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GAULON — GAZA


d’autres de la cortrée. Les maisons, dont plusieurs sont abandonnées et en ruine, sont construites en pierre ; très peu ressemblent à ces huttes en terre que l’on voit assez fréquemment dans ces parages. Les rues sont larges et généralement droites. Certains restes d’édifices montrent, par leur ornementation et leur caractère, qu’il y avait là une petite ville chrétienne, que la population actuelle, avec près de 300 âmes, ne remplit pas à moitié. Bien que le climat soit sain, le sol riche, l’eau abondante, cette population va néanmoins en diminuant. Des jardins et des vergers bordent le ruisseau qui coule à l’ouest du village, mais ils sont en mauvais état. D’après une tradition conservée par les habitants, confirmée par les ruines assez étendues, par la grandeur et par le plan général de Sahem el-Djaûlân, cette localité aurait été, dans les temps anciens, « la capitale du Djolân » et le siège du gouvernement. Les principaux vestiges de l’antiquité se trouvent dans le quartier nord. Il y a là un grand édifice construit en pierres de basalte soigneusement taillées, et qui a toute l’apparence d’une église des croisés. Assez bien conservé, il forme, avec trois autres, lin carré qui entoure la cour du scheikh. On y remarque plusieurs ornements en bas-relief. Cf. G. Schumacher, Across the Jordan, p. 91-99.

Gaulon ou Gôldn a donné son nom à un district de la région transjordane, appelé TauXavtTiç, la Gaulanitide, par Josèphe, Ant. jud., IV, v, 3 ; VI11, ii, 3 ; X11I, xv, 4 ; Bell, jud., II, xx, 6 ; III, iii, 1, 5 ; x, 10 ; IV, i, 1. C’était, à l’époque romaine, une des quatre divisions de l’ancien royaume de Basan ; les autres parties étaient : la Batanée, la Trachonitide, PAuranitide. Bornée au sud par le Schériat el-Menâdiréh ou Yarmouk, elle s’appuyait à l’ouest sur le lac de Tibériade et le Jourdain, s’étendait vers le nord jusqu’au pied de l’Hermon, et confinait à l’est à la grande plaine du Ha’uran. Elle rentraitainsidans le royaume amorrhéen d’Og, que Josèphe, Ant. jud., IV, v, 3, appelle roi de Galadène et de Gaulanitide. Elle avait comme villes principales et fortifiées : Séleucie, Sogane et Gamala. Bell, jud., II, xx, 6. Elle se divisait en deux parties : la Gaulanitide supérieure, avec Sogane comme capitale, et la Gaulanitide inférieure, avec Gamala. Bell, jud, , IV, i, 1. Parmi les autres cités renfermées dans ses limites on trouve : Hippos (aujourd’hui Sûsiyéh), l’ancienne Aphec (Fîk), Alimes (Kefr et Ma), Casbon (Khisfïn). Après la mort d’Hérode le Grand, elle appartint à là tétrarchie de Philippe. Ant. jud., XVIII, iv, 6.

Le nom de cette région survit dans le Djolân actuel, ^N^a-, dont la limite vers l’est s’étend jusqu’au Nahr el’Atlân. C’est un plateau qui monte progressivement vers le nord, avec une hauteur moyenne de sept à huit cents mètres au-dessus de la Méditerranée. De formation basaltique, avec une couche de lave recouvrant le calcaire, il est arrosé par de belles sources et de nombreux ruisseaux, et cultivé aux alentours des villages. Entre le Nahr er-Ruqqâd, qui l’enferme à l’est comme un fossé naturel descendant du nord au sud, et la dépression du Jourdain, à l’ouest, il est coupé par des torrents qui viennent se perdre dans le lac Houléh ou se dirigent vers le lac de Tibériade, principalement à sa pointe nord-est. Au nord, une curieuse chaîne volcanique, parallèle au Jourdain, aligne une série de monts isolés, d’un aspect singulier ; ce sont des cratères de volcans éteints, les tells El-Ahmar (1 238 m.), Abu en-Néda (1257 m.), Abu Yusef (1029 m.), ElrFaras (948 m.). Le sol, couvert de monceaux de rocs basaltiques, ressemblant à des sites ruinés, ne possède pas cet humus fin et rouge qui fait la richesse du Hauran. -Il n’en forme pas moins, surtout dans la partie septentrionale, d’excellents pâturages, où l’herbe pousse très bien au printemps, et où les Arabes Anazéh nourrissent de nombreux troupeaux. Les ruines, les inscriptions, les restes de voies romaines prouvent que ce pays fut au trefois très habité. On y rencontre, comme en Galaadet en Moab, des dolmens remarquables, monuments probables des antiques populations amorrhéennes. Voir Manassé oriental, tribu et carte. Pour les détails, cf. G. Schumacher, Der Dscholan, dans la Zeitschrift des Deutschen Palàstina-Vereins, Leipzig, t. ix, 1886, p. 167-368, avec cartes, plans et gravures ; traduction anglaise, The Jauldn, in-8°, Londres, 1888 ; Across the Jordan, in-8°, Londres, 1886, p. 1-102.

A. Legendre.
    1. GAVER##

GAVER (MONTÉE DE) (hébreu : ma’âlêh-Gtir ; Septante : èv râ àvaêai’vetv Tat ; Vulgate : ascensus Gaver), lieu où fut mortellement frappé Ochozias, roi de Juda, fuyant devant Jéhu, après la mort de Joram. IV Reg., ix, 27, L’Écriture, qui ne le mentionne qu’une seule fois, le place « près de Jéblaam ». Les Septante le confondent même avec cette dernière ville, Tac, rj êcrriv’IeëXain ; mais les autres versions anciennes ont exactement traduit l’hébreu comme la Vulgate. Jéblaam (hébreu ; Yble’dm), ou Baalam (hébreu : BiVârn), la Belma de Judith, vii, 3, est généralement identifiée aujourd’hui avec Khirbet Bel’améh, à deux kilomètres au sud de Djenin. C’est donc une colline des environs qui doit représenter la montée dont nous parlons. Djénin, du reste, l’ancienne’En-Gannîm, ou « source des jardins », est probablement la Bêt hag-gân, « maison du jardin » (Vulgate : domus horti), dans la direction de laquelle s’enfuit Ochozias en quittant Jezraël (Zer’în). Voir Engannim 2, t. ii, col. 1802, et Jéblaam.

A. Legendre.
    1. GAZA (hébreu nw’Azzdh##


GAZA (hébreu nw’Azzdh, « la forte ; » Septante : FctÇa ; en égyptien : Gazatu ; en assyrien : Hazzatu ;

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18. — Drachme d’un dynaste de Gaza.

Double tête janiforme, diadémée. — fi|. AXO (Gaza). Chuustfe entre deux épis.

en arabe : Ghazzéh (ys), Ghazzat-Hachem), ville des Philistins. Cette cité, l’une des plus anciennes du monde encore existantes, est nommée la première fois Gen., x, 19. Elle se trouve dans l’angle sud-ouest de la Palestine, non loin de la frontière égyptienne, à quatre kilomètres environ de la Méditerranée, sur un plateau en grande partie artificiel (^S>ia), élevé d’une vingtaine de mètres au milieu d’une vallée large d’une heure de l’ouest à l’est et longue de deux heures du nord au sud. Cette vallée est remplie de jardins de toute sorte dans toutes les directions ; elle est entourée vers l’ouest des dunes de la mer et vers le nord et l’est de collines peu élevées. La plus remarquable de ces collines, située au sud-est de la ville, est appelée maintenant Djebel El-Mountar, autrefois probablement Aldioma Angaris.

I. Histoire.

Origine.

Tout ce que disent les anciens

auteurs sur la fondation de Gaza ne sont que fables inventées après coup ; on ne sait ni quand ni par qui cette ville a été fondée. Cependant il est très probable qu’elle existait déjà au temps d’Abraham, peut-être depuis des siècles. Les premiers habitants de Gaza, que nous connaissons, étaient les Hévéens, Deut., ir, 23 ; à ceux-ci se réunirent d’autres Chananéens, Gen., x, 19, venant du nord, les Philistins, Deut., ii, 23, venant du sud (Etienne de Byzance, De Vrbibus, in-4°, Leipzig, 1825, aux mots TâÇa et Mtvûa, p. 128, 300, dit que la ville de Gaza était une colonie Cretoise, cf. Soph., ii, 5) et les Rephaïm ou Énacim expulsés de la montagne par