pays, décida Achab à les adopter et à les servir avec elle. Baal eut donc son temple et son autel à Samarie même, et l’Astarthé phénicienne y fut également installée. III Reg., xv, 31, 32. Le premier avait à son service quatre cent cinquante prêtres, et la seconde quatre cents, qui étaient entretenus aux frais de Jézabel. III Reg., xviii, 19. Le prophète Élie s’éleva énergiquement contre cette invasion du culte de Baal. Il provoqua sur le Carmel la réunion de tous les prêtres qui desservaient le temple de l’idole, et, après la démonstration publique de leur impuissance et de celle de leur dieu, les fit massacrer. III Reg., xviii, 40. Cette exécution pouvait servir de représailles aux meurtres des prophètes ordonnés par Jézabel. Abdias, intendant du palais d’Achab, en avait caché et en nourrissait cent dans des cavernes, pour les soustraire à la cruauté de la reine, III Reg., xviii, 4, 13 ;

car beaucoup d’antres avaient déjà péri par son ordre. Jézabel entra en fureur en apprenant ce qui s’était passé au Carmel, et elle menaça de mort le prophète, qui s’enfuit dans le royaume de Juda. III Reg., xix, 1-3. La reine joua aussi le rôle le plus odieux dans l’affaire de la vigne de Naboth. Achab désirait acquérir, par achat ou par échange, cette vigne qui était contigue à son palais ; mais Naboth refusait d’aliéner l’héritage de ses pères. Jézabel intervint alors. Elle écrivit aux principaux de la ville, au nom d’Achab et en revêtant les lettres du sceau royal, pour leur commander de suborner deux faux témoins, qui accuseraient Naboth d’avoir maudit Dieu et le roi : puis, en conséquence de ce crime, on lapiderait Naboth. C’est ce qui fut fait. Jézabel invita ensuite le roi à venir prendre possession de la vigne. Mais Élie apparut, sur l’ordre du Seigneur ; il annonça à Achab les maux qui se déchaîneraient sur toute sa maison, et lui prédit que les chiens lécheraient son sang dans le champ même de Naboth et dévoreraient Jézabel près du rempart de Jezraèl. III Reg., xxi, 1-29. Voir Achab, t. i, col. 121, 124. Jézabel fut le mauvais génie d’Achab qu’elle excitait au mal et dont elle réussit à faire l’un des princes les plus impies et les plus abominables qui aient régné sur Israël.

Après la mort d’Achab, Jézabel resta toute-puissante sur ses deux fils, Ochozias et Joram, qui régnèrent l’un après l’autre. Le premier imita la conduite de son père et de sa mère. III Reg., xxii, 53. Joram ne fut pas meilleur. L’influence malfaisante de Jézabel s’exerça même sur le royaume de Juda, par sa fille Athalie, qui épousa Joram, roi de Juda. Voir Athalie, t. i, col. 1207. La vengeance divine atteignit enfin Jézabel, comme l’avait prédit Élie, et comme Elisée le fit rappeler à Jéhu. IV Reg., ix, 7-10. Quand celui-ci, après avoir tué Joram, rentrait à Jezraèl, Jézabel, parée de son mieux (voir Antimoine, t. i, col. 672), comme pour en imposer au nouveau roi, se mit à la fenêtre d’une tour. De là, elle interpella ironiquement Jéhu en lui disant : « Estce la paix, nouveau Zambri, assassin de son maître ? » Zambri, en effet, avait tué le roi d’Israël, Éla, et n’avait lui-même régné que pendant sept jours. III Reg., xvi, 10-18. Jéhu leva la tête et demanda : « Qui est pour moi, qui ? » Deux ou trois eunuques se présentèrent et il leur dit : « Jetez-la en bas. » Jézabel fut donc précipitée, son sang rejaillit sur la muraille, Jéhu et ses compagnons la foulèrent aux pieds de leurs chevaux. Après avoir pris son repas dans le palais, Jéhu ordonna de l’enterrer, car elle était fille de roi. Mais les chiens avaient dévoré son cadavre, et il n’en restait que les extrémités des pieds et des mains. IV Reg., ix, 30-37. Ainsi se vérifiaient à la lettre les prophéties d’Élie et d’Elisée. — Le nom de Jézabel est resté synonyme de débauche, d’impiété et d’idolâtrie. Saint Jean donne le nom de Jézabel à une femme qui se dit prophétesse et propage, dans la ville de Thyatire, les pratiques de l’impureté et

de l’idolâtrie. Apoc, ii, 20-23.

H. Lesêtre.
    1. JÉZABEL##


2. JÉZABEL, nom donné dans l’Apocalypse, ii, 20-23, à une femme de Thyatire, fausse prophétesse qui imitait l’impiété et les crimes de Jézabel, femme d’Achab. Saint Jean annonce à « l’ange de Thyatire » que ceux qu’elle a séduits seront punis et mis à mort, s’ils ne font pas pénitence. Voir Jézabel 1.

    1. JÉZATHA##

JÉZATHA (hébreu : Vayezdfâ’; Septante : Za60u0aïo ;), le dixième et dernier des fils d’Aman. Les Juifs le firent périr à Suse avec tous ses frères. Esth., ix, 9. Les Septante et la Vulgate ont vu dans le Va initial la conjonction « et » et l’ont par conséquent supprimé dans le nom même.

    1. JÉZER##

JÉZER, nom, dans la Vulgate, d’un Israélite et d’une ville qui portent un nom différent en hébreu.