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JÉRUSALEM


tern Palestine, Jérusalem, p. 302-307. En avançant vers l’est, on arrive à VEglise de la Flagellation et du couronnement d’épines, qui appartient aux Franciscains. A l’ouest de l’atrium, sont les ruines d’une autre petite église ancienne. La caserne actuelle d’infanterie occupe l’emplacement de la forteresse Antonia, qui formait le coin nord-ouest de l’enceinte du Temple. Voir Antonia, t. i, fig. 178, col. 711. À l’extrémité orientale de la rue, près de la porte Bâb Sitti Mariam, se trouve le grand Birket Israïn, longtemps regardé comme la piscine Probatique ; nous le décrivons plus loin. Au nord, s’élève la basilique de Sainte-Anne, construite sur le lieu où, d’après une tradition, saint Joachim et sainte Anne avaient leur habitation, en partie creusée dans le roc, en partie bâtie avec des murs. Au premier siècle avant notre ère, elle était en dehors de la ville, sur le flanc sud-est du Bézétha ; la troisième enceinte, faite par Hérode Agrippa, l’enferma dans l’intérieur de la sainte cité. L’église a trois nefs avec trois absides à l’orient. Dans la nef méridionale, un escalier conduit au sanctuaire souterrain où était la maison de Joachim et d’Anne, et où, suivant de nombreux témoignages anciens, ces saints eurent leur tombeau. Cette basilique a été donnée à la France après la guerre de Crimée et confiée à la garde des missionnaires d’Alger ou Pères blancs, qui ont là un séminaire grec. Cf. L. Cré, Recherche et découverte du tombeau de saint Joachim et de sainte Anne, dans la Revue biblique, Paris, 1893, p. 215-274. L’atrium renferme des tronçons de colonnes, des chapiteaux, des fragments de corniches et des plaques de marbre, qui proviennent des fouilles faites pour découvrir la piscine Probatique. C’est, en effet, à cinquante pas de là, vers le nord-ouest, que l’on a retrouvé l’antique piscine de Béthesda ou Bethsaide. Joa., v, 1-9. Voir Bethsaide 3, t. i, col. 1723. — Le reste de la ville, à l’est, est occupé par le Haram esch-Schérif : c’est l’ancienne esplanade du Temple. Voir Temple. En dehors de l’enceinte, au midi, se trouve le cénacle. Voir Cénacle, t. ii, col. 399.

Environs de la ville.

Jérusalem ne pouvait,

dans l’étroite enceinte qui la resserre, donner asile aux nombreuses colonies étrangères qu’y attire, depuis un certain nombre d’années, la grandeur de ses souvenirs. Aussi s’est-il formé, en dehors des murailles, principalement au nord et à l’ouest, comme une nouvelle ville, où les grandes nations de l’Europe et les différentes religions ont leurs représentants, couvents, hospices, etc. Voir le plan de Jérusalem, fig. 244. Quelques-uns de ces établissements conservent, après les avoir relevés, de précieux restes de l’antiquité chrétienne. Les dominicains français, en particulier, occupent, à peu de distance au nord de la porte de Damas, le terrain sanctifié par la mort de saint Etienne. Act., vii, 5658. Après avoir mis au jour, il y a quelques années, les ruines de la basilique élevée par l’impératrice Eudoxie sur le lieu de la lapidation du premier martyr, ils ont bâti une église sur les fondements de l’antique sanctuaire. Aux alentours, dans l’euclos même, on a retrouvé des tombes, des pierres funéraires avec inscriptions grecques, des chambres sépulcrales, dont l’une possède un magnifique pavé en mosaïque, au milieu duquel est dessiné un agneau entouré de lis. Cf. Palestine Exploration Fund, 1891, p. 211-218, avec carte et plans ; P. M. Séjourné, La Palestine chrétienne, dans la Revue biblique, 1892, p. 118-122 ; Découverte d’un tombeau à Saint-Élienne, dans la même revue, 1892, p. 258261 ; M. J. Lagrange, Une tradition biblique à Jérusalem, même revue, 1894, p. 452-481 ; Saint Etienne et son sanctuaire à Jérusalem, in-8°, Paris, 1894. Les franciscains sont les gardiens séculaires des souvenirs de la Passion dans la vallée du Cédron, c’est-à-dire du Jardin de Gethsémani, elve la Grotte dite de l’Agonie. Voir Gethsémani, col. 229, fig. 47, 48. Ces lieux vénérables suffiraient, à eux seuls, à sanctifier la colline des

Oliviers, au pied de laquelle ils se trouvent. Mais parmi toutes celles qui entourent Jérusalem, elle a le privilège d’avoir été marquée par les pas, les entretiens et les larmes du divin Maître. Ce sont ses pentes qu’il a si souvent gravies ; c’est là qu’il s’est assis pour converser avec ses apôtres, là qu’il a pleuré sur la cité infidèle, de là qu’il est monté au ciel. Voir Oliviers (Mont des). Les autres montagnes ne rappellent, par leur nom, que de tristes traditions. Le mont du Scandale, ou Djebel Baten el-Hauâ, qui fait suite à celui des Oliviers vers le sud, est ainsi nommé parce que Salomon y érigea, croit-on, des autels aux divinités étrangères. Cf. III Reg., xi, 7 ; IV Reg., xxiii, 13. C’est sur le versant occidental de ces hauteurs qu’est situé le village de Siloé. Voir SiLOÉ. La montagne du Mauvais-Conseil, ou Djebel Deir Abu Tôr, au midi, rappelle, d’après une tradition qui ne remonte pas au delà du xive siècle, la villa que le grand-prêtre Caiphe aurait eue là, et où le conseil des Juifs rassemblé aurait décidé de faire condamner Jésus à mort. C’est sur la pente nord-est de cette colline qu’on place généralement le champ d’Haceldama. Voir Haceldama, col. 386, fig. 92. Au nord, le mont Scopus, dont le nom (de axoTtéu, <t regarder de loin, considérer attentivement » ) indique bien la situation, marque le point stratégique d’où tous les conquérants sont partis pour attaquer la ville sainte.

Si maintenant nous examinions en détail chacune de ces hauteurs qui entourent Jérusalem, qu’y trouverions-nous, en dehors des souvenirs bibliques que nous venons de signaler ? Des excavations de toute sorte, grottes, citernes, tombeaux. Non loin de la muraille septentrionale, est la grotte dite de Jérenue, qui n’est autre chose que le prolongement des cavernes royales mentionnées plus haut. On voit, en avant, quelques tronçons de colonnes. L’intérieur présente une petite chambre, de forme presque ronde, avec une voûte soutenue par un pilier et renfermant, à l’ouest, le tombeau d’un sultan. Derrière, il en est une autre qui, depuis le XVe siècle, est considérée comme le lieu où Jérémie écrivit ses Lamentations et où il fut enseveli. Mais le plus intéressant à étudier, ce sont les cavernes funéraires très nombreuses qui ont été creusées dans le roc partout aux alentours de la cité et qui forment comme une vaste nécropole souterraine. Nous n’indiquons ici que les plus importantes et les principaux groupes ; pour les détails, comme pour la nature et la forme des tombeaux chez les Juifs, voir Tombeaux. Au nord de la ville, sont les hypogées connus sous le nom de Tombeaux des Rois, en arabe Qubûr el-Molûk, et lombeaux des Juges, ou Qubûr el-Quddt. On en a découvert d’autres dans les environs, sur le mont Scopus, dans Vouadi el-Djôz, prés de la grotte de Jérémie, etc. Cf. Palestine Exploration Fund, Quarterly Statement, 1886, p. 155-157 ; 1892, p. 13-16 ; 1896, p. 305-310 ; 1897, p. 105-107 ; 1900, p. 54-61 ; 75-76 ; Revue biblique, 1899, p. 297-304, Il y a même une de ces tombes que quelques protestants ont voulu faire passer pour le vrai sépulcre de Notre-Seigneur. Voir Calvaire, t. ii, col. 84. Cf. Pal. Explor. Fund, Quart. Statement, 1892, p. 120-124. A l’est, près de la grotte de l’Agonie, une église recouvre le Tombeau de la sainte Vierge. Sur la montagne des Oliviers se trouvent de curieuses catacombes et le Tombeau dit des Prophètes. Cf. Pal. Explor. Fund, Quart. St., 1889, p. 180-184 ; 1893, p. 128-132 ; 1901, p. 309-317 ; Revue biblique, 1901, p. 72-88. Dans la vallée de Josaphat, on voit les monuments appelés Tombeaux d’Absalom (fig. 10, 1. 1, col. 98), de Josaphat (voir Josaphat, 3), de Saint Jacques (voir fig. 201, col. 1087) et de Zacliarie (voir Zacharie). Au sud, la colline qui domine Vouadi er-Rebàbi est percée de nombreuses grottes funéraires. Cf. Pal. Expl. Fund, Quart. St., 1900, p. 225-218 ; 1901, p. 145-158, 215-226. Enfin, à l’ouest, sur la colline nommée Kikôforiéh, on a fait une découverte^