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JÉRICHO


ses collaborateurs dans les Mittheilungen und Nachrichten de la Société allemande de Palestine, Leipzig, 1907, t. xxx, p. 65-71 ; Mittheilungen der deutschen Orient Gesellschraft, n. 40, décembre 1908 ; n. 41, décembre 1909.

Beauté et productions.

La beauté de cette ville,

la qualification de « ville des palmiers < » qui lui était attribuée le dit assez, provenait des plantations de cet arbre royal dont elle était environnée. Il continua à faire la gloire et la richesse des diverses villes qui se succédèrent. Cf. Jud., i, 16 ; iii, 13. Les espèces de cet arbre, au temps de la Jéricho hérodienne, étaient nombreuses et leurs fruits les plus estimés pour leur saveur. Josèphe, -BeZÎ./Mci, IV, viii, 3. La renommée des dattes de Jéricho se répandit avec les Romains aux extrémités du monde. Cf. Pline, Hist. nat., v, 14 ; xiii, 4 ; Tacite, Hist., v, 6 ; Oribase, Médicinal collect., i, 43 ; Mischna, Pesahim, iv, 9. Au palmier se joignent toutes les autres espèces d’arbres fruitiers, d’arbres d’agrément et de plantes aptes à la culture. Strabon, XVI, H, 41. Josué nomme le blé et le liii, v, 10, 11 ; II, 6. L’Ecclésiastique, xxiv, 18, exalte le rosier de Jéricho, en le prenant pour l’image de la Sagesse éternelle. L'Évangile nous montre le Sauveur passant sous les sycomores qui bordaient les chemins de cette ville. Luc, xix, 4. Cependant l’arbre le plus précieux qui croissait à Jéricho c'était l’arbre à baume. Josèphe en cite trois espèces : l’opobalsamum, le cyprus et le myrobolanum, dont les produits uniques étaient recherchés de l’univers entier. Bell, jud., IV, vin, 3 ; et. Strabon, XVI, ii, 41 ; Pline, H. N., xii, 54 ; Trogue Pompée, dans Justin, xxxvi, 3. Le baumier avait été importé par la reine de Saba et planté à Jéricho au temps de Salomon. Josèphe, Anl. jud., VIII, VI, 6. L'étendue de ces jardins était de 70 stades (13 090 mètres) en longueur et de 20 stades (3740 mètres) en largeur. Bell, jud., IV, viii, 3. Leur végétation luxuriante, favorisée par un climat toujours tiède que ne peuvent atteindre, à cause de la dépression extraordinaire de la vallée du Jourdain, les frimas, alors même qu’ils sévissent sur les hauteurs voisines, était entretenu par l’abondance des eaux amenées souvent de très loin. Le palmier exigeant un arrosage copieux et les eaux de la fontaine de Jéricho, avant le, miracle d’Elisée, engendrant la stérilité, les eaux des sources appelées aujourd’hui Ain ed-Dûq et 'Ain en-Nû'eiméh avaient dû être canalisées et amenées à Jéricho dès les temps les

225. — Fruit desséché du Calotropis. Grandeur naturelle.

plus reculés. Auxanciens aqueducs, Hérode en avait ajouté de nouveaux. Son fils Archélaùs monta jusqu'à Néara, la Naaratha d'Éphraim (voir Naæatha) pour conduire de là la moitié de ses eaux à ses nouvelles plantations de palmiers. Josèphe, Ant. jud., XVII, xiii, 1. On peut suivre encore aujourd’hui les traces d’un ancien canal qui allait, à 8 kilomètres au nord des fontaines que nous venons de nommer et à près de douze de Tell es-Sultân prendre les eaux de 'Ain el-'Aûdjéh pour les apporter aux aqueducs commençant à ces mêmes fontaines qui vont maintenant encore arroser la campagne, jusqu’au delà du mont de la Quarantaine et du Tell es-Sultân. Plusieurs autres canaux partent de 'Ain es-Sul[dn, de la vallée et de la source du Kelt et même de la vallée plus éloignée de Fârâ ; les uns toujours en usage, les autres plus ou moins ruinés » sillonnent la plaine et vont se perdre vers l’est et le sud.

La Jéricho d’Hérode.

C’est au milieu de ces jardins qu’Hérode sema les maisons de plaisance et les palais qui formèrent la Jéricho du ie siècle visitée par le

Seigneur. De grandes et nombreuses piscines furent creusées aux alentours pour tempérer, par une douce fraîcheur, les brûlantes ardeurs de l'été. Un hippodrome et un théâtre donnèrent à Jéricho l’aspect d’une ville grecque ou romaine. Josèphe, Bell, jud., i, xxi, 4 ; xxxiii, 6, 8 ; Ant. jud., XV, iii, 3 ; XVII, vi, 3, 5 ; viii, 2 ; cf. Strabon, XVI, ii, 41. D’anciennes forteresses se dressaient depuis des siècles, près de la ville, pour la protéger ; Hérode en fit élever une nouvelle, en un endroit dominant Jéricho ; il ne négligea rien de ce qui pouvait en rendre le séjour agréable et sûr et l’appela Cypros, du nom de sa mère. Josèphe, 1 Ant. jud., XVI, v, 2 ; cf. Bell, jud., i, xxi, 4 ; Strabon, XVI, ii, 40 ; I Mach., IX, 50 ; xvi, 14, 15. — Les matériaux de la ville hérodienne durent servir à la construction de la ville romano-byzantme. La carte en mosaïque de Madaba représente celle-ci sous la forme d’une ville importante, flanquée de tours carrées et environnée de palmiers. À une certaine distance de la ville, au nord, se voit une grande construction avec cette inscription TO TOT AriOT EAISAIOÏ", - « le [monument] de saint Elisée. » « Le monument de saint Elisée, dit le pèlerin Théodosius, était là où il bénit la fontaine, et sur le monument même est construite une église. » De Terra Sancta, Orient latin, p. 68. Jéricho avait, au ve siècle, des églises et un hospice pour les pèlerins. En ce temps-là encore « elle apparaissait aux yeux de tous comme un paradis ». Antonin de Plaisance, ltineranum, xiii, xiv et xv, t. lxxii, col. 905 ; Procope, De sedificiis Justinian., v, 9, édit. de Bonn, 1838, t. iii, p. 328. Le circuit de la ville était, au témoignage de saint Epiphane, de plus de vingt stades (plus de 3740 mètres). User., lxvi, t. xlii, col. 158. 4° Ariha.

À la place de la Jéricho hérodienne et de

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226. — Solanum Sodomeum.

la Jéricho romane-byzantine, l'évêque Arculf, à la fin du vu » siècle, trouve seulement une masse de ruines infor-