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JÉRÔME — JËROSOLYMITE


Gesehichte der altchristlichen Litteratur, 1893, p. 8-10. D’après M. Zockler, Hieronymus, p. 178, les traités sur les Psaumes : In Psalmos a decimo usque ad decimum sextum tractatus septem, t. xxiii, col. 717, Catalog. c. 135, seraient probablement une version d’un commentaire d’Origène. Quelque hasard heureux fera peut-être un jour découvrir ces sept traités, comme ceux qui ont permis à dom Morin et au R. P. Amelli de retrouver les Commentarioli sur les Psaumes et la première explication de la vision d’Isaïe.

Versions apocryphes.

Les divers éditeurs des

œuvres de saint Jérôme ont publié sous son nom un certain nombre de travaux que la critique moderne n’a pas laissés au compte du grand docteur. Voir Zockler, Hieronymus, p. 471.

On a attribué à saint Jérôme la traduction de neuf homélies d’Origène sur Isaie. Vallarsi, t. iv, p. 1097-1144. Cette hypothèse n’estplus soutenable. Voir Zockler, Hieronymus, p. 87, note 2. Le Breviarium in Psalmos, t. xxvi, col. 821-1570, n’est pas non plus l’œuvre de saint Jérôme. Vallarsi croit pouvoir reconnaître dans ce travail des restes d’explications verbales données par saint Jérôme en diverses circonstances et recueillies par ses disciples. Plus récemment Dom Germain Morin a étudié d’une façon approfondie le Breviarium in Psalmos et déterminé avec grande sagacité la part qui y revient à saint Jérôme. AnecdotaMaredsolana, t. iii, part, i, p. iii-iv. — 2. Ne sont pas non plus du grand docteur les Qusestiones hebraicee in libros Regum et in libros Paralipomenon, t. xxxiii, col. 1329-1402, ni les Commentani in Evangelia, t. XXX, col. 531-644. h’Exposilio interlinearis libri Job, xxiii, t. col. 1407-1470, dont il existe quatre recensions différentes, est, dans sa forme la plus ancienne, d’un disciple de saint Jérôme nommé Philippe. Ct. Zockler, Hieronymus, p. 471. Si Érasme et Amorbach tenaient encore saint Jérôme pour l’auteur des Commentaires pélagiens sur les Épitres de saint Paul, t. xxx, col. 645-902, cette opinion est aujourd’hui, et depuis longtemps du reste, complètement abandonnée. Voir Fr. Klasen, Pelagianisches Commentar zu 13 Briefen des hl. Paulus, dans le Theolog. Quartalschrift, t. lxvii, 1885, p. 244-317, 531-577.

V. Saint Jérôme exégète. —Nous avons dit plus haut ce que fut saint Jérôme comme traducteur de la Bible ; il nous reste à dire un mot de sa valeur comme exégète, et de ses opinions scripturistiques. Au sujet de l’inspiration, saint Jérôme ne mettait pas sur le même rang les livres de l’Ancien Testament qui ne figurent pas dans le canon des Juifs et ceux qui y sont contenus. Ce jugement du grand docteur a été réformé par la tradition catholique et en particulier par le décret du concile de Trente. Toutefois, en pratique, saint Jérôme a maintes fois accordé aux livres deutérocanoniques la même autorité qu’aux autres parties de l’Écriture Sainte. Voir Trochon, La Sainte Bible. Introduction générale, m « part., t. i, p. 149. Quant à la véracité des Livres Saints, saint Jérôme professe une opinion qui peut donner la solution de certaines difficultés qu’au nom de l’histoire on soulève contre l’exactitude de certains faits bibliques. Le saint docteur rappelle à diverses reprises, In Jerem., xxviii, 10, 15, t. xxiv, col. 855 ; In Matth., xiv, 8, t. xxvi, col. 98, que l’écrivain sacré rapporte certains faits, non pas d’après la réalité historique, mais d’après l’opinion courante. Cf. A. Largent, Saint Jérôme, p. 174-177. Une des qualités maîtresses de l’exégèse de saint Jérôme, c’est le souci qu’il a de l’interprétation réelle ; en plusieurs circonstances, il affirme ses principes à cet égard ; voir par exemple Comment, in Isaiam, prsef. lïb. r, t. xxiv, col. 155 : Scienliam quærimus Scripturarum ; et Ep. un, adPaulinum, t. xxii, col. 514 : Vitiosissimum docendi genus, depravare sententias et ad voluntatem suam Scripluram trahere repugnantem. Aussi saint Jérôme réprouve-t-i ! nettement le système d’interprétation allégorique. Toutefois, saint Jérôme n’a pas toujours

été conséquent avec lui-même sous ce rapport, et il reconnaît deux sens aux passages de l’Écriture qu’il explique, l’un littéraire et historique, l’autre allégorique et symbolique. Saint Jérôme a même parfois égalé sinon dépassé toutes les hardiesses de l’interprétation allégorique d’Origène. Il faut bien reconnaître aussi que l’exégèse du grand docteur se ressent parfois de l’incroyable rapidité avec laquelle il acheva certains de ses commentaires. Rien d’étonnant donc à ce qu’il dut parfois, de son propre aveu : dwtare quodcunque in buccam venerit. Comment, in Abdiam, t. xxv, col. 1118. Tons les travaux de saint Jérôme ne se distinguent pas non plus par un caractère de vraie originalité ; plu* sieurs ne constituent qu’une compilation de diverses opinions émises par les passages qu’il interprète, et au reste c’était là l’idée qu’il se faisait d’un commentaire biblique : Commentarii quid operis habent ? Alterius dicta edisserunt, quæ obscure scripta sunt, piano sernione manifestant, multorum sententias rephcanl, … ut prudens lector, cum diversas explanaliones legerit et multorum vel probanda vel tmprobanda didicerit judicet quid verius sit. Cf Apol. adversum Rufinum, c.xvi, t. xxiii, col. 409-410. D’autre part, si le caractère trop compilateur des essais de saint Jérôme nous a fréquemment privés de ses vues personnelles sur certaines questions, nous lui devons de nous rendre compte plus complètement de l’ancienne littérature scripturistique. Plusieurs travaux et fragments d’Origène, Apollinaire, Didyme et d’autres ne sont plus connus que par les extraits qu’en donne saint Jérôme.

J. Van den Gheyn.

    1. JÉRON##

JÉRON (hébreu : ’Ire’ôn ; Septante : Kepwé ; Alexandrinus : ’Iapitiv), ville de Nephthali, aujourd’hui Yaron. Elle est nommée seulement une fois dans l’Écriture, Jos., xix, 38, entre Enhasor et Magdalel. « Yaron a une importante ruine… C’est un tertre couvert de très beaux matériaux, où des restes notoirement chrétiens se mêlent à d’autres qui sem blent provenir d’un

temple paien… Au

pied du tertre sont

des couvercles de sar cophages à acrotères

présentant une sorte

de cloison au milieu.

Au-dessous est un beau

puits rond, à escalier,

bâti en pierre de taille.

Plus bas encore est

une piscine, avec une

construction, sorte de

sacellum, à côté. A

l’angle de la porte de

la mosquée métualie,

il y a un bloc dont

deux côtés sont visi bles (fi g. 232). Sur l’un

de ces côtés se voit un

palmier bien sculpté ;

sur l’autre, une ins cription, très réguliè rement gravée, mal heureusement mutilée

dans le sens de sa lon gueur. » E. Renan, Mission de Phénicie, in-4°, 1864, p. 680-681. Au sud-ouest de la ville sont de grandes citernes qui ont été taillées dans le roc. Un peu plus loin à l’ouest on trouve aussi des tombeaux également creusés dans le roc et des sarcophages. Survey of the Western Palestine, Memoirs, t. i, p. 259-260.

F. Vigouboux.

JÉROSOLYMITE fl£po<roXu|i(-n ; ç ; Vulgate : Jerosolymita), habitant de Jérusalem ou originaire de cette

232. — Sculpture antique de la porte de la mosquée de Yaroun. D’après The Survey of Western Palestine, Memoirs, t. i, p. 259.