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JÉRUSALEM


sud-est dn Haram esch-Sehérif, elle est comprimée entre les flancs des collines. De son point d’origine jusqu’à cet endroit, elle a baissé de près de cent mètres. Contournant ensuite l’angle sud-est de l’ancien mont Moriah, elle longe, en s’élargissant, le pied de la colline d’Ophel, qui descend elle-même graduellement vers le sud. Bientôt, enfin, après une longueur totale d’environ deux kilomètres, elle fait sa jonction avec l’Ouadi er-Rebàbi ou vallée de Hinnom. Voir Cédron 1, t. ii, col. 380. Cette dernière commence à l’ouest de Jérusalem, à la piscine appelée aujourd’hui Birket Mamillah, à une altitude de 783 mètres. Après avoir suivi d’abord la direction du sud-est, elle descend vers le sud, en longeant la colline

principales. Voi* coupes CD, GHC’est l’idée générale qu’en donnent Josèphe, Bell. jud-> V, iv, 1, et Tacite, Hist., v, 11 ; c’est l’impression que produit immédiatement la vue qu’on découvre soit du sommet de la porte de Damas, soit de la terrasse des sœurs de Sion. On la voit traversée du nord au sud par une vallée recourbée, large et profonde, les maisons s’étageant sur les pentes, surtout du côté occidental. Cette vallée, qui s’étend de la porte de Damas à la piscine de Siloé, et dont nous ne connaissons pas le nom primitif, est celle que l’on appelait à l’époque romaine le Tyropceon, ou « le quartier des fromagers », Elle forme une dépression beaucoup plus sensible que toutes les autres malgré"

238. — Jérusalem. Vue prise de l’est-nord-est. D’après une photographie de M. L. Heidet (1901). A gauche, le mur oriental du Temple et la mosquée d’Omar. Au milieu, le clocher du Moristan. À droite, le clocher de l’église Saint-Sauveur. A Fextrémité, à droite, Notre-Dame-de-France. Au-dessous de la ville, la route à droite est celle qui mène à Anathoth ; celle de gauche conduit à Béthanie et à Jéricho. Au-dessous, la vallée du Cédron. L’éminence à gauche est le Vin Gahlxi, prolongement du mont des Oliviers.

habituellement nommée le mont Sion, puis, en la contournant, elle reprend la direction de l’est et vient aboutir à la vallée du Cédron. La réunion des deux ravins, à une altitude de 600 à 610 mètres, forme un assez large carrefour, borné au nord-ouest par des jardins en terrasses, au sud-ouest par les champs d’IIaceldama et la montagne du Mauvais Conseil, et à l’est par le mont du Scandale. Le fond de la vallée est ici à près de cent vingt mètres au-dessous de la plate-forme du Temple. Ces deux ravins, courant entre deux chaînes parallèles de hauteurs, constituent donc comme les fossés naturels de Jérusalem, qui n’est accessible, à peu près de plain-pied, que du côté du nord.

En examinant le plateau lui-même sur lequel est bâtie la ville, nous arrivons à constater, malgré les monuments qui le recouvrent et les bouleversements qu’il a subis, que son niveau n’est pas égal partout, mais qu’il est irrégulièrement coupé par des vallées. Au premier aspect, Jérusalem paraît bien assise sur deux collines

l’énorme quantité de décombres qui, dans la suite des siècles, lui ont enlevé sa profondeur primitive. Elle décrit une sorte de croissant au milieu du terrain, délimitant deux massifs de forme, d’étendue et de hauteur inégales. Mais, outre cette vallée centrale, il y en a de transversales, qui permettent de reconnaître, dans la colline occidentale comme dans la colline orientale, des éminences distinctes. Celle de l’ouest est séparée en deux par une vallée peu profonde et peu large qui descend de la citadelle actuelle, laissant au nord le Saint-Sépulcre, au sud le quartier arménien et le Cénacle. Voir coupe AB. La partie méridionale forme un rectangle, presque un carré, avec une proéminence au nordest ; la partie septentrionale, en raison de la courbe de la vallée centrale, a presque la forme d’un losange terminé de deux côtés par les vallées, des deux autres par les murs actuels de la ville. « La colline orientale forme dans sa partie sud un triangle dont la pointe est à la fontaine de Siloé, la base contre le mur actuel de l’en-