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JESUS-CHRIST


ce qui était prescrit pour l’agneau pascal, dont on ne devait pas briser les os. Joa., xix, 36 ; Exod., xii, 46.

2. Arche d’alliance. Symbole de la présence de Dieu au milieu de son peuple, elle figure Jésus-Christ, le « Dieu avec nous a. Voir Arche d’alliance, 1. 1, col. 923.

3. Bouc émissaire. Comme le bouc émissaire, Jésus-Christ a été chargé des péchés des hommes, Is., lui, 6, et il a été rejeté « hors de la porte », Heb., xiii, 12, pour souffrir ; mais c’est comme le second bouc, immolé par le grand-prêtre, qu’il a été mis à mort. Voir Bouc émissaire, t. i, col. 1873.

4. Buisson ardent. Tout en symbolisant le peuple hébreu que ne consume pas le feu de la persécution en Egypte, voir Buisson ardent, t. i, col. 1970, le buisson ardent est encore considéré par l’Église comme la figure du Verbe s’incarnant dans le sein de Marie, sans entamer sa virginité. Cf. Ant. 3 ad Laudes in Circumcis. Dom.

5. Colonne de nuée. Cette nuée avait pour fonction de conduire Israël à travers le désert et de l’abriter contre le soleil. Elle était aussi comme le trône de Dieu au milieu de son peuple. Voir Colonne de nuée, t. ii, col. 851. Saint Paul voit dans cette colonne, qui dirige les Hébreux à travers la mer Rouge, une figure du Christ, qui fait passer les chrétiens par les eaux du baptême. ICor., x, 1, 2.

6. Échelle de Jacob. Le saint patriarche voit dans un songe une échelle qui atteint le ciel et sur laquelle montent et descendent les anges, messagers de la Providence divine auprès des hommes. Gen., xxviii, 12. Notre-Seigneur s’applique à lui-même cette figure : « Vous verrez le ciel ouvert et les anges de Dieu montant et descendant sur le Fils de l’homme. » Joa., i, 51. Lui-même devient, par son incarnation, l’intermédiaire nécessaire entre Dieu et les hommes.

7. Manne. Notre-Seigneur la mentionne comme le type de son Eucharistie, et c’est par comparaison avec la manne qu’il explique aux Juifs les qualités de la nourriture qu’il leur destine. Joa., VI, 31-52.

8. Rocher du désert. Pour désaltérer les Hébreux dans le désert, Moise frappa le rocher et l’eau jaillit. Exod., xvii, 6. Or, dit saint Paul, « le rocher, c’était le Christ, » I Cor., x, 4, qui désaltère les âmes par sa doctrine, sa grâce et son Eucharistie.

9. Sacrifices. Toutes les immolations liturgiques de l’ancienne Loi, que leur but ait été latreutique, propitiatoire, impétratoire ou eucharistique, ont été des types variés de l’unique oblation de Jésus-Christ. Heb., x, 1-14. Voir Sacrifices.

10. Serpent d’airain. « De même que Moise a élevé le serpent dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais ait la vie éternelle. » Joa., iii, 14, 15 ; Num., xxi, 9. Voir Serpent d’airain.

11. Tabernacle. On offrait autrefois des victimes dans le Tabernacle pour l’expiation des péchés. Jésus-Christ est lui-même un tabernacle plus parfait, qui n’est pas construit de main d’homme et dans lequel il obtient par son sang la rédemption définitive. Heb., IX, 11, 12. Sa chair est elle-même comparée au voile du sanctuaire. Heb., x, 20. Voir Tabernacle.

12. Toison de Gédéon. C’est encore l’Église qui signale dans le miracle de la toison de Gédéon une figure de l’incarnation. Ant. 2 ad Laudes in Circumcis. Dom. Cf. S. Justin, Dialog. cum Tryphon., 40-43, t. VI, col. 562-570 ; Huet, Dénionst. évang., dans les Démonst. évang. de Migne, 1834, t. v, col. 909-924 ; Curci, Lezioni sopra i quatlro Evangeli, Florence, 1874, t. i, p. 81-84.

il. les prophéties. — Notre-Seigneur indique lui-même aux Juifs le témoignage formel que lui rendent les Écritures, c’est-à-dire l’Ancien Testament parlant de lui prophétiquement, et il met ce témoignage en parallèle avec ceux que lui rendent saint Jean-Baptiste et son

Père, dont il fait les œuvres. « Vous scrutez (Ipsuvàte) les Écritures, en vous imaginant qu’en elles vous avez la vie éternelle ; or ce sont elles qui rendent témoignage de moi… Celui qui vous accuse, c’est Moise lui-même, en qui vous espérez. Car si vous aviez foi en Moïse, vous auriez sans doute également foi en moi ; c’est de moi en effet qu’il a écrit. Mais si vous ne croj ez pas à ses écrits, comment croirez-vous à mes paroles ? » Joa., v, 39-47. La conclusion évidente qui ressort de ce passage, c’est qu’il y a dans les écrits de l’Ancien Testament des traits qui se rapportent directement à Notre-Seigneur, qui doivent servir à le faire reconnaître comme Messie et même préparer les Juifs à croire en ses paroles. Ces traits sont d’ailleurs assez saillants pour que le Sauveur puisse reprocher à des docteurs, qui scrutent les Écritures, de ne les avoir pas aperçus. On doit conclure de même de cette autre parole du Sauveur aux mêmes interlocuteurs : « Abraham, votre père, a tressailli de joie pour voir mon jour. » Joa., viii, 56. D’où est venu à Abraham ce désir qui l’a rempli de joie et qui le faisait aspirer à la venue du Rédempteur, sinon de la promesse qui lui a été faite et qui, conséquemment, visait directement le Messie ? Gen., xii, 3. Cf. S. Irénée, Conl. hæres., iv, 5, 5, t. vii, col. 986. Notre-Seigneur daigna lui-même expliquer les prophéties messianiques aux deux disciples d’Emmaus : « Et commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliquait, dans toutes les Écritures, ce qui le concernait. » Luc, xxiv, 27. Enfin, il fit la même leçon aux Apôtres réunis et « leur ouvrit le sens afin qu’ils comprissent les Écritures ». Luc, xxiv, 44-47. Il y a donc incontestablement dans les écrits mosaïques et dans ceux des prophètes des passages qui se rapportent personnellement à Jésus-Christ. Pour le nier, il faudrait prendre les paroles de Notre-Seigneur dans un sens tout opposé au sens très clair qu’elles présentent naturellement. Cf. Encyclique Providentissimus, t. i, p. x.

Prophéties selon l’ordre des temps.

Les prophéties

messianiques peuvent être recueillies d’après l’ordre dans lequel elles ont été inspirées. Cet ordre a l’avantage de faire ressortir le développement progressif des révélations divines, depuis les promesses générales faites au premier homme et aux patriarches, jusqu’aux descriptions circonstanciées de David et d’Isaie. Voici, dans cet ordre, autant du moins qu’on peut l’établir, la série des prophéties concernant le Sauveur :

1. Période patriarcale.

1° En même temps que le châtiment du premier péché, Dieu annonce le Sauveur futur, qui sera de la race de la femme et par qui cette race écrasera la tête du serpent. Gen., iii, 15. — 2° La consolation future passera par Noé, Gen., v, 29, et ce sont ensuite les tentes de Sem que Dieu choisira pour y habiter. Gen., ix, 27. — 3° La bénédiction de toutes les nations viendra par Abraham, Gen., xii, l-7 ; xiii, 14-17 ; xvii, 1-9 ; xviii, 17-19 ; xxii, 16-18 ; par Isaac, Gen., xxvi, 1-5, et par Jacob, substitué intentionnellement à son aîné Ésaû. Gen., xxviii, 10-15. — 4° Jacob a douze fils ; c’est le quatrième, Juda, qui est marqué comme devant être le dépositaire de l’autorité jusqu’à ce que vienne le Rédempteur et « celui à qui les peuples doivent obéir ». Gen., xlix, 8-12. — 5° Balaam voit de loin l’étoile qui sortira de Jacob et le sceptre qui se lèvera d’Israël pour soumettretoutes les nations étrangères. Num., xxiv, 17. — 6° Moïse ^annonce la venue du prophète, semblable à lui, qu’il faudra écouter. Deut., xviii, 15-19. — Il résulte de ces premières révélations qu’un descendant de Juda viendra un jour pour être le Sauveur du monde et le dominateur des peuples.

2. Période royale.

1° Anne, mère de Samuel, salue de loin le roi et le Christ que Dieu enverra. I Reg., ii, 10. — 2° La maison de David sera pour toujours affermie sur le trône par le Messie futur qui sera son descendant. II Reg., vii, 16 ; III Reg., xi, JJ6. — 3° David an-