Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome III.djvu/740

Cette page n’a pas encore été corrigée
1425
1426
JÉSUS-CHRIST


et l’emploie 3 fois. Dans l’Apocalypse, sur quatre exemples, l’article ne manque qu’une fois. Il ressort de là que l’usage de l’article devant Xpiamç est de beaucoup plus fréquent que son omission, et qu’il est plus conforme à l’origine du mot et à l’habitude des écrivains sacrés d’appeler Notre-Seigneur « le Christ », que simplement « Christ ».

ji. ses avtres noms. — 1° Dans V’Ancien Testament : 1. Abi-’ad, toxttip to-j uiXXovroç aiûvo ;, pater futuri sseculi, Is., IX, 6, nom donné par le prophète au Messie futur. L’hébreu signifie « père d’éternité », c’est-à-dire possesseur et maître de l’éternité, tant pour lui-même, puisqu’il est éternel par sa nature divine, voir Éternité, t. ii, col. 2001, que pour les âmes qu’il doit racheter et -associer à son éternité en leur conférant l’immortalité. C’est à se second sens que songent surtout les anciennes versions. — 2.’Adôn, xOpioç, dominus, Ps. cix (ex), 1, titre donné par David au Messie, que Jéhovah investit de sa puissance. Le mot’âdôn désigne ordinairement le maître qui possède, le seigneur auquel on doit obéissance. Gen., xxiv, 12 ; ls., xxxvi, 9, etc. Le Messie est donc maître et seigneur par rapport au roi David. — 3. David, AaésS, David, nom attribué au Messie lui-même par le prophète Ézéchiel, xxxiv, 23, 24 ; xxxvii, 21. — 4.’Ébéd, Soûàoî, servus. Is., xlii, 1 ; Zach., iii, 8. Par sa nature humaine, Jésus-Christ est le serviteur et l’esclave de Jéhovah. Voir Esclave, t. ii, col. 1928.

— 5.’El, ©£<5c, Deus, « Dieu, » Is., IX, 6, titre qui se rapporte à la nature divine du Messie. Voir’El, t. ii, col. 1627, et Revue biblique, 1893, p. 339-340. — 6. Gibbôr, io-^upôç, fortis, le « fort », le héros. Voir Géants, col. 137. Is., ix, 6. Ce titre fait allusion à la toute-puissance du Dieu fait homme. Ps. xxiii (xxiv), 8. On réunit quelquefois en une seule expression les deux mots d’Isaie, ix, 6 : ’El gibbôr, « Dieu fort. » Chacun des deux termes n’en garde pas moins toute sa valeur. Les Septante ne traduisent que le second mot. — 7. Hokmâh, <roçfa, sapientia, la Sagesse éternelle de Dieu, son intelligence infinie, son Fils. Prov., viii, 12, 22. Voir Sagesse. — 8.’Immânû’El, ’E[i[i.avour|X, Emmanuel, « Dieu avec nous. » Is., vii, 14. Voir Emmanuel, t. ii, col. 1732. — 9. Mal’ak hab-berît, ôaYY^oc ™i ; 81a6ïjxr| ;, angélus testamenti, « l’ange de l’alliance » nouvelle que Dieu doit contracter avec son peuple régénéré. Voir Alliance, t. i, col. 387. — 10. Pelé’, Oau^aaTÔc, admirabilis, « admirable, » Is., IX, C, à cause des merveilles qui signaleront la naissance, la vie, la mort, la résurrection et le règne de Jésus-Christ. — 11. Ro’éh, reoifi^v, pastor, Ezech., xxxiv, 23, le « pasteur » unique qui régira le nouveau peuple de Dieu. Voir Pasteur. — 12. Sadîq, Sîxaioç, justus, le « juste » par excellence, celui <jui porte en soi la sainteté divine et qui doit la communiquer aux hommes. Is., li, 5 ; Jer., xxiii, 5. — 13. Sar Sâlôm, à’p/Mv s’tpï)Vï]c, princeps pacis, le « prince de la paix », Is., IX, 6, celui qui apporte la paix sur la terre en réconciliant l’homme avec Dieu. — 14. Sémah, Sv90ç, germen, le « germe », le Messie comparé à un rejeton qui fleurira sur la terre. Jer., xxiii. 5 ; xxxiii, 15 ; Zach., . m, 8 (Vulgate : Onens). Voir Germe, col. 212. —15. Silôh, ri àitoxei’iisva au™, qui nuttendus est, Gen., xlix, 10, terme par lequel Jacob mourant désigne le Messie dans sa prophétie à Juda. Voir Siloh. — 16. Yehovâh Sidqênu, xupio ; ’IwseSéx, Dominus justus noster, « Jéhovah notre justice. » Jer., xxiii, 6. Ainsi attribué au Messie, qui sauve et justifie les hommes, le nom de Jéhovah implique la divinité de ce Messie. Voir col. 1244. — 17. Yesû’âh, . aut-r^çiiov, salvator, le « salut », ou, dans le sens concret, le « Sauveur ». Is., xii, 3 ; xlv, 8. Ce titre se rapporte à la mission rédemptrice du Messie et prélude à son nom de « Jésus ». — 18. Yô’ês, « rifiëouXoc, consiliarius, le « conseiller », Is., rx, 6, le Messie en tant que confident des volontés du Père et chargé de les faire connaître aux hommes. Aux titres qu’Isaîe donne au Messie, les Septante

ajoutent cet autre : (lefiXric pouXîjî a-yy-eXo ;, « ange du

grand conseil ; » par contre, ils suppriment le mot « Dieu », par crainte sans doute de laisser croire aux païens que les Juifs admettaient l’existence de plusieurs dieux.

Dans le Nouveau Testament.

1.’Ajuvôç to5

®£o5, Agnus Dei, « Agneau de Dieu. » Joa., i, 29. Voir Agneau de Dieu, t. i, col. 271. — 2.’AtoittoXoc, aposlolus. « apôtre, » Heb., iii, 1, c’est-à-dire « envoyé », titre qui convient à Jésus-Christ comme envoyé du Père. —

3.’Ap^iepe-Jç, pontifex, « pontife. » Heb., iii, 1 ; iv, 14, 15 ; v, 10 ; vii, 26 ; ix, 11. Jésus-Christ est le pontife, le grand-prêtre de la Loi nouvelle, parce qu’il réalise, pour la gloire de Dieu et le salut des hommes, ce que les anciens pontifes n’ont pu que figurer. — 4.’Ap^tTioiji^v, princeps pastorum, « le chef des pasteurs, » I Pet., v,

4, celui dont tous les pasteurs des âmes tiennent leur mission. Voir Pasteur. — 5. AQ, la première et la dernière lettre de l’alphabet grec, c’est-à-dire le principe et la fin de toutes choses. Apoc, i, 8. Voir À El Û, t. i, col. 1. — 6. BoKJiXziç, rex, « roi. » Notre-Seigneur revendique lui-même ce titre d’une manière absolue, en ajoutant que son royaume n’est pas de ce monde. Joa., xviii, 37. Ses accusateurs lui reprochent de s’être dit « roi des Juifs), Luc, xxiii, 2 ; Joa., xix, 21, ce qui était un des noms traditionnels du Messie, et c’est le titre que Pilate inscrit sur la croix. Matth., xxvil, 37 ; Marc, XV, 26 ; Luc, xxiii, 38 ; Joa., xix, 19. — 7. AiôsurxaXoî, magister, « maître, » Matth, , xxiii, 8, celui qui enseigne à des disciples et dirige leur vie. Voir Maître. — 8.’E7ti ! Txo7ro5, episcopus, le « surveillant » des âmes chrétiennes. I Pet., ii, 25. — 9.’Iepeûç, sacerdos, « prêtre » selon l’ordre de Melchisédech, offrant le sacrifice du pain et du vin. Heb., v, 6 ; vii, 17. — 10. Ka9°)YY)’rijç, magister, « chef, » celui qui mène les autres. Matth., xxiii, 10. — 11. Kûpioç, Dominus, le « Seigneur ». Joa., xiii, 13 ; xxi, 7. C’est par ce mot grec que les Septante ont rendu le nom ineffable de Yehôvàh. Dans le Nouveau Testament, il sert à désigner Jésus-Christ. — 12. A6yoç, Verbum, le « Verbe, la Parole ». Joa., i, 1. Voir Verbe.

— 13. Me<j{ttjç, ntediator, le « médiateur » entre Dieu et les hommes, Heb., viii, 6 ; ix, 15 ; xii, 21, celui qui, par sa mort, a ménagé la réconciliation entre Dieu offensé et l’homme pécheur. — 14. Mea-uiaç, Messias, le « Messie ». Joa., i, 42. Voir Messie. — 15. Movo-jevï] ;, umgenitus, le Fils « unique » du Père, Joa., i, 14, 18. — 16. Nupiçtoc, sponsus, V « époux ». Matth., ix, 15 ; Joa., iii, 29. Sous ce titre, Jésus-Christ est considéré dans son union avec l’humanité rachetée et devenue l’Église, son épouse. Voir Église, t. ii, col. 1600, et Cantique des cantiques, t. ii, col. 194. — 17. Etot^v, pastor, « pasteur. » Heb., xiii, 20 ; I Pet., iꝟ. 25. Voir Pasteur. —

18. IIpoipTJr/){, propheta, « prophète. » Luc, vii, 16. A la suite d’un éclatant miracle de résurrection, INotre-Seigneur est salué du nom de « grand prophète », c’est-à-dire de celui qui vient parler et agir au nom de Dieu. —

19.’PaëSi, rabbi, appellation tirée de l’hébreu rab, « grand, supérieur, » et qui signifie « mon grand, mon seigneur ». On appelait ainsi les docteurs de la Loi. Ce titre est donné plusieurs fois à Notre-Seigneur par ceux qui veulent le traiter respectueusement. Matth., xxvi, 25^ Marc, IX, 4, etc. — 20.’PaSëouvs, rabboni, même titre que le précédent, de rabbôn, « seigneur. » Marc, x, 51 ; Joa., xx, 16. — 21. Scûtqp, salvator, « sauveur. » C’est l’indication de la mission de Jésus-Christ. Luc, II, 11 ; Joa., IV, 42. — 22. ï"io’;, Filius, « Fils, » mot qui indique le rapport qui existe entre Jésus-Christ et son Père éternel, Tlbç ©eoû, Filius Dei, « Fils de Dieu. » Matth., xvi, 16 ; Joa., vi, 70 ; IX, 35, etc. Voir Fils de Dieu, t. ii, col. 2253. Le même mot sert aussi à marquer les rapports qui existent entre Jésus-Christ et l’humanité, à laquelle il appartient par son incarnation : Tîô ; àv6p<oitov, Filiui hominis, « Fils de l’homme, » Matth., x, 23, etc. ; voir Fils de l’homme, t. ii ; col. 2258 ;