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JÉCHONIAS

JECMAAN

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Juda (598 avant J.-C). Il est appelé Jéchonias dans I Paralipomènes, m, 16, 17 ; dans Esther, ii, 6 ; xi, 4 ; dans Jérémie, xxrv.l, etc. ; dans Baruch, i, 3, 9, etdansMatth., i, 11, 12. Dans IV Rois, xxiv, 6, etc., il est toujours appelé Joachin, ainsi que dans II Par., xxxvi, 8, 9 ; Jer., lii, 31, etc. — Jéchonias était le petit-fils du roi Josias et le fils d’Éliacim qui régna sous le nom de Joakim. Voir Josias et Joakim. Sa mère s’appelait Nohesta et était de Jérusalem. IVReg., xxiv, 8. Elle dut jouer un certain rôle politique, à cause de la jeunesse de son fils. Cf. Jer., xiii, 8 ; xxii, 26 ; xxxix, 2. Il avait dix-huit ans, d’après IV Reg., xxiv, 8, huit ans seulement, d’après II Par., xxxvi, 9, quand il monta sur le trône. Cette dernière leçon, qui se ht aussi dans les Septante, IV Reg., xxiv, 8, est jugée la plus probable par les critiques. — Le règne de Jéchonias ne dura que trois mois. Son père Joakim était devenu roi par la faveur du pharaon Néchao, et lui avait payé tribut : mais la puissance de l’Egypte n avait pas tardé à être brisée par Nabuchodonosor, et Juda avait dû se reconnaître vassal du roi de Babylone, après avoir senti tout le poids des forces chaldéennes. Quand Jéchonias monta sur le trône, il ne pouvait pas compter sur l’appui de l’Egypte, et il n’était pas en état de résister aux Chaldéens. Jer., xxii, 24. Ce n’était qu’un enfant et « un vase de terre fragile », Jer., xxii, 28 ; il paraît cependant s’être révolté contre Nabuchodonosor, puisque ce prince alla assiéger Jérusalem, la 8e année de son règne, c’est-à-dire en 598. La ville ne tarda pas à succomber, et le roi de Juda fut emmené captif à Babylone avec sa mère, ses serviteurs et ses officiers (fig. 214). Tous les trésors du Temple et du palais royal durent être livrés au vainqueur. IV Reg., xxiv, 10-16. Cf. Ezech., xix, 5-9. Le malheureux Jéchonias resta enfermé en prison pendant trente-six ans, IV Reg., xxv, 9, expiant ainsi le mal qu’il avait fait à l’exemple de son père. IV Reg., xxiv, 9. Quatre ans après sa chute (594), un faux prophète nommé Hananias, fils d’Azur (voir Hananias 10, col. 415), avait annoncé que, dans deux ans, le roi de Juda serait rétabli sur son trône et les captifs, de retour dans leur patrie. Il comptait sans doute sur l’intervention d’Apriès, roi d’Egypte. Jérémie le démasqua. Jer., xxviii, 1-17. C’est sans doute vers la même époque que les Juifs déportés en Chaldée avaient tenté de se révolter contre Nabuchodonosor. Nous apprenons par la lettre que leur écrivit Jérémie qu’il y avait parmi eux de faux prophètes, entre autres Achab, fils de Colias, et Sédécias, fils de Maasias, qui leur annonçaient que la captivité touchait à sa fin, quoiqu’elle dût durer soixante-dix ans. Jer., xxix, 8-23. Nabuchodonosor fit périr par le feu Achab et Sédécias, sans doute parce qu’ils avaient été les fauteurs d’une sédition contre lui. Jer., xxix, 22. On peut supposer que ces tentatives d’affranchissement de la part des Juifs furent la cause pour laquelle le roi de Babylone tint si durement en prison Jéchonias pendant si longtemps.

— Daniel et Ezéchiel étaient captifs en Chaldée en même temps que Jéchonias. Le premier ne parle jamais de lui dans son livre ; le second date ses prophéties par les années de la captivité du roi de Juda, depuis la cinquième, Ezech., i, 2, jusqu’à la vingt-septième. Ezech ;, xxix, 17. — La cinquième année de la captivité, Baruch lut sa prophétie à Jéchonias et aux autres captifs de Babylone qui envoyèrent des offrandes à Jérusalem, afin que les prêtres du vrai Dieu y priassent pour Nabuchodonosor et pour eux. Bar., i, 2-13. — Le malheureux roi de Juda ne sortit de prison qu’après la mort de son vainqueur. Le nouveau roi de Babylone, Évilmérodach, le traita avec faveur. IV Reg., xxv, 27 ; Jer., LU, 31.

— Une ancienne tradition fait de Jéchonias (Joakim) lemari de Susanne (Voir Joakim). Comme le remarque Jules l’Africain, Epist. ad Origen., 2, t. xi, col. 45, ce Joakim avait un palais et un jardin qui ne pouvaient guère convenir qu’à un roi. Cependant cette identification n’est pas prouvée. Jéchonias eut plusieurs enfants. I Par., iii,

17 ; cf., Baruch, I, 4 ; Matth., i, 12. — Jérémie, xxii, 30, dit : « Ecrivez que cet homme est sans enfants, » mais il explique lui-même que cela signifie qu’aucun homme de sa race « ne prospérera » et il parle dans ce verset et ꝟ. 28 de « sa postérité ». — Nous ne savons rien des dernières années, et de la mort de Jéchonias. — Son nom reparaît dans Esther, ii, 6, où nous apprenons que Cis, l’ancêtre de Mardochée, avait été déporté en même temps que ce prince. — Enfin il est nommé une dernière fois dans la généalogie de Notre-Seigneur en saint Matthieu, !, 11-12. F. Vigouroux.

    1. JECMAAM##


JECMAAM, nom, dans la Vulgate, d’un lévite et d’une ville. Les deux noms sont différents en hébreu. Une autre localité appelée en hébreu Yoqme’dm, comme le Jecmaam-ville de la Vulgate, devient Jecmaan dans la version latine.

1. JECMAAM (hébreu : Yeqam’âm ; Septante : ’Iexe-V-icte ; ’Isxjxodefju), lévite, le quatrième fils d’Hébron, de la famille de Caath. Il vivait du temps de David.

I Par., xxiii, 19 ; xxiv, 23. Dans ce second passage, la Vulgate écrit son nom Jecmaan.

2. JECMAAM (hébreu : Yoqmëàm ; Septante : Vahcanus : ’Ixai|j. ; Alexandrinus : Iex(iaâv), ville lévilique de la tribu d’Ephraim, donnée aux fils de Caath. I Par., vi, 68 (hébreu, 53). Dans la liste parallèle de Jos., xxi, 22, on lit Cibsaim, hébreu : Qibsaim. Y a-t-il une faute de copiste produite par la confusion de certaines lettres ou les deux noms représentent-ils une même localité ? Nous ne savons. Voir Cibsaim, t. ii, col. 749. En tout cas, l’emplacement de Jecmaam est aussi inconnu que celui de Cibsaim. Comme le nom hébreu est le même que celui de la ville mentionnée, III Reg., iv, 12, on croit généralement que la cité éphraimite est celle qui formait la limite du district confié par Salomon à Bana. Voir Jecmaan 2. Elle eût été alors dans la vallée du Jourdain, qe qui cadrerait assez avec la position des autres villes lévitiques de la même tribu, espacées en différents coins du territoire : Sichem au nord, Béthoron au sud, Gazer à l’extrémité sud-ouest, et Jecmaam à l’est.

A. Legfndre.

    1. JECMAAN##


1. JECMAAN, I Par., xxiv, 23. Voir Jecmaam 1.

2. JECMAAN (hébreu : Yoqme’âm ; Septante : Vaticanus : Aouxàu ; Alexandrinus : ix Maâv), une des limites du territoire que Salomon avait placé sous l’administration de Bana, fils d’Ahilud. III Reg-, iv, 12. Ce territoire comprenait Thanac (Ta’annûk), Mageddo (El-Ledjdjûn), Bethsan (Béisâri), et l’auteur sacré ajoute (d’après l’hébreu) : « depuis Bethsan jusqu’à Abelméhula, jusqu’au delà de Yoqme’âm. » Les Septante ont traduit’ad mè’èbér le-Yoqme’âm, par liai Maé6ep, Aouxàu. ( Vaticanus), Icoç MeuSpaSe’t èx Mariiv (Alexandrinus), ce qui prouve que ce passage les a embarrassés.

II est, en effet, difficile, parce que Jecmaan est inconnue. Les autres noms sont parfaitement identifiés « t nous montrent que le district confié à Bana s’étendait sur des villes, importantes de la grande et fertile plaine d’Esdrelon, jusque sur les bords du Jourdain. Voir la carte d’Issvchar, col. 1008. Abelméhula, sur Vouadi el-Maléh, formait une des extrémités de la circonscription à partir de Bethsan. Jecmaan formait peut-être l’extrémité opposée, mais dans quelle direction ? C’est ce que nous nesavons. Robinson, Biblical researches in Palestine, Londres, 1856, t. iii, p. 115, penche pour l’ouest, où alors la cité dont nous parlons se confondrait avec Jéconam, hébreu : Yoqne’âm, Jos., xix, 11, au pied sudest du Carmel. Voir Jéconam. La plupart des auteurs ; pensent que Jecmaan est identique à Jecmaam, ville lévitique de la tribu d’Ephraim, 1 Par., yi, 68 (hébreu : 53). Le nom hébreu est, en effet, exactement le même, .