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JERICHO


sainte, et à 7 kilomètres et demi à l’ouest de Jourdain, à 2 kilomètres à l’ouest-nord-ouest de Tell Djeldjell dont le nom rappelle l’antique Galgala, à 5 kilomètres au nord-ouest du Deir Elal/ld qui a remplacé Ltethagla, et à 4 kilomètres au sud-est du Djebel Qarantâl, le célèbre mont de la Quarantaine des chrétiens. La Riffâ moderne, cela ne paraît pas douteux, occupe l’emplacement même de la Jéricho du moyen âge et d’Arihâ des anciens Arabes ; sa position répond ainsi à toutes les données de la Bible qui sont générales. Toutefois on constate que cette position ne répond pas exactement aux indications plus précises de l’histoire, antérieures à la conquête arabe, sur le site de Jéricho, que celles-ci même paraissent lui assigner des places différentes. L’histoire

villes diverses qui se sont succédé sous le nom de Je’richo, occupent un espace considérable (fig. 221). Commençant un peu au nord de la fontaine nommée aujourd’hui’Ain es-Sulfàn, la fontaine d’Elisée des anciens (voir t. ii, col. 1096), ces ruines se succèdent jusqu’au Khirbet-Qaqùn, situé à 800 mètres au sud de l’Ouâd" el-Kelt, sur une étendue de 3 kilomètres et tout autant d’ouest à est, depuis le pied des montagnes jusqu’au delà de Rîl, id, comprise elle-même dans le périmètre occupé par les décombres : c’est une superficie d’environ 900 hectares. Vers l’extrémité nordouest de cet espace, on remarque un tertre allongé s’élevant d’une trentaine de mètres au-dessus de la plaine_et du pied duquel, du côté de l’est, sort la fon "*-- a "è *>Roudjoum el-Mogheîfir

A Dsschryvepe des,

221. Carte des environs de Jéricho.

elle-même nous donne la raison de ces divergences-elle nous apprend que, si Jéricho est demeurée dans une même région, elle a plusieurs fois changé de place.

L’« ancienne ville » de Jéricho était, selon Josephe, Bell.jud., IV, viii, 3, qui la distingue par là de la ville hérodienne de son temps, prés de la fontaine dont les eaux furent améliorées par un miracle du prophète Elisée. La ville d’Hiel fut élevée à la même place, sur les ruines de la ville chananéenne. Cf. Jos., vi, 26 ; III Reg., xvi, 34. Eusebe et saint Jérôme, De situ et nom. loc. heb., t. xxiii, col. 904, laissent entendre que la ville romano-byzantine de leur époque était différente des précédentes dont on vojait encore les restes. Cette dernière se trouvait au sud de l’ancienne, sur les bords de l’Ouadi Kelt et sur le chemin de Jérusalem, entre la Rîfiâ arabe moderne et la montagne, d’après les indications des anciens pèlerins. Cf. Itinerarium a Burdigala Rierusalem usque (333), t. viii, col. 792 ; Thaodosius, De Terra sancta, Genève, 1877, p. 68 ; Antoninus Plac, Itinerarium, t. lxxii, col. 905. Voir aussi la carte mosaïque de Mâdaba, t. v, fig. 180.

III. Description.

Ruines.

Les débris des

taine : ce tertre est connu sous le nom de Tell es-Sulfdn. Il a toujours été considéré comme occupant le site de la Jéricho ancienne et primitive. Au printemps des années 1907, 1908 et 1909, des fouilles y ont été entreprises sous la direction de M. Ern. Sellin, d’abord professeur à l’université de Vienne, actuellement à celle de Rostock. Elles ont justifié la persuasion générale, confirmé l’exactitude des récits bibliques sur plusieurs points et éclairci et complété l’histoire. La colline qui n’était au commencement qu’une légère élévation naturelle du sol, de 10 mètres environ, s’est exhaussée desdécombres des constructions qui y ont formé sept mamelons dont le plus élevé, au nord-ouest, a 24 mètres 30 centimètres au-dessus de la source. Distante de 500 mètres, c’est-à-dire de plus de trois portées d’arc, de la butte qui forme en quelque sorte la base du mont de la Quarantaine et borde la plaine, à l’ouest, elle était en dehors de toute atteinte des traits de ce côté.

La place était fortifiée par deux remparts parallèles distants d’environ 30 mètres. La muraille extérieure, construite à la base du tertre, en suivait les contours,