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GARIZIM — GATEAU « 4

un temple an pied de la montagne, an-dessus de la ville. Ce temple « était consacré à Jupiter, comme nous l’apprennent Dion Cassius, xv, 12, le philosophe Marinus de Naplouse qui vivait au ve siècle, tous les deux cités par Photius dans sa Bibliothèque (codex 242) : ’Ev ôpei’ApyapfÇû xaXoù|iivû, dit Marions, « sur une montagne appelée Hargarizon (corruption de l’hébreu, ter Gerizzim, « mont Garizim » ), Jupiter Très-Haut possède un temple très vénéré. » Cf. Barges, Les Samaritains, p. 101. C’est celui que nous voyons représenté sur les médailles impériales d’Antonin le Pieux (fig. 17). Il est rectangulaire, à deux frontons, orné d’un péristyle et environné d’une enceinte extérieure ou téménos. Un gigantesque escalier y conduit. Mais quel était l’emplacement de ce sanctuaire ? Barges, p. 100, 102, se fondant sur une phrase de la Chronique samaritaine, le place au pied du Garizim, sur un plateau qui domine Naplouse. D’après V. Guériri, Samarie, t. i, p. 435, il se trouvait plutôt sur le bord extrême du plateau supérieur de la montagne, au milieu de l’enceinte qui avait contenu le sanctuaire samaritain bâti par Sanaballète. L’escalier subsistait encore l’an 333 de notre ère ; car le Pèlerin de Bordeaux dit que l’on montait au sommet du Garizim (nions Agazaren) par trois cents marches. « Ce chiffre, ajoute l’explorateur français, est évidemment insuffisant pour atteindre de Naplouse le sommet de Garizim, qui domine cette ville d’environ 350 mètres ; mais rien ne nous dit qu’il partait de Néapolis ; il pouvait fort bien ne commencer qu’à l’endroit où l’ascension de là montagne devenait plus raide ; dans tous les cas, les mots ad summum montent prouvent qu’il faut chercher, non au pied, mais sur le plateau supérieur de Garizim, le temple représenté sur les médailles d’Antonin le Pieux, et qui, d’ailleurs, étant dédié à Jupiter Très-Haut, semble indiquer par ce nom même, qu’il occupait une position culminante sur la montagne. » Sous le règne de Zenon, les Samaritains furent expulsés de Garizim par ordre de cet empereur, à cause des actes de cruauté qu’ils avaient commis contre les chrétiens, et une église en l’honneur de sainte Marie fut construite sur la montagne et environnée d’un simple mur de défense en pierres amoncelées. Dévastée par les Samaritains sous le règne d’Anastase, elle fut rétablie plus tard par Justinien et entourée alors d’une enceinte plus difficile à forcer. Telle est l’origine des ruines que nous avons étudiées.

Voir Robinson, Biblical researches in Palestine, Londres, 1856, t. ii, p. 274-279 ; F. de Saulcy, Voyage en terre sainte, Paris, 1865, t. ii, p. 246-250 ; Voyage autour de la mer Morte, Paris, 1853, t. ii, p. 400-411 ; Stanley, Sinai and Palestine, Londres, 1866, p. 248-252 ; V. Guérin, Samarie, Paris, 1874, t. i, p. 424-444 ; Palestine Exploration Fund, Quarterly Statement, Londres, 1873, p. 66-71 ; Survey of Western Palestine, Memoirs, Londres, 1881-1883, t. ii, p. 187-193 ; W. M. Thomson, The Land and the Book, in-12, Londres, 1890, p. 470477 ; C. R. Conder, Tent Work in Palestine, Londres, 1889,

p. 29-35.

A. Legendre.
    1. GARNI I##

GARNI I (hébreu : hag-Gamiî ; Septante : r<xp|i.t) ; nom patronymique qu’il ne faut pas unir au mot précédent Ceïla, lequel est un nom de ville, mais au nom du père ou fondateur de cette cité, Naham. I Par., lY, 19. Ce passage est du reste très obscur et a donné lieu à des interprétations contradictoires et toutes purement hypothétiques.

    1. QASPHA##

QASPHA (hébreu : Gispâ’; omis dans l’édition sixtine des Septante ; mais dans le Codex Alexandrinus, on lit : rcapâ), c hef de Nathinéens, habitant le quartier d’Ophel après le retour de la captivité. II Esdr., xi, 21.

    1. QATEAU##


QATEAU, pâtisserie composée de farine et de quelque autre substance, huile, miel, etc., que l’on fait cuire au four et qui constitue un aliment plus délicat

que le pain ordinaire. Les Égyptiens savaient faire diverses espèces de gâteaux. Wilkinson, Manners and cûstoms of the ancient Egyptians, Londres, 1878, t. ii, p. 385-386. Les Israélites en fabriquèrent aussi, et les écrivains de l’Ancien Testament en font assez souvent mention.

I. Différentes espèces.

1° La halldh, de hâlal, « percer, » gâteau que l’on perforait pour empêcher les gaz de le boursoufler. La hallâh, aptoç, xoMu>p(ç v panis, collyris, collyrida, servait surtout dans les sacrifices. Lev., xxiv, 5, etc. On voit cependant que David en offrit une à chacun de ceux qui avaient assisté à la translation de l’arche à Jérusalem. II Reg., vi, 19.

— 2° Les lebîbôf, de lâbab, « être gras, » xoXXupî8eç, sorbitiunvulse, sont des gâteaux succulents et délicats qu’une fille de David, Thamar, ne dédaignait pas de pétrir elle-même et qu’elle faisait cuire dans la poêle. II Reg., xiil, 6-11. — 3° Les niqqudîm, de nâqad, » percer, » xoUypifia, crustula, sont des gâteaux perforés comme les hallô(. La femme de Jéroboam en emporta à Silo pour les offrir au prophète Ahias. III Reg., xrv, 3. — 4° La’ugâh (nia’ôg, I (III) Reg., xvii, 12 ; Ps. xxxv (xxxiv), 16), de’ûg, « avoir la forme ronde, » èyxpucpici ;, panis subeinericius. C’est une espèce de galette qu’on pouvait préparer rapidement, dans les cas pressés, et emporter avec soi en voyage. On la cuisait sur des pierres chauffées au feu, III Reg., xix, 6, ou sous les cendres d’un combustible quelconque. Ezech., rv, 12. Dans le premier cas, il fallait la retourner afin qu’elle ne fût pas cuite d’un seul côté. Éphraïm, se mêlant aux peuples païens et adoptant leurs usages, est comparé à une « ’ugâh non retournée », Ose., vii, 8, par conséquent brûlée d’un côté, non cuite de l’autre, et en somme bonne à rien. Ce genre de gâteau est préparé à la hâte par Abraham quand il reçoit la visite des trois anges. Gen., xviii, 6. À leur sortie d’Egypte, les Israélites en font dès leur première étape, sans y mettre de levain, leur départ précipité ne leur ayant pas permis de s’en munir. Exod., xii, 39. Sur l’ordre d’Élie, la veuve de Sarepta fait une’ugâh avec ce qui lui reste de farine et d’huile. III Reg., xvii, 13. — 5° Le selûl, de sâlal, « rouler, » gâteau en forme de boule, capable de rouler sur une pente. Quand Gédéon se rend secrètement au camp des Madianites, il entend un soldat racontant un rêve qu’il vient d’avoir : il lui semblait voir un selûl qui roulait sur le camp et renversait sa tente. Il ajoute que ce selûl doit être la figure de Gédéon qui s’apprête à les terrasser. Jud., vii, 13. Le sens du mot selûl est déterminé par les versions : Septante : [lotfi ? ; Symmaque : xoXkipix ; Aquila : êyxpucpsaç ; Josèphe, Ant., jud., V, VT, 4 : iiâÇa ; Vulgate : panis subeinericius. — 6° Le râqiq, de râqaq, « être léger, » lâyavov, gâteau léger à l’huile, laganum. Ce gâteau n’apparaît que dans les sacrifices. Lev., ii, 4, etc. — 7° La sapihîf, de sâfaf, « être large, » èyxpfç, gâteau au miel, large et peu épais, auquel on compare la manne à raison de son goût. Exod., xvi, 31. La Vulgate traduit simplement par simila. — 8° Le lesad, èyxp’i ; iÇ ektxiov, panis oleatus, gâteau à l’huile auquel est aussi comparée la manne à cause de son goût. Num., XI, 8. — 9° Le kikkâr, de kârar, « être rond, » opTo ;, panis, I Reg., ii, 36 ; Prov., vi, 26, etc., est moins un gâteau qu’un pain proprement dit. Voir Pain. — 10° Le kawân, nom d’une espèce de gâteau qu’on offrait à Astarté, la « reine du ciel ». Jer., vii, 18 ; xiiv, 19. Gesenius, Thésaurus, p. 669, rattache ce mot au radical chaldéen kavvèn, « préparer. » Saint Jérôme, In Jerem., Il, 7, t. xxiv, col. 732, adopte cette même étymologie : placentas sive prseparationes. Les Septante traduisent par yavtiv, qui n’a pas de sens en grec et reproduit phonétiquement le mot du texte hébreu, et la Vulgate par placenta. U semble plus probable que kawân est un mot d’origine étrangère, spécialement usité dans le culte de la déesse, et emprunté