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GATEAU — GAULON

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par Jérémie pour parler d’une pratique idolâtrique qu’avaient adoptée certains Israélites. Sur ces offrandes de pains et de gâteaux aux idoles, voir Bâhr, Symbolik des tnosaischen Cullus, Heidelberg, 1837, t. i, p. 435438. — 11° La débêlâh, gâteau de forme arrondie, appelé en grec icaiâOr), du syriaque deba.Ua', dont le l, d, initial est tombé, et dans la Vulgate : massa, palatha. La raXâÔT) était une masse de figues ou de raisins secs, formant par compression une sorte de gâteau tantôt tond comme un pain, tantôt carré comme une brique, et qui pouvait se conserver assez longtemps. C’est encore sous cette forme que nous arrivent les figues desséchées. Ce genre de gâteau, dans lequel n’entrait aucune farine, était bien connu chez les différents peuples de l’antiquité. Hérodote, IV, 23 ; Lucien, Piscat., 41 ; Théophraste, Hist. plant., IV, iii, 1 ; S. Jérôme, In Ezech., ii, 7, t. xxv, col. 62. La debêlâh était une conserve que l’on emportait dans les expéditions et les voyages. David en avait dans son camp. I Reg., xxx, 12. Abigaïl lui avait apporté précédemment d’abondantes provisions, entre autres cent débêlîm de raisins secs et deux cents debêlim de figues. I Reg., xxv, 18. À Hébron, on le munit également de provisions et de gâteaux de figues et de raisins. I Par., xii, 40. Quand Judith sortit de Béthulie pour aller trouver Holopherne, elle prit avec elle des provisions au nombre desquelles se trouvaient dès palathee. Judith, x, 6. — On se servait aussi de la debêlâh de figues en médecine. Isaïe en fit appliquer une sur le mal du roi Ezéchias. IV Reg., xx, 7 ; 1s., xxxviii, 21. Saint Jérôme, In 1%., xi, 38, t. xxiv, col. 396, dit que, « d’après la science médicale, les figues desséchées et aplaties ont la propriété d’attirer toute l’humeur à la surface. » Voir Figue, t. ii, col. 2241. — 12° La 'âswâh, gâteau de raisins comprimés, que l’on mangeait pour réparer ses forces, Cant., ii, 5, particulièrement après une marche fatigante. II Reg., vi, 19 ; I Par., xvi, 3. Dans le culte idolâtrique, on faisait usage de ces gâteaux. Ose., iii, 1. Quelques anciennes versions ont fait venir 'âsîsdh de ses, « six, » et lui ont prêté le sens de « setier », sixième partie d’une mesure de vin. Mais la plupart des anciens interprètes ont pris ce mot dans le sens de « gâteau », qui convient beaucoup mieux au contexte dans ces différents passages. Cant., Il, 5, les Septante ont : êv (Jivpoiç, « avec des parfums, » probablement au lieu de âv àjjiôpai ;, « avec des gâteaux de miel ; » Vulgate : floribus ; II Reg., vi, 19 : Xâyavov otcô xuyâvou, « gâteau de la poêle, » simila frixa oleo ; I Par., xvi, 3 : ànopfn]?, frixa oleo simila ; Ose., iii, 1 : itsnp, axa [ASTa axaylSoç, vinacia uvarum. « On peut traduire széy.y.aia par placenta ou crustula, qu’on offre aux idoles et que les Grecs appellent TcdTcava (galettes de sacrifices). » S. Jérôme, In Ose., i, 3, t. xxv, col, 842. Rosenmùller, Hoseas, Leipzig, 1812, p. 102, fait venir 'âsîsdh de 'es, « feu. » Mais ce gâteau de raisins ne devait point passer par le feu. L'étymologie de Gesenius, Thésaurus, p. 166, qui le tire d’un radical 'âSaS, « comprimer » (en assyrien, aSsuSu, « affermir » ), semble préférable.

II. LES GATEAUX OFFERTS DANS LE ÏEMPLE.

1° Deux

sortes de gâteaux seulement apparaissent dans les sacrifices, la halldh et le râqiq. Les hallôp sont des gâteaux gras et épais, composés de fleur de farine sans levain et d’huile, cuits dans une poêle ou sur une plaque et ensuite arrosés d’huile. Le râqiq est une espèce de galette, ayant à peu près la même composition, mais beaucoup plus légère, et ressemblant à une crêpe durcie au feu. Ces gâteaux étaient mangés par les prêtres, après qu’un morceau en avait été brûlé sur l’autel. Cependant, ceux qu’offraient Aaron.et ses fils devaient être entièrement consumés. Lev., VI, 20-22. Cf. Reland, Antiquitates sacrée, Utrecht, 1741, p. 195-196. — 2° Un lévite avait la charge de veiller dans le Temple â tout ce qui se rapportait aux gâteaux sacrés, préparation, cuisson à la

poêle, etc. I Par., ix, 31. David en préposa plusieurs à ce service. I Par., xxiii, 29. — 3° La halldh et le râqiq figurent ensemble dans différentes cérémonies liturgiques : les offrandes ordinaires, Lev., ii, 4 ; la consécration des prêtres, Exod., xxix, 2 ; la consécration d’Aaron et des grands-prêtres, Exod., xxix, 23 ; Lev., viii, 26 ; le sacrifice d’actions de grâces, Lev., vii, 12, et celui du nazaréat. Num., vi, 15, 19. Les pains de proposition, renouvelés chaque sabbat, consistaient en douze hallôf. Lev., xxiv, 5. C'étaient également des hallô( qu’il était commandé de faire avec les prémices de la pâte. Num., xv, 20. Au même genre se rapportent les gâteaux de fleur de farine pétrie à l’huile qu’on offrait pour la consécration des lévites. Num., viii, 8. — 4° L’offrande de ces gâteaux, composés de farine et d’huile, avait pour but de consacrer à Dieu les substances qui servent à l’alimentation de l’homme, et de rappeler à ce dernier le souverain domaine du Créateur sur la vie humaine comme sur tout ce qui sert à l’entretenir. Ces gâteaux devaient être azymes, parce que le levain est comme un symbole de corruption par sa nature même. Cf. Bâhr, Symbolik des mosaischen

Cullus, t. ii, p. 300-302, 316-320.

H. Lesêtre.
    1. GATHAM##

GATHAM (hébreu : Ga’fdm ; Septante. : ro6d(ji, Gen., xxxvi, 11, Totatiày. ; Codex Alexandrinus, ro6d[i, I Par., i, 36), quatrième fils d'Éliphaz, fils d'Ésaii. Gen., xxxvi, 11 ; I Par., i, 36. Il était 'allûf, « chef » d’une tribu dans la terre d’Edom. Gen., xxxvi, 16. Cette tribu n’a pu encore être identifiée.

    1. GAUCHE (MAIN)##


GAUCHE (MAIN). Voir Main.

    1. GAULANITIDE##


GAULANITIDE. Voir Gaulon.

    1. GAULON##

GAULON (hébreu : Gôlân, Deut., iv, 43 ; Jos., xx, 8 ; xxi, 27 ; I Par., vi, 56 ; le qerï porte Gâlôn, Jos.. xx, 8 ; XXI, 27, mais un grand nombre de manuscrits donnent Gôldn [cf. B. Kennicott, Vet. Testam. cum variis lect., Oxford, 1776, t. i, p. 472, 473] ; Septante : Codex Vaticanus, TauXiiv, Deut., iv, 43 ; Jos., xx, 8 ; xxi, 27 ; r&ùiv, I Par., vi, 71 ; Codex Alexandrinus, TwXâv, Jos., xx, 8 ; xxi, 27 ; FauXiiv, I Par., vi, 71 ; Vulgate : Gaulon, Jos., xx, 8 ; xxi, 27 ; I Par., vi, 71 ; Golan, Deut., iv, 43), ville de refuge située en Basan, dans la tribu de Manassé oriental, Deut., iv, 43 ; Jos., xx, 8, et assignée aux Lévites fils de Gerson. Jos., xxi, 27 ; I Par., VI, 71. Josèphe l’appelle Tavlâva, Ant.jud., IV, vu, 4 ; TauXâvï], Ant.jud., XIII, xv, 3 ; Bell, jud., 1, iv, 4, 8, et nous dit qu’elle fut prise par Alexandre Jannée. Ant. jud., XIII, xv, 3. Le Talmud de Babylone, Makkoth, 9 b, cherchant à établir la situation parallèle des cités de refuge de chaque côté du Jourdain, place Golan en face de Cédés de Nephthali. Cf. A. Neubauer, La géographie du Talmud, Paris, 1868, p. 55. Eusèbe et saint Jérôme, Onomastica sacra, Gœttingue, 1870, p. 125, 242, mentionnent Gaulon, T*xvù>v, comme un très gros village, x(&|M) fuyleni, de la Batanée. On trouve encore dans la région transjordane, à la hauteur du lac de Tibériade, sur Youadi escli^Schéféil, une localité importante du nom de Sahem el-Djaûlân, .-^JjaJl, » ~ » -. « o. On peut, à la suite de G. Schumacher, Across the Jor* dan, Londres, 1886, p. 19, 91 ; TheJaulân, Londres, 1888, p. 1, l’identifier avec la ville dont nous parlons. Elle est un peu en dehors des limites géographiques du Djolân actuel, qui représente l’ancienne Gaulanitide ; mais, en réalité, on la regarde toujours comme faisant partie de ce district. Du reste, on ne sait guère jusqu’où s'étendait à l’est cette dernière province. En tout cas, Sahem, el-Djaûlân appartient bien à l’ancien pays de Basan et peut représenter par son nom l’antique cité biblique. Voir la carte du pays de Basan, t. i, col. 1488. C’est aujourd’hui un grand village, mieux bâti que beaucoup