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JÉSUS-CHRIST


çante, au lieu de passer la nuit en ville, il se retirait le sçir sur la montagne des Oliviers, peut-être à Bethphagé, où on le connaissait bien. Joa., viii, 1 ; Matth., xxi, 2, 3 ; Marc, xi, 2, 3 ; Luc, xix, 30, 31.

Le costume.

Le Sauveur était vêtu comme le

commun des Galiléens, sans ces recherches et ces élégances par lesquelles certains personnages attiraient sur eux l’attention. Matth., xi, 8 ; xxiii, 5. Il portait sur la tête le kouffièh ou turban flottant, qui était d’usage invariable parmi ses compatriotes et que le climat rendait indispensable, surtout en voyage. Voir Coiffure, t. ii, col. 828. Il avait une tunique sans couture, Joa., xix, 23, et le manteau un peu ample qu’une ceinture relevait et serrait autour des reins quand il voulait marcher. Voir Ceinture, t. ii, col. 392, 3°. Ces vêtements n’étaient pas tout blancs, car ils le devinrent à la transfiguration, Matth., xvii, 2, ni probablement rouges, cette couleur étant réputée luxueuse et plus spéciale au manteau militaire. Matth., xxvii, 28. Voir Cochenille, , t. ii, col. 818, 3°, 4°. Le brun, le bleu et les rayures de couleur sur fond blanc étaient alors d’usage commun, et l’on employait, à la confection des vêtements, surtout la laine, puis le fin et peut-être le coton. Voir Étoffes, t. ii, col. 2036. Le Sauveur était chaussé de sandales retenues par des courroies. Matth., m, 11 ; Marc, 1, 7 ; Luc, iii, 16 ; Joa., i, 27. Voir Chaussure, t. ii, col. 633, 634. Un bâton lui servait de soutien pendant la marche et parfois de défense contre les animaux sauvages, surtout la nuit. Voir Bâton, 1. 1, col. 1509. Notre-Seigneur avait recommandé à ses Apôtres de s’en aller prêcher dans le plus simple appareil : rien qu’un bâton, pas de provisions, pas d’argent, pas de rechange pour la tunique ni les sandales. Matth., x, 9 ; Marc, vi, 8, 9 ; Luc, IX, 3 ; x, 4. Ainsi procédait-il vraisemblablement lui-même. Sur les traits du Sauveur, d’après les anciennes peintures, voir fig. 266 et 267, et Beauté, 1. 1, col. 1534 ; Philpin de Rivière, La physiologie du Christ, Paris, 1899, p. 250-270. Pour l’iconographie du Sauveur, voir E. von Dobschutz, Christusbilder. Untersuchungen zur cliristlichen Legenden, 2 in-8°, Leipzig, 1899 (bibliographie de la prosopographie depuis 1649 jusqu’à nos jours, t. ii, p. 293**) ; F. X. Kraus, Iieal-Encyklopàdie, t. ii, p. 24 ; H. Detzel, Chrhtlicha Ikonographie, 2 in-8°, Fribourg-en-Brisgau, 1894-1896, t. i, p. 75-93 : E. Hennecke, Altchristliche Malerei, in-8°, Leipzig, 1896, p. 79-84 ; Ad. Beissel, Bilder aus der Geschichte der allchristhchen Kunst, in-8°, Fribourgen-Brisgau, 1899.

La nourriture.

Le Sauveur se contentait naturellement

des aliments les plus communs, ceux qu’il nomme lui-même dans une de ses instructions, le pain, le poisson, les œufs. Matth., vii, 9, 10 ; Luc, xi, 11, 12. Ce pain était ordinairement du pain d’orge et ces poissons, des poissons du lac de Tibériade, que les Apôtres eux-mêmes eurent de temps en temps l’occasion de pêcher, que l’on faisait sécher et qui s’expédiaient ensuite dans tout le pays. Matth., xiv, 17 ; xv, 34 ; Marc, vi, 38 ; viii, 7 ; Luc, ix.13 ; Joa., vi, 9. Les Apôtres allaient quelquefois eux-mêmes chercher ces provisions, Joa., IV, 8, et les emportaient avec eux quand il était nécessaire. Marc, viii, 14. Les saintes femmes pourvurent habituellement à ce soin. Luc, viii, 3. Toutefois les Apôtres disposaient de quelque argent pour acheter le nécessaire en certaines circonstances. Joa., vi, 6, 7. Judas fut chargé de tenir la bourse et de faire certains achats. Joa., xiii, 29. Le divin Maître accepta plusieurs fois de prendre part à des repas plus importants. Matth., ix, 9-17 ; Luc, vii, 36 ; xiv, 1 ; xix, 1-10 ; Joa., ii, 2 ; xii, 1-10. Comme il vivait de la vie commune et ne pratiquait pas les mortiûcations extraordinaires de saint Jean-Baptiste, certains esprits étroits se scandalisaient et l’appelaient « gourmand et buveur de vin », ainsi qu’il le remarque lui-même. Matth., xi, 19 ; Luc, vii, 34.

Le repos.

Il n’en est guère question dans la vie

publique du Sauveur. Quand il passe par la Samarie, il est fatigué du chemin et s’assied près du puits de Jacob ; mais c’est pour travailler aussitôt à l’instruction de la Samaritaine. Joa., IV, 6. Pendant une traversée du lac de Tibériade, il dort dans la barque, la tête appuyée sur un coussin. Matth., viii, 24 ; Marc, iv, 38 ; Luc, viii, 23. Mais il passait aussi des nuits en prière, Luc, vi, 12, et il aimait à prier dans la solitude. Marc, 1, 35 ; Luc, v, 16 ; xi, 1. C’était là son repos.

La prédication.

Elle fut l’occupation principale

du Sauveur pendant sa vie publique. Il faisait entendre partout sa parole, au bord du lac, Matth., xiii, 1 ; Marc, iv, 1 ; du haut d’une barque, Luc, v, 3 ; dans la campagne, Matth., v, 1 ; Luc, vi, 17 ; dans les maisons,

+DEDONI.SDEIGAVDIO SVS FECITI 267, — Image antique du Christ. — Cimetière de Pontien. D’après Garrucci, Storia deW arte Christiana, t. II, pl. 86.

Matth., xii, 46 ; Marc, ii, 2 ; et surtout dans les synagogues. Marc, i, 21 ; Matth., xii, 9 ; Joa., vi, 60, etc. Voir Synagogue.

VI. Dernière semaine de la vif. de Jésus. — Les six derniers jours de la vie de Notre-Seigneur ont une importance extrême, parce que c’est pendant ces jours qu’il remplit, de la manière la plus imprévue, la plus tragique et la plus émouvante, sa mission de Rédempteur. Aussi les Évangélistes sont-ils riches de détails sur cette courte période, saint Jean menant ici son récit parallèlement à celui des synoptiques, mais ajoutant beaucoup de traits et surtout beaucoup de discours dont ses devanciers, toujours tributaires des nécessités de la prédication populaire, n’avaient pas fait mention.

I. LE PREMIER JOUR (DIMANCHE DES RAMEAUX). —

1° Le lendemain du festin chez Simon le lépreux, lequel avait eu lieu probablement le jour du sabbat, Joa., xii, 12, Jésus partit de Béthanie pour Jérusalem. Les Juifs, croyants ou sceptiques, qui s’étaient rendus dans la première localité, Joa., xii, 9, le devancèrent et portèrent dans la ville sainte la nouvelle de son arrivée. A quelque distance du petit village de Bethphagé, voir Bethphagé, 1. 1, col. 1706-1709, et Revue biblique, 1892,