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JERICHO


qui a précédé immédiatement l’immigration Israélite. Aussi peut-on affirmer que ces remparts et la ville qu’ils protégeaient sont ceux mêmes qu’ont rencontrés Josué et les fils d’Israël à leur entrée dans la Terre Promise, vers le milieu du xve siècle avant notre ère. — À ce moment, tous les indices qui, dans les autres ruines explorées, marquent, par les progrès ou les modifications intervenues dans les industries, le mouvement et les étapes des âges, cessent complètement à Jéricho, et pour plusieurs siècles y attestent l’abandon et la désolation. — Au IXe siècle ou au vuie seulement avec les traces caractéristiques des influences dites phénicienne et cypriote, reparaissent la vie et l’activité. Un groupe

de formats divers, des pots, des coupes, des plats, des filtres et jusqu'à un fuseau. Une multitude d’anses portent des estampilles à caractères araméens, parmi lesquelles on remarque souvent le nom divins de Jéhovah, ->, Yàh, et trois fois in>, Ydhô, avec l’orthographe des documents juifs d'Éléphantine du temps de Néhémie et de Sanaballat. Plusieurs objets archéologiques accusent les époques diverses des dominations persanes et grecques ; aucun n’a été rencontré de la période romaine et hérodienne. — C’est au sud-est du Teil esSultan que se trouvent ceux-ci. Toute cette région du Kelt est couverte, jusqu’au delà de tumuli. Des sondages ont fait reconnaître dans plusieurs des restes de

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224. — Fleurs et fruits du Calotropis procera. D’après une photographie de M. L. Heidet.

de constructions Israélites, élevées sur les restes de brique de la ville chananéenne, couvre le mamelon du pied duquel jaillit la source. Les. habitations de pierre sont séparées par des rues étroites et se composent d’ordinaire de chambres de dimensions réduites autour d’une cour intérieure. Un édifice beaucoup plus considérable dominait la fontaine et formait peut-être la citadelle de la nouvelle cité. Il avait plus de 30 mètres de développement en longueur, probablement autant en profondeur et ses murs étaient d’environ 1 mètre et demi de largeur. Deux grandes salles rectangulaires de 10 mètres sur 5 occupaient le milieu et étaient environnées de pièces de 5 mètres de côté.

Les restes de l’installation des Juifs, après le retour de la captivité, se constatent partout, mais particulièrement dans le quartier situé au nord de la grande muraille septentrionale du rempart intérieur. Là, dans des chambres presque intactes on a retrouvé rangés en leur place de grandes jarres à vin ou à huile, des cruches

construction de cette époque (63 avant J.-G.'à 70 après). Dans l’un d’eux, en 1869, le lieutenant Warren avait trouvé une amphore avec inscription latine. Un de ces tertres recourbé en forme de croissant semble formé des ruines d’un théâtre. De nombreux aqueducs du même temps, parcourent la campagne et aboutissent parfois à des piscines aujourd’hui comblées. L’une d’elles, au sud du Kelt, connue sous le nom de birkel Mûsa, « l'étang de Moïse », a plus de 200 mètres de longueur et plus de 100 de largeur. À l’ouest de ces débris, sur le chemin montant à Jérusalem et près d’un canal aboutissant à Vouâdi Fârâ, se dresse une ruine ressemblant à un fort avancé ; dans son nom de beit Djaber et-lahlâni, plusieurs palestinologues croient reconnaître le nom de KSiitpoî donné par Hérode l’ancien à une des forteresses bâties par lui à Jéricho. Les descriptions des historiens ne permettent pas de douter que ces ruines dispersées ne soient celles de la Jéricho d’Hérode, visitée plusieurs fois par le Seigneur. — Voir les rapports de M. Ernest Sellin et de