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JÉSUS-CHRIST
« Tu es prêtre pour toujours, selon l’ordre de Melchisédech. » Ps. ex (cix), 4. « En tous lieux est offert à mon

nom l’encens et une hostie pure. » Mal., i, 11 ; Matth., ixvi, 26-29 ; Marc.xrv, 22-25 ; Luc, xxii, 15-20.

15. Agonie du Sauveur. « Mon cœur tremble en moi, et les terreurs de la mort m’assiègent ; la crainte et l’épouvante m’assaillent et le tremblement se saisit de moi. » Ps. lv (liv), 5, 6 ; Matth., xxvi, 3646 ; Marc, xiv, 32-42 ; Luc, xxii, 39-46.

16. La trahison de Judas. « Celui-là même avec qui j’étais en paix, qui avait ma confiance et qui mangeait mon pain, lève le talon contre moi. » Ps. xli (xl), 10. « Ils pesèrent pour mon salaire trente sicles d’argent. Jéhovah me dit : Jette-le au potier, ce prix magnifique auquel ils m’ont estimé. » Zach., xr, 12, 13 ; Matth., xxvi, 47-50 ; xxvii, 3-10 ; Marc, X£V, 43-45 ; Luc, xxii, 47, 48 ; Joa., xviii, 2-6.

17. Condamnation du Sauveur. « Pourquoi les nations s’agitentelles, … pourquoi les rois de la terre se soulèvent-ils. .. contre Jéhovah et contre son Christ ? » Ps. ii, 2. « De faux témoins se lèvent : ils m’interrogent sur ce que j’ignore et me rendent le mal pour le bien. » Ps. xiiv (xxxiv), 11-12 ; Matth., xxvi, 57-€6 ; Marc, xiv, 53-64 ; Joa., xviii, 19-24.

18. Les outrages et les supplices de la passion. « J’ai livré mon dos à ceux qui me frappaient et mes joues à ceux qui m’arrachaient la barbe. Je n’ai pas détourné mon visage des opprobres et des crachats. » Is., l, 6 ; Matth., xxvi, 67-68 ; Marc, xiv, 65 ; Luc, xxii, 63-€5.

Ils mettent du fiel dans ma nourriture et, pour étan

rie, à la brebis qui se tait devant ceux qui la tondent ; il n’a point ouvert la bouche. Il a été enlevé par l’angoisse et le châtiment, et, parmi ceux de sa génération, qui a cru qu’il était retranché de la terre des vivants et frappé pour les péchés do son peuple ?… Il a plu à Jéhovah de le briser par la souffrance. Après avoir livré sa vie en sacrifice pour le péché, il verra une postérité. .. Il partagera le butin avec les puissants, parce qu’il s’est livré lui-même à la mort, qu’il a été mis au nombre des malfaiteurs, qu’il a porté les péchés de beaucoup d’hommes et a intercédé pour les coupables. »

— Les prophéties concernant la passion du Messie sont les plus remarquables par leur nombre et par la précision de leurs détails, afin que le mystère de la croix, qui devait être un scandale pour les Juifs, I Cor., i, 23, ne pût cependant être méconnu. Au début de sa Passion, le Sauveur fait comprendre à saint Pierre que c’est le moment où doivent s’accomplir les Écritures qui annoncent ses souffrances. Matth., xxvi, 54. Cf. Joa., xix, 28.

19. La résurrection. « Vous ne laisserez pas mon âme dans le Se’ol et vous ne permettrez pas que celui qui vous aime voie la corruption ; vous m’indiquerez le sentier de la vie. » Ps. xv, 10, 11 ; Matth., xxviii, 59 ; Marc, xvi, 9-11 ; Joa., xx, 11-18.

20. La rémission des péchés. « En ces jours-là, une source sera ouverte à la maison de David et aux habitants de Jérusalem, pour le péché et pour l’impureté. » Zach., xiii, 1 ; Matth., ix, 2, etc.

21. L’ascension. « Assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis l’escabeau de tes pieds. »

cher ma soif, ils m’abreuvent de vinaigre. » Ps. lxix j Ps. ex (cix), 1 ; Marc, xvi, 19.

(lxvih), 22 ; Matth., xxvii, 48 ; Marc, xv, 36 ; Joa., xix, 29. Il y a surtout deux prophéties capitales sur la passion du Sauveur. L’une est contenue dans le Psaume xxii (xxi), dont Notre-Seigneur daigna proférer le premier verset sur la croix et dont il indique ainsi l’importance messianique. En voici les principaux traits :

Tous ceux qui me voient se moquent de moi,

Ils ont la raillerie sur les lèvres et branlent la tête :

c II s’est conûé en Jéhovah, qu’il le sauve !

Qu’il le délivre s’il l’aime ! »…

Ne t’éloigne pas de moi, car l’angoisse est proche,

Et personne n’est là pour me secourir.

De nombreux taureaux m’environnent…

Ils ouvrent contre moi leur gueule

Comme un lion rugissant et dévorant.

Je suis comme l’eau qui s’écoule,

Et tous mes os sont disjoints…

Voici que des chiens m’assaillent,

Une troupe de brigands m’assiègent,

Ils percent mes mains et mes pieds,

Je pourrais eompter tous mes os ;

Et eux me regardent et me considèrent,

Ils partagent entre eux mes vêtements

Et tirent ma tunique au sort.

Matth., xxvii, 35-44 ; Marc, xv, 24-32 ; Luc, xxiii, 3343 ; Joa., xix, 18-24. L’autre prophétie se lit au chapitre lui d’Isaie ; elle porte surtout sur l’attitude du Messie pendant sa passion et sur les effets de sa mort : « Il n’avait ni beauté ni éclat pour charmer nos regards, et son aspect n’était pas fait pour nous plaire. Méprisé et rebuté des hommes, homme de douleur et habitué à la souffrance, pareil à quelqu’un dont on détourne la vue, nous l’avons dédaigné, sans faire cas de lui. Cependant, il a porté nos souffrances et il s’est chargé de nos douleurs. Nous l’avons considéré comme puni, frappé de Dieu et humilié ; mais il était blessé pour nos péchés, brisé à cause de nos iniquités. Le châtiment qui nous assure la paix est tombé sur lui, et c’est par ses blessures que nous sommes guéris. Nous étions tous errants comme des brebis, chacun s’égarait dans une voie particulière ; Jéhovah l’a frappé pour notre iniquité à tous. Il a élé maltraité et opprimé et il n’a pas ouvert la bouche, semblable à l’agneau qu’on mené à la bouche 22. La descente du Saint-Esprit. « Je répandrai mon esprit sur toute chair ; vos fils et vos filles, prophétiseront. .. Même sur les serviteurs et les servantes, en ces jours-là, je répandrai mon esprit. » Joël., Il, 28, 29 ; Act., ii, 2-18.

23. Conversion des gentils. « Lève-toi (Jérusalem), sois éclairée, car ta lumière arrive et la gloire de Jéhovah se montre sur toi. Vois, les ténèbres couvrent la terre et l’obscurité les peuples ; mais sur toi Jéhovah se lève, sur toi sa gloire apparaît : les nations marchent à ta lumière et les rois à l’éclat de tes rayons. Jette les yeux tout autour et regarde : tous s’assemblent et viennent vers toi. » Is., lx, 1-4 ; Act., xi, 18.

Force des prophéties.

1. Telles sont les principales

prophéties concernant Jésus-Christ. Elles tirent leur force de leur clarté, de la variété de leurs auteurs et de la manière dont elles s’adaptent au personnage qui en est l’objet. « Quand un seul homme aurait fait un livre des prédictions de Jésus-Christ, pour le temps et pour la manière, et que Jésus-Christ serait venu conformément à ces prophéties, ce serait une force infinie. Mais il y a bien plus ici. C’est une suite d’hommes, … qui, constamment et sans variation, viennent, l’un en suite de l’autre, prédire ce même avènement. » Pascal, Pensées, II, vi, 13, édit. Guthlin, Paris, 1896, p. 177. Et, cette variété de peintres ne nuit en rien à l’unité du tableau. « Dans cette multitude de peintres, se servant de pinceaux différents, chacun d’eux contemple le même personnage ; mais aucun d’eux ne voit sa physionomie totale. Ils annoncent tous le même événement ; mais nul ne l’annonce tout entier. Ils se lèvent à leur heure ; ils donnent un trait, un coup de pinceau ; puis ils disparaissent sans se douter de ce qu’est ce trait, ce coup de pinceau dans l’ensemble… Et cependant, de ces touches multiples, de ces coups de pinceau si divers, jetés sur la toile, de siècle en siècle, naît une peinture d’une unité si profonde, qu’on sent bien qu’il y a une main unique sous toutes ces mains, un regard souverain qui voit le tout et qui, seul, a le secret de cette peinture anticipée et lumineuse du Christ qui va venir. » Bougaud, Le christianisme et les temps présents, Paris, 1878, t. iii, p. 516. Cf. S. Irénée, Cont. hxres.,