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JERUSALEM


revers la Judée captive, sous la forme d’une femme en pleurs, assise sous un palmier. Voir fig. 263. — Pour les détails, cf. Josèphe, Bell, jud., V, VI, VII, I, 1 ; F. de Saulcy, Les derniers jours de Jérusalem, in-8°, Paris, 1866, S’jI fallait en croire Josèphe, Bell, jud., VI, ix, 3, onze cent mille Juifs succombèrent pendant ce siège, et quatrevingt-dix-sept mille furent faits prisonniers. La population de Jérusalem a été de tout temps difficile à déterminer, mais ces chiffres, qui supposent une immense multitude d’habitants, sont exagérés. Il est vrai que, à l’époque des fêtes pascales, les pèlerins affluaient dans la ville sainte, et que les Orientaux ont une extrême facilité à s’entasser sur un étroit espace. Malgré cela, il ne faut pas oublier que les limites de l’enceinte, même dans sa plus grande étendue, sont en somme assez restreintes. Quant à la population normale, en temps ordinaire, les témoignages de l’Écriture et de l’antiquité nous font presque entièrement défaut. Hécathée d’Abdère, cité par Josèphe, Cont. Apion., i, 22, évaluait le nombre des habitants sous Alexandre le Grand à cent vingt mille. Plusieurs auteurs regardent ce chiffre comme un maximum, le minimum pouvant être porté à quatre-vingt mille. D’autres pensent que l’antique capitale de la Judée a pu avoir jusqu’à deux cent ou deux cent cinquante mille âmes. Cf. C. Schick, Studien uber die Einwohnerzahl des alten Jérusalem, dans la Zeitschrift des Deutschen Palàstiiia-Vereins, 1881, t. iv, p. 211-221.

Conclusion. Jérusalem dans l’histoire du monde. — Ainsi périt, sous le poids de ses fautes, de ses divisions, et surtout de son déicide, la Jérusalem juive, dont le Sauveur avait annoncé la ruine. Luc, xix, 43, 44. Comparée aux grandes cités de l’ancien monde, elle garde une physionomie et une grandeur qui ne peuvent manquer de frapper un observateur impartial. Elle n’a rien eu, en somme, de ce qui fait la gloire de Ninive et de Babylone, de Thèbes et de Memphis, d’Athènes et de Rome, ni l’étendue, ni la magnificence du site, ni la puissance militaire, ni l’éclat des monuments, à part le Temple, pour lequel encore elle a été tributaire des nations voisines. Loin de voir ses rois et ses princes lui apporter les dépouilles des peuples vaincus, elle a plutôt été sous le joug des grands empires qui l’avoisinaient. Aucune ville au monden’a peut-être subi plus d’assauts, soutenu plus de sièges. Elle n’a rien créé dans les arts ni dans la littérature humaine. Sa gloire lui vient donc de la place qu’elle tient dans l’histoire religieuse du monde. Au sein des ténèbres du paganisme, la petite colline de Sion produit l’effet d’un phare lumineux, d’où la connaissance et la religion du vrai Dieu ont projeté leurs rayons. Jérusalem a été vraiment sur la terre « la cité de Dieu », Ps. lxxxvi (hébreu lxxxvii), 3, image vivante de sa Providence, théâtre des manifestations de sa puissance et de sa sagesse, de sa bonté et de sa justice, jusqu’à la consommation du sacrifice suprême qui a marqué la fin de l’ancien monde et l’aurore du nouveau. Elle reste toujours la ville sainte des Juifs, dont le dernier bonheur serait d’y mêler leurs cendres à celles de leurs pères. Mais elle est devenue comme la patrie originaire de tous les chrétiens que le Christ y a enfantés sur la croix. Sous la plume des Apôtres, comme autrefois sous celle des prophètes, et dans le langage de la liturgie catholique, elle s’est transformée en la figure de l’Église et du ciel. Gal., ix, 26 ; Heb., xii, 22 ; Apoc., Jii, 12 ; xxr, 2, 10.

IV. Bibliographie.— Un volume suffirait à peine pour la bibliographie complète de Jérusalem ; ce serait la liste, et elle est longue, de presque tous les voyageurs qui ont visité la Terre Sainte. Cf. R. Rohncht, Bibhotheca geographica Palxstinx, in-8°, Berlin, 1890. Isous n’avons à indiquer ici que les auteurs récents dont les ouvrages ont une plus grande importance. Du reste, les derniers résultats de la science sont plutôt consignés

dans les revues spéciales, anglaises, allemandes, françaises, que nous avons souvent citées au cours de cet article. — Poujoulat, Histoire de Jérusalem, 2 in-8°, Paris, 1841 ; 5*édit., 1865 ; G. Williams, The HolyCity, 2e édit., 2 in-8°, Londres, 1849 ; J. Fergusson, An essay on the ancient topography of Jérusalem, in-4°, Londres, 1847 ; T. Tobler, Topographie von Jérusalem, 2 in-8°, Berlin, 1853 ;

E. Robinson, Biblical Researches in Palestine, 2e édit., Londres, 1856, 1. 1, p. 221-433 ; F. de Saulcy, Voyageautour de la Mer Morte, Paris, 1852, t.n, p. 188-375 ; Voyage en Terre Sainte, Paris, 1865, t. i, p. 93-144. 345-410 ; t.n, p. 1-217 ; F. Thrupp, Ancient Jérusalem, in-8°, Cambridge, 1855 ; Th. Barclay, Jérusalem and environs, Philadelphie, 1856 ; The City of the great King, or Jérusalem, as it was, as it is and as it is to be, in-8°, Philadelphie, 1858 ; H. W. Altmûller, Jérusalem nach seiner ôrthchen Lage und bedeutungsvollen Gesc/ » c/(fe, in-8°, Cassel, 1859 ;

F. N. Lorenzen, Jérusalem, Beschreibung meiner Reise nach dem Heihgen Lande, in-8°, Kiel, 1859 ; W. K. Tweedie, Jérusalem and its environs, in-8°, Boston, 1860 ; H. Thiele, Jérusalem, seine Lage, seine heiligen Stàtten und seine Bewohner, in-8°, Halle, 1861 ; F. Gerdes, Naar Jeruzalem en het Heilige Land, 3 in-8°, Rotterdam, 1863-1864 ; Th. Lewin, Jérusalem, a sketch of the city and temple, in-8°, Londres, 1861 ; The siège of Jérusalem by Titus etc., in-8°, Londres, 1863 ; E. Pierotti, Jérusalem explored, 2 in-4°, Londres, 1863 ; M. de Vogué, Le Temple de Jérusalem, in-4°, Paris, 1864 ; Appendice, p. 109-129 ; A. Rhodes, Jérusalem as it is, in-8°, Londres, 1865 ; C.W. Wilson, The ordnance Survey of Jérusalem, 2 in-f°, Southampton, 1866 ; Wilson et Warren, The Recovery of Jérusalem, in-8°, Londres, 1871 ; A. Wartensleben, Jérusalem, Gegenwartiges und Vergangenes, in-8°, Berlin, 1870 ; J. W. Rolland, Sinai and Jérusalem, in-4°, Londres, 1870 ; W. Besant et E. H. Palmer, Jérusalem, the city of Herodand Saladin, in-12, Londres, 1872 ; W. Elgner, Jérusalem und seine Umgebung, in-4°, Leipzig, 1873 ; Tyrwhitt Drake, Modem Jérusalem, in-8°, Londres, 1875 ; J. N. Sepp, Jérusalem und das Heilige Land, 3° édit., 2 in-8°, Ratisbonne, 1878 ; Ch. Waren, Underground Jérusalem, in-8°, Londres, 1876 ; T. Flaminio, Un mese a Gerusalemmee net suoi dintomi, in-8°, Milan, 1878 ; W.M. Thomson, The Land and the Book, Londres, 1881, t. i, Southern Palestine and Jérusalem, p. 415-567 ; Warrèn et Conder, Survey of Western Palestine, Jérusalem, in-4°, Londres, 1884, et vol. de pl. ; V. Guérin, Jérusalem, in-8°, Paris, 1889 ; D. Zanecchia, La Palestina d’oggi, trad. franc., in-12, Paris, 1899, 1. 1, p. 117-529. Clermont-Ganneau.-ircftéeological Researches in Palestine during the years 18731874, in-4°, Londres 1899, t. î ; Mislin, Les Lieux Saints, Paris, 1876, t. n ; Lortet, La Syrie d’aujourd’hui, in-4°, Paris, 1884, p. 219-308 ; Chauvet et Isambert, Syrie, Palestine, Paris, 1887, p. 243-341 ; F. Liévin de Hamme, Guide-Indicateur de la Terre Sainte, Jérusalem, 1887, t. i, p. 143-470 ; A. Socin et E. Benzinger, Palestine et Syrie, Leipzig, 1893, p. 21-112 ; G. A. Smith, Jérusalem, 2 in-8°, Londres, 1908.

Cartes et plans. — H. W. Altmûller, Reliefplan von Jérusalem, Cassel, 1858 ; C. M. van de Velde, Pion of the Town and environs of Jérusalem, constructed from the English Ordnance Survey and measurements von T. Tobler, in-f°, Gotha, 1858 ; J. T. Barclay, Map of Jérusalem and environs, in-f", Philadelphie, 1858 ; W. Wilson, The Ordnance Survey of Jérusalem, Southampton, 1866 ; Zimmermann, Karten und Plane zur Topographie des alten Jérusalem, Bâle, 1876.

Numismatique. — F. W. Madden, History of Jewish coinage, in-8°, Londres, 1864 ; Id., Coins oftheJews, ia-4°, Londres, 1881 ; F. de Saulcy, Numismatique de la Terre Sainte, in-4°, Paris, 1874, p. 69-109.

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