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JÉRUSALEM


que Acra, et séparée par une large vallée, auparavant différente : dans la suite, au temps où les Asmonéens régnaient, ils comblèrent la vallée, voulant réunir la

255. — Arche de Wilson. D’après The Recovery o Jérusalem, p. 81.

était tout près du Temple, si près que, comme nous venons de le voir, on fut obligé de la détruire pour qu’elle ne dominât point celui-ci. Nous lisons également I Mach., iv, 41, que Judas Machabée, après sa victoire sur Lysias, montant à Jérusalem pour purifier le Temple, voulut que les prêtres ne fussent pas troublés dans leurs cérémonies et pour cela commanda à ses hommes de combattre ceux que les Syriens avaient laissés dans leur forteresse. Sous le règne d’Antiochus Épiphane, on construisit à Jérusalem, au pied de la citadelle, un gymnase et une éphébée. I Mach., i, 15 ; II Mach., iv, 9, 12. Voir Gymnase, col. 369 ; Éphébée, t. ii, col. 1830. Les Asmonéens élevèrent la tour Baris, qui lit plus tard partie de la forteresse Antonia. Cf. Josèphe, Ant. jud., XV, xi, 4. Ils se bâtirent ensuite, dans le coin nord-est de la ville haute, un palais qui avoisinait et dominait le Xyste. Cf. Josèphe, Bell, jud., II, xvi, 3. 2. À l’époque d’Hérode le Grand.

Jérusalem devait naturellement bénéficier des idées de grandeur et de la munificence qui portèrent Hérode à enrichir la Palestine de magnifiques monuments. L’œuvre principale de son règne fut la restauration du Temple. Nous n’avons point à rechercher ici les agrandissements et embellissements qu’il apporta à l’enceinte et à l’édifice sacrés. Voir Temple. Mais nous devons dire comment, à cette époque, l’esplanade du Moriah était reliée à la colline occidentale. Ce n’est pas que les travaux entrepris pour franchir la vallée du Tyropœon remontent seulement à cette date. Il serait étonnant que, dans les âges précédents, on n’eût pas eu la pensée d’unir par un viaduc quelconque les deux parties de la ville. Mais les données historiques et archéologiques otîrent ici à notre étude

ville au Temple, et ayant travaillé le sommet de l’Acra, ils le rendirent plus bas, de sorte que le Temple le dominait. » Il ressort de ce texte que la troisième colline, qui semble bien correspondre à celle où l’on voudrait voir Acra, en est tout à fait distincte. Mais si l’acropole syrienne était à l’orient, à quel point précis la placer ? Tel est le problème, et il n’a jusqu’ici reçu aucune solution certaine. D’après le texte de I Mach., i, 35, il faudrait la chercher sur l’Ophel, « la cité de David, » où se trouvait autrefois déjà la forteresse jébuséenne, et c’est ce que font plusieurs auteurs. Mais, d’autre part, Josèphe, Ant. jud., XIII, vi, 6, nous dit que Simon, ayant attaqué l’Acra de Jérusalem, la mit au niveau du sol, pour qu’elle cessât d’offrir aux ennemis un refuge d’où ils faisaient beaucoup de mal aux Juifs. Mieux que cela même, il crut devoir abaisser le mont sur lequel elle était bâtie, et qui dominait le Temple. Le peuple consulté se mit à l’œuvre, et, par un travail incessant, nivela si bien la montagne, que le Temple finit par l.i dominer. Cet abaissement ne pouvait s’effectuer sui’l’Ophel, qui était beaucoup plus bas que le Moriah ; au sud du Temple, il n’y avait que l’esplanade artificielle créée par Salomon et qui était à un plan inférieur. L’œuvre, au contraire, pouvait s’accomplir au nord, on le mont Moriah s’élève assez considérablement. Et, effectivement, en face de la troisième colline dont nous venons de parler, à l’extrémité nord-ouest et dans l’enceinte actuelle du Haram esch-Schérif, on a remarqué un rocher qui a été taillé, nivelé, abaissé. Son altitude n’est plus que de 740 mètres : il était donc, comme le dit Josèphe, devenu plus bas que le Temple, dont le sol était de 744 mètres. Mais, avant cet abaissement, il devait atteindre, comme le rocher voisin sur lequel reposait l’Antonia, au moins 750 mètres, peut-être davantage, et, par conséquent, la colline d’en face, dont L( hauteur moyenne est de 737 à 744 mètres, était naturellement plus basse, taraivikEpoç <p’j<jei. On peut croire alors, dans cette hypothèse, que l’expression « cité de David », I Mach., i, 35, a un sens large et comprend le Moriah et l’Ophel.

, Ce qu’il y a de certain, c’est que l’Acra des Syriens

Arche de Robinson. D’après une photographie.

une base plus solide. Josèphe, Ant. jud., XIV, iv, 2 ; Bell, jud., II, xvi, 3, parle d’un pont qui allait du Temple à la ville supérieure et rejoignait le Xyste, place ornée de colonnades, voisine, comme nous venons de le