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JÉSUS-CHRIST

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Matth., xviii, 2-6, 10 ; Marc, ix, 35, 30, 41. Voir Enfant, t. ii, col. 1789, 1790.

Avec les pécheurs.

Notre-Seigneur n’hésite pas

à les accueillir, à les instruire, à les traiter avec beaucoup de compassion et de bonté, afin de pouvoir ensuite leur pardonner leurs péchés. C’est ainsi qu’il procède avec la Samaritaine, Joa., iv, 7-27 ; avec le paralytique de Capharnaùm, Marc, ii, 5-9 ; avec le publicain Matthieu, à l’occasion duquel il déclare être venu non pour les justes, mais pour les pécheurs, Marc., ii, 14-17 ; Luc, v, 29-32 ; avec la pécheresse, Luc, vii, 37-50 ; avec la femme adultère, Joa., viii, 3-11 ; avec Zachée. Luc, xxi, 1-10. Aux pharisiens et aux scribes qui se scandalisent de cette condescendance, il révèle qu’il y a grande joie au ciel pour la conversion d’un seul pécheur, et raconte la touchante parabole du prodigue. Luc, xv, 1-32.

Avec les pharisiens.

Vis-à-vis de ces hommes qui

avaient en grande partie la direction religieuse de la nation, Notre-Seigneur se montra condescendant, mais ferme et même sévère, quand il le fallut. Il accepta trois fois de prendre son repas chez des pharisiens, bien qu’il ne fût pas toujours accueilli avec les égards qu’on ne refusait à aucun hôte honorable, et que même là on continuât à l’épier et à lui tendre des pièges. Luc, vii, 36-50 ; xi, 37-54 ; xiv, 1-24. Il y trouvait une occasion de travailler à la conquête de quelques âmes et à l’instruction ou l’édification de beaucoup d’autres, d’autant plus que l’usage autorisait, même ceux qui n’étaient pas conviés, à pénétrer dans la salle du festin. Cf. Trench, Notes on the Parables, Londres, 1841, p. 299. Cela n’empêchait pas cependant-le Sauveur d’adresser aux pharisiens de sévères reproches, surtout vers la fin de son ministère public, après qu’ils eurent tout fait pour entraver son œuvre et quand la sévérité resta le seul moyen de convertir ceux que n’avait pu gagner la bonté. Luc, xi, 37-54 ; xvi, 13-18. Voir Pharisiens.

Avec la foule.

Cette foule se composait de gens du

peuple, parmi lesquels se trouvaient des pauvres, des infirmes, des estropiés et des malades, quelquefois incapables de se mouvoir eux-mêmes et transportés par des voisins charitables. Cette foule était énorme autour de Notre-Seigneur. À celle que fournissait la Galilée s’ajoutait celle qui accourait de la Judée, de la Pérée, de la Syrie, de l’Idumée, de la Phénicie et des bords de la mer. Matth., iv, 24, 25 ; Marc, iii, 7, 8 ; Luc, vi, 17. Divers mobiles agitaient cette foule qui se renouvelait partout où Jésus paraissait : la curiosité, le désir de voir des miracles, d’en profiter pour soi-même ou d’en faire profiter les autres, quelquefois la reconnaissance et aussi l’attrait surnaturel que le Fils de Dieu exerçait, à leur insu, sur les âmes simples et droites. Ces multitudes, en partie recrutées parmi les gentils, se montraient souvent indiscrètes, sans que jamais le bon Maître se plaignît. Elles encombraient les maisons où il était entré, Marc, ii, 2 ; Luc, viii, 19 ; ne lui laissaient même pas le temps de prendre sa nourriture, Marc, iii, 20 ; vi, 31 ; se précipitaient sur lui, Marc, iii, 10 ; le pressaient, Marc, y, 24 ; le retenaient pour l’empêcher de s’en aller. Luc, IV, 42. Il en était arrivé à ne plus pouvoir entrer dans les villes et se voyait obligé de rester dans la campagne, pour que la foule pût trouver placeautour de lui. Marc., 1, 45. Elle le suivait, même au prix de longues courses, jusque dans des lieux inhabités. Matth., xiv, 13-15 ; Marc, vi, 31-34 ; Luc, ix, 10, 11 ; Joa., vi, 5, etc. Jésus éprouvait un profond sentiment de compassion en voyant ces milliers d’hommes qui le suivaient ainsi. Matth., xv, 32 ; Marc, vi, 31 ; viii, 2. Cette compassion n’était pas stérile ; elle se traduisait par des guérisons et des miracles de toutes sortes. En Galilée, les multitudes se montraient très sympathiques au divin Maître ; les notes discordantes venaient ordinairement des pharisiens et des scribes envoyés de Jérusalem. Dans la ville sainte, où Notre-Seigneur ne se rendait qu’à lVpoque des grandes fêles,

les Juifs ne pouvaient aisément manifester la haine qui animait bon nombre d’entre eux contre lui ; car l’élément galiléen s’y trouvant alors fortement représenté, il n’eût pas été prudent de violenter le Sauveur sous les yeux de ses compatriotes. Luc, xxii, 2. Pour se faire une idée juste du dévouement surhumain de Jésus et de l’effet qu’il produisit sur les masses, il importe de se le représenter presque sans cesse entouré de ces foules immenses, se faisant écouter d’elles et multipliant en leur faveur, avec une imperturbable patience, les preuves de sa puissance et de sa bonté.

II. SA vie journalière.

L’habitation.

Depuis

qu’il avait quitté Nazareth, Notre-Seigneur n’avait plus de demeure fixe. Capharnaum, que saint Matthieu, IX, 1, appelle « sa ville », était le centre principal d’où rayonnait son activité. Voir Capharnaum, t. ii, col. 201203. Joa., Il, 12, Matin., iv, 13. Il est probable que, dtns

266. — Image antique du Christ. — Cimetière de S. Gaudioso à Naples. D’après Garrucci, Storia deW arte Christiana, t. II pi. 104.

cette ville, quelque disciple avait mis une maison à sa disposition. Pendant ses courses apostoliques, Jésus trouvait aisément l’hospitalité chez les habitants du pays qu’il visitait. Voir Hospitalité, col. 762. Il pratiquait sans doute pour son propre compte les recommandations qu’il faisait à ses Apôtres et à ses disciples : à l’arrivée dans une localité, demander quelle est la maison honorable, s’y présenter en disant : « Paix à cette demeure, » et y rester durant tout son séjour en ce même lieu, sans passer de maison en maison. Matth., x, 11, 12 ; Marc, vi, 10 ; Luc, IX, 4 ; x, 5-7. Mais bien souvent, quand il se retirait loin des villes et des bourgades, il pouvait dire que le Fils de l’homme n’avait pas ou reposer sa tête, tandis que les chacals ont leur tanière et les oiseaux leur nid. Matth., viii, 20 ; Luc, ix, 58. À Jérusalem, il était reçu chez quelque autre disciple. Il en est un qui devint son hôte au moment de la dernière Cène. Matth., xxvi, 18 ; Marc, xiv, 13-15 ; Luc, xxii, 11, 12. Mais celui-là ne devait pas donner habituellement asile au Sauveur, puisque Judas ignora sa maison jusqu’au moment où il y pénétra. Notre-Seigneur logeait vraisemblablement dans l’intérieur de la ville, quand Nicodème vint le trouver « de nuit ». Joa., iii, 2. Des que la persécution devint plus mena-