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GÉBAL


ouvriers de Salomon et ceux de IJiram, roi de Tyr. Le nom de Gébal, écrit tantôt Gubal, tantôt Gubli, est souvent mentionné dans les tablettes de Tell el-Amarna et dans les inscriptions cunéiformes. E. Schrader, Die Keilinschriften und dos dite Testament, 2e édit., in-8°, Geissen, 1883, p. 185. Il devint pour les Grecs B-j6), o ; ou BtêXo ;. On sait toute la célébrité que valurent à cette ville sainte du paganisme les souvenirs annuellement fêtés de la mort et de la résurrection d’Adonis, le Thammuz syrien. Sous la domination grecque, les pèlerinages auprès du fleuve qui, à la fonte des neiges, roulant des terres rouges, semblait encore teint du sang du jeune chasseur blessé, devinrent de plus en plus démonstratifs et fréquents. Le sensualisme de ce temps,

marbre blanc enfoui à cinq mètres sous terre, et il l’exploite en partie comme carrière de pierres, en partie comme trésor archéologique, car il réserve consciencieusement sous clef, dans un local voisin, les statues, les chapiteaux et même quelques-unes des frises découvertes par ses travailleurs. La partie de ce temple qu’il nous a été donné de visiter est vraiment magnifique. Les nécropoles qui s’étendent au levant de Djébaïl du sud au nord offrent aussi un vif intérêt, mais à d’autres points de vue. Il semble que l’artiste, y supprimant toute décoration, a voulu donner uniquement à la maison des morts le caractère de simplicité grandiose qui convient à de telles demeures.

Le type des habitants de Byblos est remarquable de

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26. — Vue de Djébaïl, prise de la forteresse en mai 1899. D’après une photographie de M. L. Heidèt.

non moins que le mysticisme naturel aux peuples d’Orient, y trouvait largement son compte. Voir Thammuz. Comme nous le dit III Reg., v, 18, les Gibliens furent de remarquables constructeurs. Nous sommes allés à Byblos (fig.26) en mai 1899, et nous avons vu les restes de leur célèbre architecture. Il n’est pas douteux, pour quiconque a examiné les soubassements de l’enceinte du temple à Jérusalem et les grandes pierres de l’angle sud-est du château de Djébaïl, que, tout en étant d’une époque différente, les ouvriers qui ont manié et taillé en bossage ces énormes blocs de 1 mètres de long sur deux de large sont de la même école (fig. 27 et 28). Les colonnes de granit bleu ou rose couchées à Djébaïl dans le petit port depuis longtemps ensablé et où n’abordent que des barques de pêcheurs, ne suffiraient pas, rongées qu’elles sont par le temps et les flots, à nous faire juger du goût que les Gibliens déployèrent en architecture. C’est dans les fouilles fortuitement entreprises’par un des grands propriétaires du pays qu’on doit aller admirer l’art des sculpteurs de Byblos. En voulant se bâtir une maison, il a mis la main sur un très beau temple de

force et d’agilité chez les hommes, de gracieuse affabilité chez les femmes. Des maisons à l’européenne commencent à s’élever un peu partout au milieu de ruines qui n’ont, d’ailleurs, rien de triste. La petite baie azurée, dans laquelle l’antique Byblos baignait ses. pieds, demeure encore, comme toutes celles qui, jusqu’à Beyrouth, s’arrondissent successivement en courbes capricieuses, le long de jolis et riches villages, un des sites les plus enchanteurs que l’antiquité eût trouvés pour y établir des fêtes de plaisir et deo réunions de débauche en l’honneur soit d’Adonis, soit de Beltis, la « Dame de Byblos ». Les monnaies de cette ville (iig 25) portent

l’inscription : tjꝟ. 4° d i, q a Z, , U-Gebal qodSef, « à Gébal la sainte. » Des monnaies de l’époque impériale représentent le même temple de Byblos consacré à Baal et à Beltis. (Voir fig. 390, t. i, col. 1318.) — Voir Corpus inscriptionum Sèmiticarum, in-f°, Paris, 1881, t. i, fasc. i, p. 1-8 ; Strabon, xvi, 2, 18 ; E. Renan, Mission de Phénicie, in-f », Paris, 1864, p. 153-281 ; E. G. Rey, Étude sur les monuments de l’architecture militaire des